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Matthieu Bailet : « Une belle satisfaction et une énorme motivation pour la suite »

Matthieu Bailet a clôturé en mars aux Finales de Lenzerheide une saison de Coupe du monde marquée par sa deuxième place au Super-G de Saalbach.

Le skieur niçois revient pour TopSkiNews sur sa saison 2020/2021 en descente et Super-G, sur son premier podium, sa première sélection aux Championnats du monde à Cortina et sur beaucoup d’autres satisfactions.  

Que retiens-tu globalement de ta saison en Coupe du monde ?

Cette saison 2020/2021 est une très grande satisfaction pour moi. Tous mes objectifs, y compris le plus audacieux (un premier podium en Coupe du monde), ont été remplis.

Cela s’est traduit par une belle évolution par rapport aux deux années précédentes. Il y a eu des mises en place et une construction qui ont payé. J’ai su prendre en compte l’expérience et les erreurs que j’avais pu commettre dans le passé.

C’est une belle satisfaction et une énorme motivation pour la suite.

Comment s’est déroulée ta saison dans la discipline de la descente ?

J’ai senti une belle évolution tout au long de l’hiver. J’ai franchi un cap en descente par rapport aux saisons précédentes avec notamment beaucoup plus de régularité. J’ai réussi plusieurs Top 10 sur des pistes parmi les plus difficiles du circuit. Comme notamment à Val Gardena et Kitzbühel où je ne performais pas auparavant.

Mon objectif d’être dans les 10 meilleurs mondiaux était très audacieux. Je termine 11e à 6 points de la 10e place. C’est une belle satisfaction pour moi. Cela signifie que les informations que j’ai engrangé sur ces pistes – que je ne comprenais pas dans le passé-, et le travail d’analyse ont fini par payer.

C’est désormais très important pour moi de construire sur une belle saison comme celle-là.

Et en Super-G ?

C’est une saison à rebondissements. Dès le début de l’hiver, j’ai senti que je pouvais aller chercher de grandes choses mais cela ne payait pas. Je suis devant au premier inter à Val d’Isère, bon au deuxième et je sors… Je suis très bon à Val Gardena et je fais une énorme erreur avant la dernière partie de parcours… Je ne suis pas au départ à Bormio… mon début de saison n’a pas été simple malgré un ski performant.

Finalement, tout s’est aligné au moment du Super-G de Kitzbühel. J’enchaîne alors 3 belles courses avec 3 Top 10 en 3 jours ! Ce qui m’a fait rentrer dans les 30 et m’a permis de m’élancer ensuite avec un meilleur dossard. C’est vraiment à partir de ce moment-là que j’ai pu exprimer le ski que je pratique dans cette discipline depuis un certain temps.

Je voulais rentrer dans les 25 pour pouvoir participer aux Finales de Lenzerheide. On n’a pas eu beaucoup de courses dans la saison et c’était un objectif très haut. Je termine 13e mondial et 10e pour la start list.

C’est dans cette discipline que j’ai obtenu mes meilleurs résultats cet hiver, avec notamment ce premier podium de Coupe du monde qui était mon rêve et mon objectif le plus audacieux.

Une superbe manche de Super-G pour un premier podium en Coupe du monde

Quelques mots sur les championnats du monde ?

C’était mes premiers championnats du monde. Il était difficile de faire partie de la sélection française car il n’y a pas beaucoup de places. A 24 ans, prendre mon premier départ aux mondiaux a été une grande fierté de pouvoir représenter mon pays.

C’était des championnats du monde pas facile car nous ne connaissions pas la piste. Il n’y avait pas de pression inutile à avoir. Il fallait tout tenter, notamment sur le Super-G. Il était très compliqué avec notamment des points tactiques importants, dont un en particulier où on a vu beaucoup de difficultés et d’abandons. C’était vraiment atypique d’être obligé de freiner à un endroit du tracé ! Il fallait être tactique, malin et juste dans ce passage clé.

J’ai réussi à prendre des repères, je termine 7e à deux ou trois dixièmes du podium !

Il y avait une frustration de se retrouver aussi proche d’une médaille aux championnats du monde mais se sentir dans le combat avec les meilleurs skieurs du monde, c’est ce que j’aime et c’est pour cela que j’adore ce que je fais.

