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Florian Loriot : « Essayer d’aller accrocher plusieurs Top 30 en descente et Super-G »

Florian Loriot est à 24 ans le plus jeune skieur du groupe Coupe du monde de vitesse de l’équipe de France de ski alpin.

Le skieur de Megève revient pour TopSkiNews sur sa préparation estivale, nous parle de l’expérience que lui apportent les plus anciens du Groupe, de son rapport avec la peur dans les disciplines qu’il pratique, d’un test récent effectué en soufflerie et bien entendu de ses objectifs pour cette nouvelle saison de glisse.

Sur une échelle de 1 à 10, quel est ton niveau préparation avant l’ouverture de la saison de vitesse en Coupe du monde à Zermatt Cervinia ?

Ma préparation physique s’est bien passée. J’ai eu le temps de bien travailler durant tout l’été. Sur les skis, la préparation a été écourtée en raison des conditions météo que nous avons rencontré durant le stage au Chili qui n’a donc pas été aussi bien que ce qu’on espérait.

Lorsqu’on est revenu en Europe, on a eu trois bons stages sur Zermatt et Saas Fee où on a réussi à bien travailler, que ce soit en géant et Super-G. Evidemment en descente, il me manque des kilomètres mais la préparation a été bonne dans les autres disciplines.

Donc pour ma préparation sur une échelle de 1 à 10, je dirais entre 6 et 7.

Florian Loriot à l’occasion d’un stage d’entraînement à Zermatt – Photo copyright Florian Loriot

A bientôt 25 ans, tu es le plus jeune skieur du groupe vitesse Coupe du monde. Peux-tu me dire ce que le Groupe t’apporte en matière d’expérience ?

Je me suis beaucoup « enrichi » cet été en m’entraînant avec des « mecs » comme Adri, Maxence, Blaise… qui ont beaucoup plus d’expérience que moi. Pour ma préparation sur les skis, ils m’ont beaucoup apporté avec des tips et des aides, notamment sur la façon d’aborder différemment une discipline comme la descente où j’ai encore beaucoup de progrès à faire.

Je pense qu’ils vont encore beaucoup m’apporter lors des courses qui arrivent car ils ont l’expérience des pistes, que je n’ai pas !

Dans les disciplines de vitesse comme la descente et le Super-G, le risque est important. Quel est ton rapport avec la peur ?

C’est sûr qu’on pratique un sport à risque. En descente et en Super-G, on va de plus en plus vite sur des pistes qui sont très difficiles. Depuis quelques années, j’essaie de faire abstraction de tout cela, d’enlever de ma tête le côté vitesse et risques.

Je me concentre sur le ski que j’ai à produire. Je n’essaye pas de trucs incroyables, mais je fais plutôt un ski solide. Je sais alors que je réussirais à faire des manches qui seront rapides.

J’aborde désormais les disciplines de vitesse dans ce sens-là. Dans le passé, je ressentais plus le risque et je crois que mon expérience m’aide aujourd’hui à moins y penser.

Quand je sais que sur la piste je vais atteindre les 140 km/h ou faire un saut de 60 mètres, cela créé forcément de l’appréhension. Mais je pars du principe que quand je skie sur la retenue, je suis plus à risque que quand je skie libéré.

Tu as fait récemment une séance en soufflerie pour parfaire ton aérodynamisme…

J’ai effectivement suivi une séance en soufflerie au début octobre près de Genève au sein du laboratoire d’aérodynamisme et mécanique des fluides industrielle d’HEPIA.

C’est une expérience hyper intéressante qui dure environ 30 à 40 minutes. On a fait toute une série de tests durant lesquels on a simulé des vitesses de l’ordre de 130 km/h. Le but était de rechercher une position optimale, celle où on est dans l’aérodynamisme pure.

C’est un super outil de travail même si on sait que tenir une telle position en course est difficile. On peut trouver des détails dans sa position de recherche de vitesse qui seront très utiles pour aller grapiller des km/h en course sur les skis. A titre d’exemple, j’ai pu vérifier la perte de vitesse au niveau kilométrage due uniquement à une protection que j’avais mis sur les avant-bras !

En fin de séance, on a simulé une séquence à 200 km/heure. C’était sympa… et aussi un peu éprouvant !

Les essais en soufflerie ont été très bénéfiques pour Florian Loriot – Photo copyright Florian Loriot

La préparation de la nouvelle piste de descente de Zermatt-Cervinia a fait beaucoup parler (et écrire). Quel est ton avis d’athlète de haut niveau sur toutes ces critiques ?

On ne peut pas être indifférent à tout cela. Pour moi qui démarre en Coupe du monde, je trouve que cette course arrive beaucoup trop tôt dans la saison. On voit bien que les skieurs de toutes les nations ont de plus en plus de difficultés à s’entraîner durant l’été. A Zermatt/Cervinia, on va s’élancer sur deux descentes et on ne sera pas prêt au niveau de notre préparation ! C’est dommage d’ailleurs que la FIS n’écoute pas plus les athlètes car ils sont nombreux à dire que c’est trop tôt dans le calendrier.

De plus, quand on voit ce qui a été fait au niveau travaux sur la piste pour que la course ait lieu, je trouve cela désolant. Pour notre sport, cela n’a pas été une bonne publicité !

Si la course avait été programmée plus tard dans la saison, on n’aurait sans doute pas eu tous ces commentaires critiques !

Dans quelles disciplines vas-tu courir cette saison ?

Je dois courir les descentes et les Super-G. Comme en équipe de France, il y a plus de coureurs que de places (8 places en descente et 8 places en Super-G), il faudra que je me qualifie pour les courses lors des descentes d’entraînement.

Quels sont tes objectifs pour cette saison ?

En Super-G et en descente, mon objectif est d’aller accrocher en Coupe du monde plusieurs Top 30 sur la saison pour sécuriser ma place dans le Groupe vitesse de l’équipe de France. Pour ensuite continuer à gravir les échelons. Je ne me fixe pas de limites, ni même de résultats, car je sais qu’il ne faut pas brûler les étapes.

J’ai également un objectif moyen terme de revenir sur la discipline du géant. Pour cela, je vais devoir repasser par la case Coupe d’Europe pour aller chercher de bons résultats. J’ai cette envie dans les saisons futures d’être au départ de géants de Coupe du monde.