Début janvier, Victor Muffat-Jeandet a chuté lourdement à l’occasion de la 2e manche du géant d’Adelboden en Suisse et a dû mettre un terme à sa saison de Coupe du monde.

Point d’étape avec Victor sur le long chemin qui doit le remettre dans un portillon de départ de Coupe du monde.

Retour sur la blessure de Victor : Victor Muffat-Jeandet a été victime d’une lourde chute dans la deuxième manche du géant d’Adelboden disputé le 7 janvier dernier. Héliporté rapidement vers l’hôpital de Berne, ses blessures se sont résumées à une fracture ouverte du nez (ce qui a nécessité une première opération en Suisse), des coupures à la main, une légère commotion cérébrale et une rupture complète du ligament latéral externe du genou gauche.Des signaux laissant présager une fracture du plateau tibial et des soucis sur les ménisques et le croisé ont ensuite été levés à l’occasion de l’opération suivie par Victor.

Suite à cette course, Victor a été contraint de mettre un terme à sa saison en Coupe du monde et n’a pas pu disputer les Championnats du monde de Courchevel Méribel 2023.

Quels ont été tes premiers sentiments quand tu as repris tes esprits après ta chute ?

Ma chute est arrivée dans le premier tiers de la course. Cela m’a fait vraiment bizarre. J’ai eu l’impression d’avoir été téléporté de la cabane de départ jusqu’aux filets de protection ! C’est comme si j’avais oublié les premières secondes de course.

Mes premiers sentiments n’ont pas été très positifs. Je me suis dit que cela commençait à faire un peu beaucoup avec ce qui s’était déjà passé la saison dernière.

Dans le filet, c’était un peu la panique car avec ma fracture du nez il y avait énormément de sang. J’ai eu aussi pas mal d’incompréhensions. Je ne savais pas trop ce qui m’arrivait. Je n’ai pas compris pourquoi j’ai été déséquilibré sur le saut. Donc c’était plutôt de la panique et de l’incompréhension par rapport à la situation.

Où est-ce que tu en est dans ta préparation pour la prochaine saison ?

J’ai déjà franchi plusieurs étapes significatives sur le chemin de mon retour vers le haut niveau.

La première étape a été de me faire opérer du nez dans la nuit de l’accident. J’ai eu de la chance et j’ai été très bien pris en charge à l’hôpital de Berne par l’un des meilleurs spécialistes du visage en Suisse et au monde. Ensuite, il y a eu le rapatriement en France, les examens et l’attente avant mon opération du genou qui est intervenu le 17 janvier. Cette opération était très lourde, contraignante et douloureuse.

La deuxième étape a duré six semaines pendant lesquelles je ne pouvais pas poser le pied au sol ! Béquilles, attelles, c’était une vraie vie d’handicapé. J’ai énormément travaillé en kinésithérapie pour essayer de maintenir ma musculature. Tout cela m’a mené jusqu’à fin février, juste après les Mondiaux de Courchevel Méribel 2023.

Ensuite, j’ai repris jusqu’à mi-mars la marche et une activité de rééducation.

La quatrième étape a été une phase de rééducation que j’ai réalisé à Capbreton. Cela a été une très belle étape et j’en ai un excellent souvenir. Et pourtant ces périodes-là ne sont pas très positives. Se rééquilibrer sportivement chaque jour, rencontrer plein d’autres sportifs : c’était vraiment très sympa !

De début avril à mi-mai, j’ai ensuite suivi un programme de réathlétisation avec de plus en plus de musculation. J’ai rencontré le chirurgien pour le rendez-vous des 4 mois et cela s’est très bien passé puisqu’il m’a autorisé à reprendre le ski. Je pensais que cela prendrait un peu plus de temps.

J’ai rechaussé les skis le 22 mai. Ce retour s’est fait de manière progressive aux 2 Alpes et à Val d’Isère et, après les petits piquets, je suis désormais passé aux grands.

Aujourd’hui, je suis dans une période mixte avec la reprise de l’activité ski, la réathlétisation et ma préparation physique.

Quelles seront les prochaines étapes de ta préparation ?

La prochaine étape, c’est vraiment le stage à partir de mi-juillet en Norvège. Ce sera ma véritable reprise avec le groupe technique avec une dizaine de jours de ski.

Après ce stage, je pense que les conditions de ski seront beaucoup moins bonnes sur les glaciers en France. Comme j’aurais suffisamment de jours de ski au compteur, il y aura ensuite un gros bloc de préparation physique.

Ton prochain portillon de départ en Coupe du monde ?

Sans hésiter, à Sölden pour le géant fin octobre. Je vais pouvoir faire une préparation complète. C’est encore très loin. J’y pense un peu car c’est quelque chose qui m’a manqué. Je travaille dur afin d’être prêt pour cette course.

J’aurais le temps de me préparer, le temps de skier et pour faire du physique. Il n’y aura pas que du confort.

Au fond de moi, Sölden, c’est forcément la cible.

Si tu devais résumer ta motivation aujourd’hui en quelques mots…

Je trouve qu’elle est encore plus grande qu’avant. Cette période post-blessure m’a fait prendre encore plus de recul, m’a permis de me recentrer.

Ma motivation est de donner le maximum pour essayer de gagner. C’est une motivation de gagnant !