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Anne-Chantal Pigelet Grévy : «Nous avons tous les ingrédients pour délivrer une très belle copie»

A 500 jours de l’ouverture des championnats du monde de Courchevel Méribel qui se dérouleront du 6 au 19 février 2023, rencontre avec Anne-Chantal Pigelet Grévy Présidente de la Fédération Française de Ski, pour parler de cette fête mondiale du ski alpin.

Photo copyright Agence Zoom

Quel souvenir conservez-vous du congrès FIS qui se tenait en Grèce le 17 mai 2018 à Costa Navarino et durant lequel Courchevel et Méribel ont été désignés organisateurs des championnats du monde 2023 de ski alpin ?

Cela été un moment de grande joie et de satisfaction par rapport à une candidature qui était complexe et novatrice. Deux stations, Courchevel et Méribel, se proposaient en effet d’organiser ensemble les championnats du monde de ski alpin alors qu’historiquement pour les mondiaux on avait une aire d’arrivée commune pour les femmes et les hommes. Ce n’était pas gagné d’avance par rapport aux autrichiens qui ont toujours de très belles candidatures.

J’ai pu assister à la présentation des deux candidatures et, pour Courchevel et Méribel, je me souviens plus particulièrement de celle de Claudia Riegler-Deneriaz qui a enthousiasmé par son énergie, son professionnalisme et sa touche personnelle très convaincante.

De cette journée, je garde un sentiment de joie immense et de travail bien accompli mené par Michel Vion et les deux stations candidates.

17 mai 2018 à Costa Navarino ; jour de grande joie pour la délégation française au congrès FIS

Aviez-vous été impliquée pendant la préparation du dossier de candidature ?

J’ai été très peu sollicitée puisque j’étais encore Présidente de mon Comité à l’époque. Je suivais cela de loin mais néanmoins j’ai été très intéressée en tant comme Responsable des arbitres internationaux en alpin de voir comment Courchevel allait s’employer pour livrer la piste de l’Eclipse. Mes compétences lors de cette candidature se sont donc focalisées sur la manière de délivrer des pistes de grande qualité. C’était pour moi un intérêt plus technique qu’organisationnel.

On se rapproche jour après jour de cette échéance et aujourd’hui nous sommes à 500 jours de cette compétition internationale organisée par la France. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je pense que c’est extrêmement important que l’on parle de ski, de nos stations, de nos savoirs faire et d’une France qui gagne à tous les étages, que ce soit sur le plan sportif, organisationnel, et au niveau de l’héritage que nous allons laisser dans notre responsabilité sociétale et environnementale.

Cela m’inspire encore beaucoup de travail mais nous avons tous les ingrédients pour délivrer une très belle copie. 

Quels sont selon vous les principaux défis que doit relever le comité d’organisation dans cette période qui nous sépare des mondiaux ?

Pour le comité d’organisation, le plus grand défi à mon avis est de résoudre le sujet hébergement. Cela représente 2500 lits à trouver dans une période charnière pendant les vacances scolaires. C’est un sujet complexe mais je suis certaine que Perrine Pelen et ses équipes vont trouver les solutions pour héberger dans les meilleures conditions possibles les athlètes, les organisateurs, les médias et le public.

L’autre défi, c’est de tenir les budgets. J’ai cette rigueur budgétaire au cœur de mon action pour ne plus penser que l’état providence viendra à notre secours. Nous devons être responsable par rapport à cela.

Quels sont les défis pour la Fédération Française de Ski ?

Pour la Fédération, c’est évidemment d’avoir des athlètes qui remportent des médailles.

Au niveau des équipes masculines, nous avons des athlètes qui peuvent scorer et une très belle densité avec une jeune génération qui arrive et qui est susceptible de nous apporter de très belles satisfactions.

Au niveau féminin, et le sujet m’intéresse plus particulièrement, nous ne disposons malheureusement pas de la même densité.

