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Derrière le micro avec Gregory Cassaz

Pour cette nouvelle interview « Derrière le micro », je suis parti en Suisse à la rencontre d’un journaliste qui est ce week-end dans la raquette d’arrivée d’Adelboden où vont se dérouler à guichets fermés un géant et un slalom de Coupe du monde.

Interview avec Gregory Cassaz, journaliste au Nouvelliste, qui nous fait partager son parcours, nous parle d’une nouvelle émission de télévision baptisée « Après Ski », de son interview émotion avec la télémarkeuse Amélie Wenger Reymond, revient sur l’incroyable duel Odermatt-Zubcic à Alta Badia et nous livre ses pronostics pour Adelboden.

Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu nous parler de ton parcours journalistique ?

Dès la fin de mon collège, j’ai su que je voulais travailler dans le monde du sport. Je me suis alors inscrit à l’Université de Lausanne en sciences sociales et sport. Durant ce Bachelor, j’ai commencé à écrire des sujets pour le Nouvelliste : ou comment joindre l’utile à l’agréable puisque je pouvais financer en partie mes études en signant des articles.

Après l’obtention de mon Bachelor, j’ai travaillé pour un magazine de sport dont je gérais aussi sa partie commerciale. Jusqu’au jour où un poste de stagiaire RP (Registre professionnel) s’est libéré auprès du Nouvelliste. J’ai saisi cette chance en suivant la filière journalisme au CFJM de Lausanne, à savoir le Centre de Formation au Journalisme et aux Médias. Après ces deux ans de stage, j’ai pu signer mon contrat de journaliste à 100% auprès du Nouvelliste, que je n’ai plus quitté depuis 2013 !

En quoi consiste ton travail au Nouvelliste ? 

Du terrain, et encore du terrain. Le Valais est une planète de sport et de sportives et sportifs. Un régal en tant que journaliste puisqu’on peut partir à la rencontre de nombreux passionnés, que ce soit dans le ski alpin évidemment, mais aussi dans de nombreuses autres disciplines de sports d’hiver, mais aussi la course à pied, le trail, les sports mécaniques ou encore le football.

En plus des interviews et de la rédaction, on gère aussi la mise en page web des sujets, tout en essayant de développer de nouvelles offres.

Le Nouvelliste vient de lancer avec SkiActu et Rhone TV une nouvelle émission de télévision baptisée « Après Ski ». De quoi s’agit-il ?

C’est une émission hebdomadaire qui met au centre de l’attention les actrices et acteurs du cirque blanc. Lors de chaque émission, on essaie d’inviter une ou un athlète de Coupe du monde ou Coupe d’Europe, ainsi qu’un expert, qui est un entraîneur actuel ou passé, entraîneur technique ou physique.

De gauche à droite : Marine Fatton, Johan Tachet, Grégory Cassaz et Sophie Clivaz, le quatuor qui anime en alternance «L’Après-Ski» sur le canal de Rhône TV. Photo copyright ©louisdasselborne

Chaque semaine, on discute également avec un sportif via un appel vidéo. L’émission qui dure une quarantaine de minutes entend vraiment développer des thèmes propres au ski alpin tout en décortiquant l’actualité de ce sport. L’émission est visible sur le câble en Suisse mais depuis l’étranger, on peut la retrouver sur ce lien : (3) Rhône TV – YouTube

Tu as dû suivre comme beaucoup de Suisses la deuxième manche du premier géant d’Alta Badia avec cet incroyable duel entre Marco Odermatt et Filip Zubcic. Qu’en as-tu pensé ?

Je fais partie des personnes qui, en voyant descendre Filip Zubcic et creuser son avance de deux secondes, pensaient voir Marco Odermatt battu dans sa discipline de prédilection. Mais une fois encore, Odermatt a sorti une manche dont il a le secret.

Je suis fasciné par la capacité qu’il a à jouer avec la limite et même au-delà pour toujours se retrouver tout devant. On sent chez lui une légèreté et une assurance qui lui permettront assurément de faire partie des plus grands noms de l’histoire du ski alpin. Il a d’ailleurs déjà rejoint ce cercle restreint.

A gauche : Flip Zubcic vient de signer un run de folie et compte plus deux secondes d’avance sur la ligne d’arrivée – A droite, Marco Odermatt réussit à faire encore mieux et remporte le premier géant d’Alta Badia ! Photos copyright Agence Zoom/Christophe Pallot

Quelle est l’interview qui t’a la plus marquée depuis que tu es journaliste chez Le Nouvelliste ?

Il y en a eu de nombreuses, entre le monde du ski alpin, du tennis, du rallye – dont celle avec Sébastien Loeb il y a quelques années déjà qui m’attendait, comme si de rien n’était, sur la terrasse d’un café dans un village de Suisse romande, expresso devant lui et cigarette en bouche. Je ne sais pas si de telles interviews seraient possibles ailleurs qu’en Suisse où les athlètes trouvent encore une certaine tranquillité.

Le monde du hockey m’a aussi offert quelques belles interviews en NHL mais celle qui me vient à l’esprit, parce qu’elle est récente et parce qu’elle m’a vraiment touchée, est celle d’Amélie Wenger Reymond. La télémarkeuse, qui est la plus titrée au monde tous sports d’hiver confondus (164 succès en Coupe du monde), aurait pu continuer à gagner et à faire des sacrifices dans une discipline où la victoire rapporte… 500 euros.

Mais au terme de l’hiver 2022/23 elle a décidé de s’arrêter, pour être plus présente auprès de sa deuxième fille qui a contracté une encéphalite aiguë causée par une maladie génétique rare. En m’en parlant, elle n’avait pas pu retenir ses larmes. J’ai été très touché, peut-être aussi parce que je suis moi-même papa de deux filles.

C’est ça, le sport : encore et toujours des émotions !

Quelle serait l’interview de tes rêves ?

Ce ne serait pas une interview d’une sportive ou d’un sportif mais plutôt de certains grands dirigeants de cette planète et notamment de régions touchées par la guerre pour comprendre ce qu’il se passe dans leurs têtes.

Tu seras dans la raquette d’arrivée d’Adelboden ce week-end. Quel est ton pronostic pour le géant et le slalom ?

Il sera dans son jardin, devant son public, avec une confiance décuplée. A Adelboden, il débarque aussi en tant qu’invaincu en géant depuis six épreuves. Je ne vois pas qui pourra battre Marco Odermatt.

Sur le slalom, les pronostics sont plus délicats, tant la densité dans cette discipline est impressionnante. Les trente premiers dossards peuvent s’imposer. Je vais tenter la surprise avec une victoire de Luca Aerni devant une foule en délire.

On dit souvent qu’Adel c’est la plus belle. Ce week-end encore, le géant hommes à Adelboden se déroulera à guichets fermés – Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard