Impeccable dans les variations de pente et déjà dominateur au matin, Lucas Pinheiro Braathen a imposé son ski pour s’offrir une victoire historique sous les couleurs du Brésil. Clément Noël deuxième et les Français, notamment Paco Rassat ont parfaitement lancé leur hiver. Edouard Hallberg a soulevé Levi en offrant à la Finlande un podium attendu depuis dix-sept ans.

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Entre confirmations et révélations, ce premier slalom a donné le ton. Lancé ce matin par une température de –12 °C à Levi, la course s’annonçait très ouverte. La première manche, tracée par l’entraîneur croate, proposait une combinaison particulière dans le mur. Le revêtement était dur, très glacé sur les premières portes.

Première manche : Braathen dicte le rythme sur la Black

Lucas Braathen a frappé fort sur la Black de Levi pour l’ouverture du slalom en Coupe du monde. La neige très dure et les zones de glace dans les premiers mètres du tracé n’ont pas perturbé le Brésilo-Norvégien. Impeccable dans les variations de pente. Il a signé le meilleur chrono avec une marge de 41 centièmes sur Clément Noël. Timon Haugan, fidèle à son style offensif, suit juste derrière à 49 centièmes.

L’italien Alex Vinatzer avait signé un départ très prometteur, en tête au premier intermédiaire. Une faute d’appui dans le mur l’a pourtant éjecté de la ligne idéale. Sa manche s’est arrêtée net.

Plus loin, McGrath, Kristoffersen et Meillard n’ont pas trouvé le rythme sur ce premier tracé

Steven Amiez a livré une manche solide et signe le 8e temps (+1’’21). Belle performance aussi pour Paco Rassat, auteur du 13e chrono (+1’’38). Victor Muffat-Jeandet décroche la qualification grâce à sa 25e place (+1’’93).

En revanche, Hugo Desgrippes (38e) et Antoine Azzolin (41e) restent hors du top 30 et manquent la seconde manche.

Deuxième manche : Braathen intouchable, Hallberg étincelant, Noël brille

La deuxième manche du slalom de Levi a offert l’un de ces moments que seul le ski alpin sait provoquer : de la glace, du suspense, un podium inattendu… et l’histoire en marche.
Au milieu du vent froid de Laponie, un homme a imposé sa signature avec autorité : Lucas Pinheiro Braathen, qui décroche sa première victoire sous les couleurs du Brésil. Un triomphe au parfum de révolution.

Braathen, le maître du jour et un moment historique pour le Brésil

Déjà impressionnant en première manche, Braathen a livré une seconde manche d’une totale maîtrise. Un ski libre, découpé au millimètre, presque insolent de confiance. À l’arrivée, il ne lève pas les bras : il sourit.  Le sourire de ceux qui savent qu’ils viennent de vivre un tournant. Le Brésil remporte sa toute première victoire en Coupe du monde. Un symbole puissant, une histoire unique, un champion qui ne ressemble à aucun autre.

Hallberg, le réveil d’un pays

Et soudain, Levi a explosé de joie : Edouard Hallberg offre à la Finlande son premier podium en slalom depuis 2007. Chez lui, à domicile, sur cette Black qui a façonné tant de skieurs nordiques, il a skié comme porté par une force supplémentaire. Premier podium en carrière, premier podium pour son pays depuis 17 ans : Levi n’a pas seulement vibré, elle a exulté.

Noël de retour, Rassat en pleine ascension, Amiez et Muffat-Jeandet solides

Mais cette course, c’est aussi une formidable réussite pour les Français.

Clément Noël, tout d’abord, retrouve le goût des grandes courses. Deux manches pleines, de la finesse, du contrôle : une 2e place qui vaut une déclaration.
Il est bien là, prêt à se battre pour les sommets cet hiver.

Juste derrière lui, la montée en puissance continue de Paco Rassat a frappé les esprits. 6e à Levi : le meilleur résultat de sa carrière.
Mais surtout, un ski transfiguré. Et cela ne tombe pas du ciel. Vendredi après midi, Rassat nous confiait en interview : « Après Schladming, je n’ai plus mis une course en bas. C’était le gros point noir de ma saison. Cet été, j’ai tout axé sur la constance, pour avoir moins de déchets. En slalom, le but, c’est d’en faire le moins possible… et de rester en course. »

Cette recherche de constance a guidé tout son été physique, technique, mental. « Physiquement, je me sens mieux. L’an dernier, je sortais d’une opération du dos. Cet été, j’ai enfin pu me préparer à fond. Mentalement aussi, j’ai voulu progresser. Sur ces trois axes, je suis meilleur qu’il y a un an. » Le contexte de Levi, glacé, exigeant, ne pouvait que lui convenir : « J’adore la glace. C’est là où je m’exprime le mieux. Skier sur ces pistes, c’est un vrai kiff. » La combinaison entre travail et conditions parfaites l’a propulsé à Levi dans le top 5 mondial avec, désormais, un objectif assumé : « Une saison réussie, ce serait un maximum de top 10, me rapprocher du podium… et décrocher le ticket pour les Jeux. Je rêve d’y participer depuis longtemps. » Rassat n’est plus un outsider : il s’installe.

Aujourd’hui derrière Clément et Paco, Steven Amiez confirme son ancrage dans le haut niveau avec une excellente 8e place. Un slalom solide, propre, sans excès mais aussi sans retenue. Et Victor Muffat-Jeandet complète le tableau français en prenant la 20ᵉ place — des points précieux pour le collectif.

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