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Coralie Frasse Sombet : « A 32 ans, j’ai envie de passer à autre chose »

A 32 ans, Coralie Frasse-Sombet s’élancera une dernière fois demain aux Finales de Soldeu sur un géant de Coupe du monde. La skieuse de Chamrousse vient en effet d’annoncer sur ses réseaux sociaux qu’elle mettait un terme à sa carrière.

Interview avec Coralie qui nous parle du géant de dimanche et de son état d’esprit en cette fin de saison, dresse un bilan de sa carrière, partage les grands moments qu’elle a vécu sur ses skis et nous explique les raisons de sa décision.

Comment vois-tu le géant de dimanche ?

Je suis contente d’être là, c’est un bel endroit. Sur le télésiège hier, j’ai observé que cela sera assez exigeant. Ça va peut-être taper un peu. Donc il ne faut pas trop s’endormir sur cette fin de saison car on sera sur une course exigeante. Il faut s’y préparer mentalement pour aller chercher une belle course et ne pas s’endormir en pensant qu’il fait beau et chaud. On ne skiera pas le premier mur qui a été enlevé du tracé donc cela ne sera pas très long.

Comment t’es-tu préparée à ce dernier géant de la saison ?

Je suis arrivée mercredi. On a skié jeudi et vendredi à midi sur de la neige salée et sur une neige pas très dure. Ce matin, on a skié à 9h donc je me suis entraînée un peu dans toutes les conditions. Je ne sais pas ce que cela va donner pour la 2e manche dimanche, cela dépendra de la température et de la météo. Ils vont sûrement saler.

Dans quel état d’esprit as-tu abordé cette fin de saison ?

Je me force à rester dedans pour ne pas être déçue de ma dernière course. Jeudi après-midi, on a un peu profité mais là je vais me remettre dans ma course pour être bien concentrée pour cette dernière.

Rester concentrée pour sa dernière course en carrière dimanche – Photo copyright Agence Zoom/Christophe Pallot

En parlant de cette dernière course, tu viens d’annoncer la fin de ta carrière après le géant de dimanche…

Je suis sûr à 100% d’arrêter, c’est la fin. J’en ai déjà parlé un peu autour de moi et mes coachs sont au courant depuis mercredi. Ma décision est assez récente. Je voulais l’annoncer la veille de la course car je trouve cela un peu triste d’annoncer sa fin de carrière après sa dernière course.

Sur cette fin de saison, après les championnats du monde, j’ai eu du mal à me remobiliser, à prendre des risques à l’entraînement pour aller chercher des choses qui me font rêver. Ce qui me fait rêver, c’est un podium, une 2e place ne me fait pas tellement rêver ! C’est cette exigence là que j’ai plus de mal à me donner.

A 32 ans, j’ai aussi envie de passer à autre chose. J’ai décidé d’arrêter car c’était trop d’investissement pour moi et pour arriver à faire quelque chose de bien. En fait, je n’avais pas envie de faire des dernières saisons en demi-teinte. Je suis fière d’avoir fait mes meilleures saisons à la fin. J’ai toujours essayé de me remettre en question et d’avancer et de performer. C’est pour cela que j’essaie de rester bien concentrée sur cette dernière course parce que je n’ai pas envie de la prendre à la légère.

Quel bilan tires-tu de toutes ces années ?

On peut toujours faire mieux, mais je suis fière de moi. On en a discuté avec Blaise Giezendanner et il me disait que ceux nés en 1991 n’étaient plus très nombreux et que souvent après le lycée, nombreux sont ceux qui avaient arrêtés.  Il faut être fier de ce qu’on a fait, même si on n’a pas la carrière d’Alexis Pinturault et de Tessa Worley.

J’ai été membre des équipes de France en Coupe du monde pendant des années à essayer de défendre ma place. Je n’ai peut-être pas le talent de Mikaela Shiffrin ou de Tessa Worley mais en tout cas, j’ai travaillé pour faire des bonnes places pour progresser. Il m’a sûrement manqué des choses, j’aurais eu sûrement plein de choses à travailler si je voulais continuer. J’en garderai un souvenir positif. A partir du moment où je me suis dit que j’aime ce sport, que j’ai envie de profiter, cela m’a aidé pour franchir des caps et aller chercher des Top 10 en Coupe du monde.

C’est vrai que c’est un peu triste pour moi de « laisser » le ski français car en géant, je sais que cela va être un peu compliqué. Mais je ne peux pas continuer. Je sais qu’on essaiera peut-être de leur apporter des choses. S’il y a besoin, on fera un bon bilan de ce qui a bien marché et ce qu’on peut améliorer. Je pense qu’on aura de l’expérience à donner aux jeunes et moi en particulier sur ma progression qui a été un peu plus chaotique.

Quels sont les moments forts de ta carrière qui te reviennent à l’instant où tu vas quitter le circuit Coupe du monde ?

Je dirais d’abord ma victoire en Coupe d’Europe à Sotchi en 2013. C’était la première et elle m’a permis d’avoir une place nominative en Coupe du monde de géant. Cela a été une grande fierté car j’ai pu ensuite intégrer le circuit Coupe du monde. C’était une journée avec beaucoup d’émotions.

Ensuite, en Coupe du monde, ma 6e place au géant de Kranjska Gora qui est mon meilleur résultat à ce jour en Coupe du monde. J’ai pu aller un peu sur l’estrade, pas sur la boîte, mais c’était quand même une fierté.

La meilleure performance en Coupe du monde à ce jour de Coralie Frasse-Sombet est une 6e place réussie le 7 janvier dernier au géant de Kranjska Gora. Copyright photo Agence Zoom/Christophe Pallot

Et enfin mes participations aux Jeux Olympiques et aux championnats du monde en France. Il y a eu plein de moments sympas avec notamment la 2e manche des Jeux Olympiques où je reste quand même assez longtemps dans le leaderboard.

Il y a eu aussi beaucoup de moments difficiles. Mais on les oublie rapidement !

Que vas-t-on trouver dans la seconde vie de Coralie Frasse-Sombet ?

Je vais finir mes études de kiné à Grenoble et cela va me prendre encore 3 ans avant d’avoir un métier. Je me marie au mois de juillet. Je suis monitrice de ski et je vais enseigner le ski alpin, sans doute à Valmorel.

Et je verrais aussi ce que l’avenir me proposera !