Nils Allègre a bouclé en mars sa troisième saison de Coupe du monde. Depuis Serre Chevalier, Nils nous livre ses commentaires sur son hiver qui a été marqué par plusieurs chutes mais aussi et surtout par sa meilleure saison en Super-G depuis le début de sa carrière.

Que retiens-tu globalement de ta saison en Coupe du monde ?

Ma saison a été hyper positive. J’ai continué ma progression. Il y a eu aussi des moments qui se sont un peu moins bien passés. Et notamment des « bonnes » chutes qui m’ont freiné. C’est le point négatif de cet hiver. C’était parfois un peu difficile à gérer en raison des douleurs.

Par contre, je suis très content de mon état d’esprit car j’ai réussi à me remettre en selle. Tout n’a pas été parfait, j’aurais aimé faire un podium. Cela n’est pas passé très loin !

Regardons maintenant ta saison en descente ?

J’ai très bien démarré la saison en faisant deux fois 11^e à Val d’Isère et à Val Gardena. Cela m’a permis de conforter tout le travail que j’avais fait durant l’été 2020. J’ai progressé, j’ai gagné en calme, en fluidité et un peu de puissance sur mon ski. J’ai aussi été plus régulier en descente qu’en Super-G.

A Kitzbühel, je fais un Top 10, je me qualifie ensuite pour les mondiaux où je suis 7^e.

C’est hyper positif. J’ai réussi à être performant sur tous les terrains.

Et en Super-G ?

J’ai réussi de gros résultats : 4^e à Garmisch, 6^e à Val Gardena. Il y a eu des sorties de piste et des résultats un peu moins bons sur certaines courses. C’est aussi la discipline qui veut cela et le fait que j’ai essayé d’élever mon niveau d’engagement. Forcément, cela ne peut pas passer à chaque fois.

Quelques mots sur les championnats du monde ?

Le Super-G était hyper spécial. C’est la première fois qu’on me dit de freiner avant un passage. La piste n’était pas adaptée, le saut était trop dangereux. Sur les trois premiers dossards, il y a trois sorties de piste !

Au départ, je n’ai pas réussi à trouver les clés, le bon dosage. C’est dommage d’avoir sur les mondiaux un Super-G comme cela. Ce n’est pas pour cela que je me trouve des excuses pour ma course. Je n’ai pas su trouver les bons réglages et m’adapter.

En descente, j’ai bien réagi. Je l’ai abordé de la bonne manière en restant calme et sans tout risquer au prétexte de me rattraper. Et je suis content sur cette course avec ma 7^e place.

Quel a été le meilleur moment de ta saison ?

Forcement ma 4^e place en Super-G à Garmisch était superbe. Mais je vais dire Val Gardena qui a été mon weekend le plus abouti de l’hiver, avec une 6^e place en Super-G et une 11^e place en descente. C’était quasiment au-delà de mes espérances sur ce type de piste. Je me suis prouvé que j’étais capable de rivaliser avec les meilleurs sur ce type de terrain. En Super-G, j’allume du vert en partant derrière Dominik Paris !

Et le moment le plus difficile de ton hiver ?

Il y a eu bien sûr mes chutes. La première à Bormio, je l’ai vécue comme un manque de chance. Cela a été dur car cela fait mal et un peu peur. Tout l’hiver, j’ai ensuite galéré avec mon tibia. Et ensuite, je suis tombé dans le Super-G de Kitzbühel, ce qui m’a mis un coup.

Mais le moment le plus difficile de la saison a été le Super-G des mondiaux à Cortina car je suis passé à côté. Il y avait une grosse attente, je venais de faire 4e le weekend d’avant et je me suis dit que j’étais un outsider et que cela pouvait le faire…

Plus les attentes sont grandes, plus la déception peut être importante si on n’y arrive pas. Mentalement, cela a été dur.

Qu’est-ce que tu as appris tout au long de cette saison qui te sera utile dans l’avenir ?

J’ai appris qu’en étant à moins de 100% de mes moyens je peux réaliser des belles performances. J’ai aussi appris que mon corps est capable d’encaisser de gros coups et cet hiver il a été bien solide.

Sans vraiment m’entraîner en raison de mes douleurs, j’ai réussi à conserver un niveau de performance élevé. Même si la fin de saison a été plus difficile, J’ai serré les dents une bonne partie de l’hiver et au final c’est plus que positif à la sortie.

Quel est le skieur qui t’a le plus impressionné cette saison ?

En vitesse, bien sûr Beat Feuz est toujours là, Dominik Paris revient de blessure et fait une saison superbe et j’ai un grand respect pour Johan Clarey toujours bien présent.

Mais je dirais Vincent Kriechmayr. Il a été incroyable cet hiver, et dans la seconde partie de la saison, il n’est pas passé à côté d’une course.

Comme vas-tu occuper tes journées dans les prochaines semaines ?

J’espère profiter encore de l’hiver pour m’entraîner afin de tester du matériel. Ensuite, j’ai besoin de couper complétement pour me reposer.

Saison 2020/2021 – Classement Coupe du monde de Nils Allègre

21^e mondial en descente

14^e mondial en Super-G

Championnats du monde de Cortina

7^e en descente

21^e en Super-G

DNF en Combiné alpin