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Steven Amiez, le téméraire !

Steven Amiez incarne la détermination et la témérité des grands champions. Porté par une ambition claire — devenir le meilleur slalomeur au monde — le skieur du Club des Sports de Courchevel aborde cette nouvelle saison avec la même ligne de conduite : skier vite, s’engager sans retenue et repousser ses limites manche après manche pour atteindre les sommets du slalom mondial.

Nous sommes à Pralognan la Vanoise pour cette interview. Que représente cette station pour toi ?

C’est ici que j’ai grandi et où je passe encore beaucoup de temps. Je m’y sens bien, j’y ai toujours vécu. Pour moi, c’est vraiment la montagne que j’aime. Plus jeune, je passais mes journées sur les pistes de Pralognan avec mes amis, j’en garde de super souvenirs. C’est un lieu qui me ressemble, et j’aimerais un jour pouvoir y vivre.

C’est dans la station savoyarde de Pralognan la Vanoise que Steven Amiez a grandi et a passé beaucoup de temps sur les pistes.

Quel bilan tires-tu de ta dernière saison en Coupe du monde ?

On pourrait dire que j’ai parfois eu un peu de mal en seconde manche (sourire) ! Mais ce que je retiens surtout, c’est l’engagement que j’ai mis sur ces deuxièmes manches. J’ai toujours pris des risques pour aller chercher quelque chose de grand, et c’est dans cette voie que je veux continuer.
Il y a eu des fois où ça n’est pas passé, sans doute parce que techniquement je n’étais pas encore à 100 %. Pour aller vite en ski et être compétitif en Coupe du monde, il faut s’engager à fond, prendre des risques… tout en restant régulier.

Comment s’est déroulée ta préparation estivale ?

Globalement, on a eu de très bonnes conditions, surtout sur les premiers stages notamment aux 2 Alpes. On a fait de super semaines de ski. Le gros stage à Ushuaïa s’est aussi très bien passé, même si les conditions de neige n’étaient pas idéales. Finalement, ce n’était pas plus mal : j’ai pu travailler sur des tracés salés, dégradés, avec des trous — là où je suis un peu moins à l’aise que sur une neige lisse et glacée.
Tout l’été, j’ai bossé sur de petits détails techniques pour être plus solide, plus rapide, et mieux relier la technique à l’engagement. C’est ce qui peut vraiment me faire passer un cap.

Depuis cet été tu as changé de technicien…

L’hiver dernier, je partageais mon technicien, Stéphano, avec Clément Noël, et tout se passait très bien. Mon nouveau technicien, Nicholas Bollner, est aussi italien. Cette saison, j’aurai un suivi plus personnalisé, plus précis, et c’est un vrai plus pour la performance.
Comme avant, Nicholas échangera avec Stéphano. Avec Clément, on continuera aussi de collaborer sur le matériel — c’est ce qui a bien fonctionné l’hiver dernier, donc on garde cette dynamique.

Steven Amiez avec son technicien Nicholas Bollner lors du stage à Ushuaia

Te sens-tu plus fort qu’à la même période l’an passé ?

J’ai envie de dire oui. Je reviens d’un stage dans le Dôme de Peer, en Belgique, où j’ai fait du très bon ski, avec beaucoup de mobilité et de fluidité. Physiquement, je me sens bien, sans douleur, et plus fort que l’année dernière.
Sur les skis, il me reste quelques détails à régler avant d’arriver à Levi à 100 %. On a encore de gros stages à venir — Tignes cette semaine, puis la Finlande à partir du 3 novembre — pour peaufiner tout ça et monter en puissance avant le premier slalom de la saison sur la Black de Levi.

Le ski de haut niveau, c’est un sport individuel qui se pratique dans une équipe. Comment décrirais-tu l’ambiance du groupe technique France ?

La vie de groupe, c’est quelque chose que j’adore, surtout qu’on passe entre 200 et 250 jours par an ensemble ! À la base, on est déjà des amis.
On est presque tous de la même génération, à part Alexis (Pinturault) et Victor (Muffat-Jeandet). J’aime cette émulation : se challenger au quotidien, sur les skis, dans les autres sports, comme en dehors. On a tous un vrai esprit de compétition, et ça nous pousse à nous dépasser.
Et puis, il y a aussi beaucoup de rires et de bons moments partagés, pendant et après les stages.

