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Ski alpin : retour sur le Fiasco de Zermatt-Cervinia

La série désastreuse des annulations de courses de la « Matterhorn Cervino Speed Opening » s’est poursuivie ce week-end avec les 2 descentes dames qui n’ont pas pu se courir. Marquée par huit annulations en autant de courses depuis son lancement en grande pompe en 2022, la Gran Becca, qui devait s’établir au pied du majestueux Cervin comme une descente transfrontalière de renom entre la Suisse et l’Italie, est devenue un fiasco sportif.

Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard

Aucune épreuve n’aura échappé à la fureur des éléments. Les conditions météorologiques ont forcé l’annulation ce week-end des deux descentes féminines en raison des rafales de vent, scellant ainsi le sort d’un week-end déjà sous tension. Le week-end dernier, les courses masculines avaient en effet déjà dû été annulées.

Les organisateurs, habitués à des revers avec sept annulations en deux ans, avait placé leurs espoirs dans la dernière épreuve du week-end pour inverser la tendance. Dimanche, malgré des espoirs d’une accalmie matinale, les rafales de vent persistantes ont contraint les organisateurs à repousser le départ à plusieurs reprises. Finalement, l’inévitabilité de l’annulation s’est imposée car les conditions sur la piste auraient mis en danger la sécurité des skieuses lancées à toute vitesse sur le glacier.

Cette série de zéro pointé – huit annulations en huit courses programmées depuis l’annonce du projet « Speed Opening » – met sérieusement en péril l’avenir d’une descente transfrontalière ambitieuse sur le papier. Entre les défis posés par un glacier difficile à dompter à plus de 3 500 mètres d’altitude et les critiques grandissantes, la « Gran Becca » peine à s’imposer comme une étape incontournable de la saison de ski.

8 courses programmées depuis la saison dernière à Zermatt-Cervinia et 8 annulations… Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard

Les volontés de la FIS et du comité d’organisation se sont heurtées de plein fouet aux réalités d’un glacier capricieux et aux incertitudes météorologiques persistantes. L’année précédente, le manque de neige sur la partie basse de la piste, avait déjà contraints les organisateurs à annuler toutes les courses. Cette fois-ci, la neige était au rendez-vous et c’est principalement le vent qui a joué au trouble-fête.

Une image vaut 1000 mots – Photo copyright Agence Zoom / Alexis Boichard

Les critiques se sont multipliées ces derniers mois quant à l’ajustement nécessaire du calendrier des compétitions de Coupe du monde pour tenir compte des conditions climatiques changeantes. Des voix d’athlètes se sont élevées mais sans véritable impact sur les décisions de la FIS. Le déplacement des courses de Zermatt-Cervinia de deux semaines par rapport à la saison dernière n’aura pas suffi à garantir des conditions .de courses acceptables.

La question cruciale qui émerge maintenant est celle de l’avenir de la Coupe du Monde de ski à Zermatt-Cervinia. Les défis météorologiques et les annulations répétées soulèvent des doutes quant à la viabilité d’une descente transfrontalière à cette altitude et à cette période de l’année.

Le fiasco retentissant de l’édition 2023 de la « Speed Opening » ne manquera pas d’entacher l’image du ski alpin de haut niveau, si ce n’est déjà le cas…

La question est de savoir désormais si cette Coupe du Monde de Ski à Zermatt-Cervinia verra un jour le jour ou restera dans les annales comme un ambitieux projet avorté.

Mais au-delà de cette question qui est désormais sur la table de la FIS, il est regrettable de constater l’absence d’une communication officielle de sa part, notamment sur ses réseaux sociaux, exprimant des regrets envers les fans de ski. Ceux qui ont fait le déplacement espéraient en effet vivre des moments mémorables au pied du Cervin, mais leur enthousiasme a été douché par des annulations répétées. Une déclaration officielle aurait apporté un semblant de reconnaissance envers ceux qui, malgré leur déception, ont continué et vont continuer à soutenir passionnément la Coupe du monde de ski.

Mais c’était sans doute trop demander !