7 mois après sa blessure contractée à Lévi durant un entraînement de Géant, Thibaut Favrot fait un point d’étape sur le long chemin qui doit le remettre dans un portillon de départ de Coupe du monde.
Retour sur la blessure de Thibaut : La saison 2022/2023 de Thibaut Favrot s’est terminée très rapidement. Après une belle 10e place à Sölden, le skieur tricolore s’est en effet blessé le 24 novembre 2022 dans un entraînement de Géant à Levi en Finlande avec comme résultat une rupture du ligament croisé antérieur au genou gauche.
Et la fin de sa saison de ski alpin !
Tes premiers sentiments après ta blessure ?
J’ai tout de suite senti qu’il y avait quelque chose d’anormal. Ce n’était pas vraiment douloureux, mais j’ai eu la sensation que quelque chose avait rompu. Ensuite, tout est allé très vite. J’ai eu plein de sentiments : beaucoup de doutes et des questionnements sur la suite parce qu’il faut attendre les résultats de l’imagerie, puis le diagnostic. Quand on a pris la décision de me rapatrier, j’étais quasiment sûr que ma saison était finie…
Où en es-tu dans ta préparation pour la prochaine saison ?
Après mon opération chirurgicale réalisée le 5 décembre à Lyon, j’ai franchi plusieurs grandes étapes : les rendez-vous de 1 mois Post-Op (opératoire), 3 mois post op et 6 mois post op. C’est quand même 3 échéances qui permettent d’avoir un bon retour avec le chirurgien et des explications sur ce qui va bien et moins bien.
On a pris la décision entre-temps d’opérer ma hanche gauche qui n’allait pas très bien et qui nécessitait une opération. Après le rendez-vous d’un mois post-op du genou, je suis donc reparti pour une deuxième opération, cette fois pour ma hanche !
Et aujourd’hui, tout se passe bien ?
La période actuelle est remplie de questionnements. Au rendez-vous des 6 mois post-Op de début juin, j’ai eu quelques complications sur mon genou. On a fait une IRM et on s’est rendu compte que j’avais un petit syndrome du Cyclope ! C’est une petite bille qui s’est placée dans mon genou suite à l’opération. Il s’agit tout simplement de résidus de l’hématome qui forment cette bille.
Cela m’a créé des pressions dans le genou, avec pas mal de douleurs en réathlétisation qui m’empêchaient d’aller plus loin à chaque séance. J’ai eu du mal à reprendre du volume musculaire. Après ce rendez-vous avec le chirurgien, on a réalisé une infiltration pour venir « ronger » cette petite bille et me soulager des douleurs.
Aujourd’hui, je suis toujours dans la phase de réathlétisation. On avance petit à petit avec un peu plus de certitudes face à cette hostilité qu’est ce syndrome du cyclope. On est sur la bonne voie. J’ai dû apprendre à travailler avec les douleurs et vivre avec car je n’avais jamais connu de grosses blessures. Cela a été assez compliqué entre 4 et 6 mois parce qu’il y avait pas mal de questionnements. Comme par exemple, le fait d’avoir mal alors que d’autres athlètes autour de moi qui s’étaient également blessés se sentaient très bien !
Tes prochaines étapes ?
La prochaine, c’est de remonter sur les skis début juillet pour pouvoir partir ensuite avec le Groupe technique pour un stage de 10 jours à Folgefonna en Norvège. Le but sera de faire un stage complet avec bien plus que de la glisse et recommencer petit à petit à faire du géant.
La deuxième étape sera toute la période du mois d’Août où il me faudra remonter mon niveau physique au plus haut possible pour pouvoir partir sereinement à Ushuaia vers le stage de septembre en hémisphère Sud.
Quand vois-tu ton prochain portillon de départ en Coupe du monde ?
A Sölden à la fin octobre… On a encore beaucoup d’évolutions, mais maintenant qu’on a posé un diagnostic sur mon genou, on sait comment mieux travailler. On va faire en sorte que ce rendez-vous existe !
Si tu devais résumer en quelques mots ta motivation aujourd’hui ?
Pour l’instant, elle est en stand-by ! Je dois apprendre à fonctionner avec un genou qui est un petit peu capricieux. Je dois beaucoup écouter mon corps, passer au-delà des douleurs et ensuite arriver à produire des bonnes choses pour construire la suite.
Cela demande plus de précautions dans le travail et plus de temps. Malheureusement, j’aurais envie d’aller plus vite… Je me concentre à 100% pour revenir au haut niveau et être meilleur. Dans des situations comme la mienne, c’est encore au jour le jour. Il y a des jours où tout va bien et d’autres un peu moins. Il faut rester patient, très calme et concentrer.