A deux mois et demi de l‘ouverture de la saison de Coupe du monde de vitesse, Matthieu Bailet fait le point sur son stage récent à Zermatt et sur sa préparation physique, partage avec nous sa grande motivation et revient sur le sens de son engagement récent dans la famille des Douanes. Sans oublier cette formidable perspective d’ouvrir la saison de vitesse à Val d’Isère en France en décembre prochain !
Tu as posté sur les réseaux sociaux que ton stage de ski à Zermatt a été l’un des meilleurs que tu ais fait. Pourquoi ?
Oui effectivement, ce stage s’est très bien passé. D’abord, parce que sur les 8 jours que nous avons passé à Zermatt, on a pu skier 7 jours sur les 7 programmés ! Il faut savoir qu’à Zermatt, ils sont très rigoureux et que si le glacier n’est pas en parfaite condition, il n’est pas ouvert au ski, et ce même s’il fait grand beau.
Ensuite ces 7 jours de ski se sont déroulés dans de superbes conditions : sans vent, avec une température quasi idéale car la neige ne se réchauffait pas trop. On a pu faire des kms sur deux pistes différentes avec une neige parfaite : une piste facile et une piste un peu plus exigeante pour tester le matériel.
Enfin, j’ai pu travailler toutes les disciplines. J’ai démarré avec du Géant suivi par 4 journées d’entraînement en descente et j’ai conclu mon stage avec 3 jours de Super-G. Je me suis aussi entraîné un peu avec les suisses et les italiens, et c’est toujours intéressant de le faire.
En synthèse, un super stage à Zermatt avec toutes les journées de ski possibles utilisées, de superbes conditions et un super boulot effectué avec le staff de l’équipe de France et mon technicien Salomon.
Quels tests matériels as-tu effectué
pendant ce stage ?
Cette année, compte tenu du contexte sanitaire, on a une programmation qui fait
que nous nous entraînons en Europe.Les tests que j’ai fait à Zermatt ont consisté à faire beaucoup tourner les
skis parce que plus ils vivent, plus ils s’accélèrent. C’est aussi le bon
moment pour trouver les meilleurs réglages entre chaussures, fixations, plaques
et skis que j’utiliserais pour les premières courses de la saison.
Il me reste désormais à peaufiner certains détails.
Quel a été ton programme de préparation physique la semaine dernière à Albertville ?
Ce bloc de physique de 4 jours se positionnait entre
deux stages de ski.
L’objectif était de remettre de l’intensité physique avec dès le début une
longue séance de musculation, puis un cross-fit plus qu’intense le mardi.
On a ensuite travaillé le mercredi l’explosivité, la coordination, la puissance avec une séance d’haltérophilie. Et enfin jeudi, une ultime séquence assez longue consacrée aux appuis et à des gammes athlétiques.
Durant ce stage, on a fait une seule séance par jour au lieu de deux habituellement, mais une séance plus longue qui durait au minimum deux heures. Ce qui nous laissait plus de temps l’après-midi pour récupérer notamment après un stage de ski en altitude.
Sur une échelle de 1 à 10, et à ce stade de ta
préparation, quelle note te donnes-tu pour ta préparation physique ?
Au niveau physique, je dirais 7. Parce que je me sens bien. J’ai bien géré mes douleurs dans mon dos et notamment sur les skis. Mais c’est vrai que je fais toujours très attention et sur certains points je ne me sens pas encore au top.
Et c’est normal car nous n’avons pas encore eu cette phase finale de préparation physique avant l’ouverture de la saison de ski.
Pour ta préparation sur les skis ?
Sur les skis, et si je prends comme thermomètre le stage à Zermatt, cela se passe vraiment bien. Mon dos a bien réagi et c’est ce qu’il y a de plus compliqué à gérer. Au niveau matériel, comme expliqué précédemment, je suis très satisfait du travail effectué avec les équipes de Salomon.
Je mettrais donc une note de 8.
Et en ce qui concerne ta motivation ?
Ma motivation est encore meilleure que le physique et le ski. La note, c’est un 9.
Il faut trouver de la patience car cette année, on va démarrer encore plus tard que d’habitude. On a eu cette frustration de terminer la dernière saison vraiment tôt, puis cette longue période de confinement. On s’est ensuite beaucoup et bien préparé.
La motivation est hyper présente en ce moment et je pense que c’est ce qu’il y a de plus important.
Tu as annoncé il y a quelques jours avoir rejoint la grande famille des Douanes il y a quelques jours. Qu’est-ce que cela représente pour toi et quel le sens de cet engagement pour toi ?
Je suis hyper heureux qu’ils m’aient accordé leur confiance. Leur accompagnement sera clairement un soutien de poids pour moi !
C’est aussi une fierté de représenter la France d’une autre manière. Je le faisais déjà avec l’équipe de France avec le côté sportif, dynamique. Désormais je le ferais aussi sur un plan citoyen, sur un plan un peu plus personnel. Représenter une autre branche de mon pays, c’est un point que j‘apprécie et dont je suis fier.
Je suis très satisfait d’apporter aux Douanes de la meilleure manière possible mon image, de la visibilité pour pouvoir porter d’une autre manière et encore plus haut les couleurs de mon pays.
Quel est ton programme pour les prochaines semaines ?
Nous sommes repartis au ski depuis dimanche à Saas Fee jusqu’au 26 septembre. On rentre ensuite pour deux semaines où chaque athlète aura son propre programme avec du temps libre et un bloc physique.
On devrait ensuite repartir pour un nouveau stage de ski à partir du 14 octobre, soit à Saas Fee, soit au Stelvio.
Pour la suite on s’adaptera aux conditions de ski sur les glaciers.
Que t’inspire la perspective de courir la première course de vitesse de la saison à Val d’Isère en France ?
Pour moi, je trouve que c’est superbe. C’est génial de courir à Val d’Isère, chez soi dans son pays. On voit bien combien les autrichiens aiment courir à Kitzbühel, les suisses à Wengen,
Courir à la maison, c’est quelque chose qui me booste, qui me motive encore plus pour faire briller nos couleurs chez nous. Pour nos proches, c’est aussi une belle occasion de venir nous voir et nous encourager.
Pour moi c’est motivant et satisfaisant. J’ai hâte d’y être et de m’élancer sur la OK à Val d’Isère.