Tu as récemment rencontré des jeunes espoirs du ski français avec Carole Montillet à Moûtiers…

C’était un super moment avec Carole Montillet. En l’écoutant parler, j’ai été inspiré, j’ai pris des idées pour aborder la saison et les Jeux olympiques.
C’était aussi une belle rencontre avec les jeunes espoirs, et j’aimerais le refaire, notamment avec les jeunes de mon club à Courchevel. J’ai déjà participé à des journées de ski avec eux, j’adore leur transmettre des conseils et les voir progresser. C’est quelque chose que j’aimerais faire encore plus à l’avenir.

Ton objectif reste inchangé : devenir le meilleur slalomeur du monde ?

Oui, tant que ce n’est pas fait, je continue (sourire). Et même le jour où j’y arriverai, si un jour j’y arrive, j’aurai envie de le rester.
Je vois le chemin qu’il me reste à parcourir, mais je n’ai jamais été aussi proche. C’est ce qui me motive chaque jour.
Si j’arrive à faire deux manches à mon meilleur niveau, je sais que je fais partie des slalomeurs les plus rapides de la planète. Cet objectif, c’est aussi un rêve — et il me semble de plus en plus atteignable.

Steven Amiez en décembre dernier lors de la première manche du slalom du Critérium de la première neige – Photo copyright Agence Zoom/Nils Charles Oddoux

Un premier podium en Coupe du monde pourrait-il être le déclic attendu ?

Oui et non. Un podium te donne forcément de la confiance et l’envie d’y rester, mais je ne cours pas après à tout prix.
Je mets tout en place pour y arriver. J’ai toujours progressé de manière linéaire, pas très rapidement, en cherchant chaque jour à être meilleur que la veille. C’est comme ça que j’ai atteint mon niveau actuel.
Je n’ai jamais rien lâché, j’ai toujours avancé petit à petit. Si ce premier podium arrive vite, tant mieux !

Qu’est ce qui a le plus changé dans la discipline slalom ces dernières années ?

Peut-être la densité… Il y a beaucoup d’athlètes, dans de nombreuses nations, qui peuvent jouer devant. Les écarts sont infimes entre un podium et un top 15.
Il faut tout donner, être à la limite, et faire le moins de fautes possible.
Côté matériel, ça évolue un peu chaque année, mais sans révolution. Ce qui change surtout, c’est la densité : il y a de plus en plus de skieurs forts, même dans les classements FIS et Coupe d’Europe. Les places sont chères !

Tu portes désormais les couleurs de Biogena Group et de Courchevel sur ton casque : que représente ces partenariats ?

Depuis les Mondiaux de février, mon sponsor principal casque et bandeau est Biogena Group. C’est un groupe familial autrichien qui développe, produit et commercialise des micronutriments haut de gamme.
Ils sont très présents dans le sport — ski, football, hockey, golf, tennis… C’est un vrai plus pour moi d’utiliser leurs produits au quotidien : ça m’aide à rester en forme, à combler les carences et à performer toute l’année.
Et bien sûr, j’ai aussi Courchevel sur mon casque. Je suis fier de représenter ma station et mon club, surtout avec la nouvelle règle du double marquage qui offre plus de visibilité.

Le groupe Biogena et Courchevel, les deux partenaires casque de Steven Amiez

Les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026 approchent : est-ce que tu penses déjà au 16 février 2026 ?

Forcément, un peu (sourire). Je pense au 16 février, pour le slalom, mais aussi au 9, avec le combiné par équipes, une chance supplémentaire de médaille. Ce serait une belle manière d’entrer dans les Jeux et mettre ensuite la pression de côté.
C’est dans un coin de ma tête, c’est un rêve. Mais c’est encore loin. D’ici là, on a neuf slaloms avant les Jeux, donc toute ma concentration est sur le début de saison. Le reste, on verra quand le moment viendra.

Enfin, si tu devais te décrire en un mot aujourd’hui ?

Téméraire ! Parce que je n’ai jamais eu peur d’oser, de prendre des risques, même quand tout n’était pas gagné d’avance. Ma progression a peut-être été lente, mais toujours orientée vers le haut. J’ai cru en moi, même quand d’autres doutaient, et je n’ai jamais rien lâché.
C’est cette audace et cette détermination qui m’ont permis d’arriver jusqu’ici — et qui, j’espère, me pousseront encore plus haut.