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In Extremis

Le saviez-vous ? Dans le jargon de la Gendarmerie, l’expression « Premiers à marcher » désigne ceux qui partent à la première alerte.

C’est sur cette information que s’ouvre l’épopée du secours dans le massif du Mont-Blanc racontée par Blaise Agresti dans le beau livre « In extremis » publié aux éditions Guérin.

Cette troisième édition d’In Extremis raconte plus d’un demi-siècle d’opérations de secours en montagne dont certaines ont été très spectaculaires. Blaise Agresti est bien placé pour les raconter : il a dirigé le prestigieux Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Chamonix et a donc vécu de l’intérieur une multitude de sauvetages.

La tragédie de Vincendon et Henry dans les derniers jours de 1956, le drame des Grandes Jorasses en 1971 ou encore les secours très difficiles réalisés dans les crevasses… Tous ces récits symboliques et porteurs de sens, nous plongent dans le quotidien de ces sauveteurs qui agissent souvent au péril de leurs vies.

Une multitude de photographies viennent illustrer les 312 pages d’In Extremis, auxquelles s’ajoutent des documents d’enquêtes de la Gendarmerie.

J’ai particulièrement apprécié la lecture du dernier chapitre intitulé « La liberté, mais à quel prix ? ». Dans ces quelques pages où on nous rappelle que la France détient le triste record de la mortalité des guides de haute montagne, Blaise Agresti s’interroge sur l’évolution du monde de la montagne et engage la réflexion sur l’avenir des secours en montagne. Tout en évaluant l’influence des réseaux sociaux et des plateformes de streaming sur la pratique de la montagne.

A l’instant où j’écris ces lignes, le mauvais temps s’est emparé des Alpes et je me dis que ces hommes qui portent secours à d’autres, dans des conditions souvent très difficiles, sont plus que courageux. Leurs noms, membres du PGHM depuis 1958, équipages (pilotes et mécaniciens) et médecins sont d’ailleurs publiés à la fin du livre.

Leur engagement pour sauver autant de vies, parfois in extremis, mérite notre respect et notre reconnaissance.