Tout en restant lucide sur la situation, je pense cependant qu’on a les talents pour avoir une équipe de France alpine dames qui gagne.

Avec Fabien Saguez, nous allons nous employer à faire en sorte que nos athlètes féminines révèlent leur plein potentiel.

La haute performance ne se décrète pas, elle se bâtit. Nous avons des pépites et il faut trouver le chemin de la victoire. 2023 sera peut-être un peu juste pour certaines filles au niveau temporel mais dans un championnat du monde tout peut se passer et, en plus, les mondiaux seront chez nous.

Je suis toujours résolument optimiste et j’ai beaucoup de respect pour nos athlètes, quels que soient leurs résultats.

Mon message est donc un message d’optimisme pour notre équipe féminine.

Le défi de la FFS pour Courchevel Méribel 2023 : avoir des athlètes qui remportent des médailles – Copyright photo : Pentaphoto Gio Auletta/Cortina2021

La jeunesse c’était une des promesses de la candidature. C’est aussi une source d’avenir pour le développement du sport-ski en France. Sur quoi travaillez-vous ?

Il m’arrive souvent de dire qu’une fédération qui est forte, c’est une fédération qui gagne, une fédération qui crée des événements et une fédération qui se développe.

Au niveau de notre développement, nous avons beaucoup d’atouts pour attirer la jeunesse dans nos clubs au travers de nos savoirs faire et de l’encadrement que l’on trouve dans ceux-ci.

Les championnats du monde seront très propices pour cela. Nous allons parler du ski, nous verrons des champions briller et ils seront des sources d’inspiration pour le jeune skieur de 6/7 ans qui rentre dans son ski club. Ces champions inspireront également les athlètes qui font partie de la relève et qui auront envie de se dépasser. Inspiration aussi pour les moniteurs, les élus, … sur les thèmes de la concentration et des objectifs.

Le développement de la fédération me tient particulièrement à cœur. Nous avons un plan de relance prévu dès le mois d’octobre grâce auquel nous voulons remettre de la vie et de l’envie dans nos clubs.

Clairement, un événement comme les championnats du monde va faire parler du ski, de la montagne, de notre éco-système qui est assez remarquable. Il faut que la montagne aille insuffler son vent de fraicheur vers les français, et plus loin encore, surtout après la crise sanitaire que l’on vient de vivre.   

Quelle serait pour vous la journée idéale que vous aimeriez vivre en février 2023 ?

Ma journée idéale, ce serait du beau temps, des gradins avec des spectateurs et des fans de ski par centaines et par milliers et des podiums féminins ou masculins pour notre équipe de France. Cela ferait mon bonheur.

J’aimerais assister à une prestation sportive de qualité mondiale avec un titre de champion du monde pour un athlète ou une athlète française, associée à une fête populaire qui restera dans les esprits.

A propos de Anne-Chantal Pigelet Grévy

Anne-Chantal Pigelet Grévy a été une athlète de haut niveau et membre de l’équipe de France de ski alpin. Elle part ensuite aux Etats-Unis pour ses études et pour découvrir le circuit NCAA (National Collegial Skiing). A son retour en France, elle travaille dans la finance et s’engage dans le tissu associatif pour redonner au ski tout ce qu’il lui avait apporté.

Elle devient la Présidente du Ski Club de St Gervais en 2000 avant d’assurer des fonctions au district et au comité du Mont Blanc. En 2006, elle intègre le comité directeur de la fédération française de ski.

Anne-Chantal Pigelet Grévy est élue en 2014 Présidente du comité de ski du Mont-Blanc, ainsi que Vice-Présidente et secrétaire général de la FFS. Le 10 juillet dernier, elle a été élue Présidente de la fédération française de ski après le retrait de Michel Vion nommé secrétaire général de la fédération internationale. Elle est la première femme Présidente de la FFS qui depuis 1924 n’avait élu que des hommes à ce poste de responsabilité.