Est-ce que le contexte sanitaire, l’absence de public ont pesé sur tes performances ?

Je me suis posé cette question durant l’intersaison. Le public, la ferveur, c’est quelque chose qui me booste et qui me motive dans les moments importants. J’avais un peu peur de perdre cela. Finalement, je l’ai bien géré.

Pour ce qui concerne le contexte sanitaire, je me suis dit que nous étions dans un contexte différent et qu’il ne fallait pas forcément se comparer aux saisons précédentes. Et comme cela s’appliquait à tout le monde, cela devenait comme une normalité et c’était important de s’y adapter. J’ai donc essayé de vivre cela du mieux possible malgré des moments pesants comme par exemple la multiplication des tests PCR car mon nez en avait un peu ras le bol !

A postériori, on voit qu’on a réussi une superbe saison au niveau de son organisation. Je ne pense pas qu’à l’automne dernier nombreux étaient ceux qui pensaient qu’on aurait pu réaliser la saison qu’on vient de faire.

Quel a été le meilleur moment de ta saison ?

Sans aucun doute, c’est mon podium de Coupe du monde, le premier. C’était rempli d’émotions, de satisfactions, de fierté. Cela a représenté un énorme aboutissement et un énorme remerciement pour toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à cette réussite.

Quand on franchit la ligne, on ne sait jamais à quoi s’attendre car on ne connait pas la course des autres. J’ai eu des bonnes sensations dans cette course à Saalbach. Sur la ligne, je vois que je suis 2e et il y a eu beaucoup d’émotions et du bonheur au vue de cette place. J’ai eu aussi une grosse pensée d’abord pour ma maman et ensuite pour toutes les personnes qui sont proches de moi.

Un podium en Coupe du monde, on travaille tous pour cela, on se bat pour l’obtenir. Et ce premier podium, il a une saveur unique.

Interview FFSTV à l’occasion du premier podium en Coupe du monde de Matthieu Bailet

Et ton moment le plus difficile ?

Je n’ai pas eu véritablement de moments difficiles durant cette saison. Durant l’été et l’automne 2020, j’ai mis en place une approche pour mon travail de préparation, au niveau physique et sur les skis, un peu différente par rapport à la saison précédente. Il y a eu un peu d’incertitude sur la justesse de ce choix. Il est arrivé que cela me fasse stresser un peu par rapport à la saison qui arrivait.

Finalement, j’ai respecté ces choix, je m’y suis tenu et cela a payé.

Qu’est-ce que tu as appris cette saison qui te sera utile dans l’avenir ?

Ce que j’ai commencé à apprendre, c’est de dominer toute cette folie, cette énergie, cet engagement que je peux mettre sur les skis. J’apprends à la contrôler, en restant plus calme et plus serein afin de gagner en maîtrise.

C’est très important pour moi et je pense que cela a été la base de ma saison. Et ce sera important de conserver cela et de le développer sur les saisons futures.

Quel est le skieur qui t’a le plus surpris/impressionné cette saison ?

C’est Vincent Kriechmayr. Il a vraiment brillé cette saison. C’est quelqu’un qui m’inspire. Avec mes résultats, j’ai été amené à le cotoyer un peu plus cette saison. Je m’inspire de lui. En belle surprise, je mentionnerais Marco Odermatt. On ne se doutait pas qu’il pouvait aller ennuyer autant notre Alexis Pinturault pour la conquête du gros globe. C’était d’ailleurs une très belle saison pour cela. Il y a eu un superbe combat jusqu’à la fin. Et on termine avec le gros globe qui revient à la maison, en France.

Je suis aussi très satisfait et fier que Mathieu [Faivre] ait représenté aussi bien notre pays et porter les couleurs de ma ville, Nice, aussi haut.

Comme vas-tu occuper tes journées dans les prochaines semaines ?

Je suis actuellement à Albertville en pleine préparation physique. J’ai terminé ma saison de ski très récemment avec des manches d’entraînement à Courchevel.

L’important pour les prochaines semaines sera de couper. Il y aura donc quelques vacances mais pour l’instant tout est flou avec le contexte sanitaire.

Belle conclusion pour la saison de Matthieu Bailet avec le titre de
Champion de France en descente