Après une saison dernière marquée par sa belle médaille en géant aux Jeux Olympiques de Pékin et un changement de matériel durant l’intersaison, Mathieu Faivre s’élance dimanche matin à Sölden sur une nouvelle saison de Coupe du monde.
Sa préparation et son changement de matériel, ses sensations avant Sölden, ses objectifs pour cet hiver…. sont au menu de notre « interview du jour » avec le skieur d’Isola 2000.
Comment s’est déroulé ton stage de préparation à Ushuaia ?
Ce stage a été assez intéressant car ma démarche, compte tenu de mon changement de matériel, a été assez différente de l’expérience que j’avais d’Ushuaia. J’ai été en effet pas mal occupé pour tester tous les modèles de ski et faire mes réglages.
Le stage était organisé en blocs d’environ 5 jours en fonction des conditions météo, avec en règle générale 3 jours de ski en géant et 2 sur des tracés de Super-G.
J’ai pas mal appris pendant ce stage, même si tout ne s’est pas déroulé exactement comme je le souhaitais. C’était plutôt très intéressant !
Comment se déroule ton changement de matériel ?
Il a fallu déjà apprendre à fonctionner et travailler avec Fred Ottobon, mon nouveau technicien, même si on se connaissait déjà (il a travaillé avec Victor dans le passé).
Après un break en fin de saison et le gros bloc de préparation physique cet été, je suis remonté sur mes nouveaux skis et il a fallu reconstruire mes sensations.
Je suis parti à Ushuaia avec environ 32 paires de géant et 7/8 paires de super-G. Il y a un très grand nombre de paramètres qui entrent en compte dans notre setup pour déterminer le nombre de jours dont on a besoin sur la neige et pour arriver à tout régler, que ce soit le ski, la fixation, la plaque, la chaussure… Mes souhaits, je les transmets à mon technicien, qui les fait remonter ensuite aux ingénieurs chez Salomon qui déterminent la direction et les décisions à prendre.
Comment se sont organisés ces derniers jours de préparation avant le géant dimanche à Sölden ?
On a fait deux jours de ski à Sölden sur une piste assez facile la semaine dernière pour reprendre des sensations. Ensuite on a rejoint Val Senales en Italie vendredi dernier pour deux fois deux jours de ski. Avant de rejoindre à nouveau Sölden pour le géant d’ouverture de la saison dimanche.
Par rapport à d’autres saisons passées, comment te sens-tu dans cette préparation pour Sölden ?
Si je regarde mes saisons passées, je n’ai jamais eu l’impression d’être totalement prêt pour Sölden. C’est une course un peu particulière. On monte en pression pour la course de dimanche et ensuite, on sait qu’on aura pas mal de temps pour continuer à s’entraîner et développer le matériel pour trouver les bons réglages.
Physiquement, je me sens très bien. Mais cette année, avec mon changement de matériel et de fonctionnement, j’ai le sentiment de ne pas être forcément prêt à 100% et d’avoir encore pas mal de choses à mettre en place. Il faut l’accepter et y aller avec le cœur et tout ce qu’on a mis en place. On fera les comptes après les deux manches !
À quoi pourrait ressembler une belle saison pour toi et quels sont tes objectifs ?
Je n’ai pas vraiment d’objectifs comptables. C’est une évidence que mon classement mondial en géant la saison dernière (12e), ce n’est pas ce que je souhaite ! L’hiver dernier a été compliqué. J’ai fait de très bonnes premières manches et des deuxièmes un peu plus délicates. Mon bilan en fin de saison était assez mitigé même si je suis rentré des Jeux Olympiques avec une médaille.
L’objectif est évidemment de faire mieux cet hiver. On est tous là pour être le plus performant possible, pour gagner des courses et être régulièrement sur le podium… Il faudra que les courses s’enchainent bien et que les choses se mettent en place.
Pour Sölden, je n’ai absolument aucune attente car je ne sais pas vraiment où j’en suis avec mon matériel en course. Ce sera le point de départ pour ensuite continuer à progresser. C’est toujours ce type de progression qui me motive.
Bien évidemment, il y a l’objectif des championnats du monde à aller chercher. Ils auront la saveur particulière d’être à la maison. Mais aujourd’hui, je n’y pense pas et je ne mets absolument pas ma concentration sur cet objectif. Il y a encore beaucoup de choses qui peuvent se passer et qui vont se passer d’ici à Courchevel et Méribel.
Ce qui est important c’est être le plus performant possible à Sölden et ensuite continuer à progresser à chaque journée d’entraînement pour arriver le plus disponible possible en février aux Mondiaux.
Quel sera ton programme après Sölden ?
Je pars avec Cyprien Sarrazin dès le 9 novembre aux États Unis. Je ne participerais donc pas aux épreuves parallèles de Lech. On va s’entraîner en vitesse et en géant à Copper Mountain car les conditions là-bas sont toujours top.
On rejoindra ensuite le Canada et Lake Louise où je devrais être au départ d’au moins un des Super-G. Et ensuite Beaver Creek avant le retour en France pour le géant du Critérium de la première neige.