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Alexis Pinturault : « Cela a été une forme de choc, de retour à la réalité »

Après sa chute et sa grave blessure contractées sur le Super-G de Wengen, Alexis Pinturault a tenu ce mercredi un point presse en visioconférence.

Extraits de la prise de parole du skieur de Courchevel.

Retour sur la séquence Wengen

« Après deux jours passés à l’hôpital auprès de ma fille, J’ai rejoint Wengen. Comme tout arent j’étais content et heureux d’avoir vécu quelque chose d’extraordinaire comme tout parent. La semaine de Wengen se passait bien avec des bons entraînements et une superbe première course en descente.

Mon Super-G se déroulait plutôt correctement aussi. Pour autant, il y a l’accident sur la dernière bosse comme on n’a pas forcément envie d’en voir pour un athlète.

Il est là, il existe et il est bien réel ».  

Retour sur la chute

« Cela a été une forme de choc, de retour à la réalité. A la réception du saut, je sens tout de suite que mon genou lâche. Il y a une espèce de claquement dans mon genou. Cela m’a donné tout de suite l’indication que les choses n’allaient pas forcement être bonnes.

Je suis ensuite pris en charge par les services de secours de l’organisation qui m’ont emmené à l’hôpital d’Interlaken pour faire un bon nombre d’examens qui ont révélé un bon nombre d’hématomes un peu partout : au dos au ventre, à la hanche, aux mains aux poignets. La première période a été douloureuse, je n’arrivais pas à trouver de bonne position pour être assis ou allongé.

Mais le plus gros problème était dans la jambe et le genou gauche avec un bon nombre de choses abimées ou cassées qui nécessitent une opération chirurgicale, a priori mardi ».

« A la réception du saut, je sens tout de suite que mon genou lâche ».

Alexis Pinturault

Une première grave blessure à 32 ans

« Je ne pense pas avoir été chanceux jusque-là. Une de mes plus grosses qualités est mon physique, ça m’a toujours préservé de la blessure. Après, il y a des accidents qui peuvent être malchanceux même si on est bien préparé physiquement… Il y a toujours cette épée de Damoclès qui existe. A 32 ans, on n’a plus envie que ça arrive. On commence à être âgé, on sait que c’est forcément plus compliqué avec les années, mais il n’y a jamais de bons moments.

La meilleure solution, c’est d’essayer d’accepter ma situation, cette blessure, et avancer avec au fur et à mesure, en suivant les étapes dans ma convalescence. »

De la peur sur cette chute ?

« Non, dans le sens où en fait ça va tellement vite que on n’a pas le temps de réellement avoir peur. On est dans l’action et au moment où on sent qu’il y a peut-être une situation qui nous échappe. On ne contrôle plus, on subit. Et puis ce qu’on subit va tellement vite qu’on n’a pas non plus le temps d’avoir cette peur qui est présente. Pour autant, on est bien conscient de tout ce qu’on vit.

Si on peut résumer, et peut-être faire un raccourci, on est presque dans une situation où on commence à devenir un peu impuissant. Et donc du coup on prie pour que d’une certaine manière cela ne devienne pas trop grave ».

A propos des critiques qui se sont exprimées sur le calendrier de la Coupe du monde

« Finir la semaine de Wengen par la longue descente après deux entraînements, une descente plus courte et le super-G le plus long de l’hiver, ce n’est pas malin. On a envie de balancer les athlètes à l’hôpital! C’est mon constat, ça peut continuer malheureusement au fil de l’hiver si personne ne réagit. Ce n’est pas que la faute de la FIS, c’est aussi celle des comités d’organisations. La fédération suisse a plébiscité une course supplémentaire à Wengen et elle aurait dû dire non. Pourquoi y-a-t-il deux descentes à Kitzbühel cette semaine ? C’est pareil.

Aujourd’hui, il faut faire un vrai ménage, mais personne n’a vraiment envie de le faire. Le système est certainement un petit peu gangréné par une vieille manière de procéder. Le Conseil de la FIS est constitué de manière trop archaïque et on n’a pas de changement. »

« On a envie de balancer les athlètes à l’hôpital! C’est mon constat, ça peut continuer malheureusement au fil de l’hiver si personne ne réagit. » 

Alexis Pinturault

Sur la suite de sa carrière

« Quand j’étais à l’hôpital juste après ma blessure, ça m’a traversé l’esprit. Ma blessure peut entraîner des complications. Donc arrêter, j’y ai pensé. Même encore aujourd’hui, ce n’est pas simple, je ne sais pas si j’arriverai à retrouver mon meilleur niveau et être compétitif. Mais l’envie est là, de revenir, je ne pense plus à arrêter. »

Quel programme maintenant ?

« Je ne suis pas du tout sur le ‘’après’’. Je suis uniquement sur ce que je dois faire pour l’opération. Normalement c’est mardi, mais si l’hématome ne se résorbe pas, elle pourrait être décalée. Il faut pouvoir drainer cet hématome avant toute intervention. Je dois m’hydrater, utiliser des bas de contention pour maintenir cette date de mardi. Ensuite pour la rééducation, cela sera trois semaines/un mois avec du kiné, du renforcement. Mais le travail de convalescence sera le plus important avec du repos et le besoin de ménager le plus possible mon genou. Pour citer Johan Clarey : ‘’ceux qui récupèrent le mieux sont les plus fainéants !’’.

A aucun moment je ne pense à si je vais remonter sur les skis et quand. Tout cela viendra bien plus tard ».