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Florian Loriot : « Entre mes victoires éclatantes en Coupe d’Europe et le nécessaire apprentissage en Coupe du monde »

A la veille de clôturer sa saison, le skieur de Megève Florian Loriot partage les montagnes et vallées de son parcours de skieur de haut niveau cet hiver. Entre les victoires éclatantes en Coupe d’Europe et le nécessaire apprentissage en Coupe du monde, entre satisfactions, déception et espoirs, plongez dans le récit sincère d’un skieur passionné, toujours en quête de dépassement et d’excellence.

Photo copyright Agence Zoom/Jonas Ericsson

On va revenir sur ta saison de Coupe du monde mais commençons par ton hiver en Coupe d’Europe. Tu es désormais assuré de remporter le classement du Super-G. Est-ce que c’était l’objectif de ta saison ?

En début de saison, je ne m’étais pas particulièrement fixé la Coupe d’Europe comme objectif. Après un bon début marqué par une victoire et une troisième place en Super-G à Saalbach, on a rediscuté de mes ambitions avec les coachs lors de l’étape de Wengen en Coupe du monde.

On a décidé d’allier les objectifs Coupe du monde et Coupe d’Europe pour essayer d’aller chercher la place nominative en Super-G, synonyme de victoire au classement dans cette discipline en Coupe d’Europe.  

Pour conquérir le classement du Super-G en Coupe d’Europe, tu as notamment réalisé deux victoires remarquables à Sella Nevea, en Italie. Peux-tu nous parler de ce doublé ?

Ces compétitions se déroulaient juste après le week-end de Kvitfjell, où j’ai réussi à engranger des points en Coupe du monde (24e en Super-G). Arrivé en Italie, j’étais en forme, tant mentalement que physiquement, bien conscient de ma capacité à skier vite. De plus, la piste de Sella Nevea correspondait bien à mes qualités techniques en Super-G.

Pour la première épreuve, je me suis fixé comme objectif de répliquer ce que j’avais fait à Kvitfjell : skier sans retenue, avec engagement et solidité. Les conditions météo étaient idéales, avec un grand soleil et une neige dure et agréable à skier. J’ai remporté la course avec une belle marge, ce qui m’a rempli de satisfaction.

Pour le second Super-G, je ne ressentais pas de pression particulière. Mon désir de briller et de remonter sur le podium était intact. La météo était beaucoup moins favorable que la veille avec des chutes de neige sur le haut du parcours et un peu de pluie et une neige salée sur sa partie inférieure.  J’ai à nouveau gagné, réalisant un doublé grâce à deux belles courses.

Florian Loriot a réussi le doublé parfait en Coupe d’Europe à l’occasion des 2 Super-G de Sella Nevea en Italie

Quelles sont les dernières compétitions que tu disputeras en Coupe d’Europe cette saison, et envisages-tu de viser le classement général ?

Je m’envole pour la Norvège jeudi pour disputer la descente et le Super-G des Finales de Coupe d’Europe à Kvitfjell. Mon objectif est de faire le maximum, à la fois en Super-G et aussi en descente, dans le but de marquer le plus possible de points FIS et Coupe d’Europe en vue de la saison prochaine.

Concernant le classement général, lorsque j’étais en tête, l’idée de me battre pour la première place m’a traversé l’esprit. Malheureusement avec mes performances en vitesse à Verbier, je me retrouve aujourd’hui en 6e position, ce qui rend mathématiquement impossible la conquête de la première place.

Pour ta saison en Coupe du monde, comment s’est déroulée ton intégration au sein du Groupe vitesse ?

Dès les stages de préparation de l’été dernier, j’ai reçu un accueil chaleureux. Le Groupe dans son ensemble a été très avenant avec moi et m’a aidé à progresser sur de nombreux aspects.

Aujourd’hui, l’ambiance au sein du Groupe est excellente. Les résultats sont au rendez-vous et une véritable osmose s’est installée entre nous tous.

Je m’y sens très bien et je suis très content d’avoir vécu cette saison avec eux.

Qu’as-tu appris cette saison dans les disciplines de vitesse ?

L’écart principal entre la Coupe d’Europe et la Coupe du monde, c’est vraiment le niveau d’engagement à avoir sur des pistes très bien préparées, plus longues et nettement plus exigeantes.

J’ai beaucoup progressé dans les sections « faciles » plutôt plates, où il faut faire parler la glisse. La maitrise de la position et de la recherche de vitesse y sont très importantes.

Entre mes victoires éclatantes en Coupe d’Europe et mon apprentissage rigoureux de la Coupe du monde, il me reste encore beaucoup de travail pour atteindre les sommets.

Florian Loriot à l’écoute des conseils de Christophe Saïoni sur la reconnaissance du Super-G de Kvitfjell en Norvège – Photo copyright Agence Zoom/Jonas Ericsson

En Coupe du monde, peux-tu nous expliquer tes performances en descente ?

Mes résultats ont été décevants, car je n’ai pas réussi à me qualifier pour aucune des courses de descente en Coupe du monde !

La pression que je me suis mise pour bien faire et obtenir une qualification m’a desservi. Au lieu de simplement skier comme je sais le faire, j’étais trop focalisé sur l’objectif de qualification, ce qui m’a empêché de skier à mon meilleur niveau.

Cependant, cela m’a permis de progresser. C’est en ayant vécu une saison comme celle-ci que j’ai pu apprendre. J’ai accumulé de l’expérience et acquis de nombreux repères sur toutes les pistes du circuit qui m’étaient jusqu’alors inconnues.

A Kitzbühel, nous avons tous vécu un moment incroyable avec le doublé de Cyprien Sarrazin. Comment as-tu ressenti cette expérience de l’intérieur ?

C’était incroyable pour moi d’être à Kitzbühel. J’ai assisté à l’exploit de Cyprien en tant que spectateur dans la raquette d’arrivée de la Streif. Les émotions ont été incroyables.

Le fait qu’un Français réussisse le doublé à Kitzbühel fait rêver et donne envie d’être à sa place. C’est pour vivre de tels moments qu’on s’entraîne et travaille tous les jours…

A cette occasion, j’ai vraiment senti que l’équipe de France est une famille. Tout le monde était heureux pour « Cyp », mais aussi pour Maxence (Muzaton), pour Blaise (Giezendanner) et pour toute l’équipe. Cyprien a gagné, mais au final, c’est l’équipe de France qui a gagné.

Vivre ces moments tous ensemble, avec Cyprien, avec le groupe, c’était une chance et c’était Top.

Le retour à l’hôtel de Cyprien Sarrazin après son doublé historique en descente à Kitzbühel – Crédit images FFS TV

Et ta saison en Super-G ?

J’ai connu des hauts et des bas. Je suis satisfait d’avoir marqué des points à deux reprises cette saison, à Garmisch (27e) et à Kvitfjell (24e). J’ai frôlé l’exploit à Bormio, où je suis passé avec le 5e meilleur chrono au dernier intermédiaire !

Comme pour la descente, j’ai voulu tellement bien faire que parfois j’ai oublié d’être moi-même, me faisant subir une pression inutile. A l’avenir, je dois me concentrer sur le ski que je sais faire, celui qui peut être rapide.

En résumé, la saison en Super-G a été bonne mais pas à la hauteur de mes attentes.

Que va t’apporter ta victoire en Coupe d’Europe pour ta prochaine saison de Coupe du monde ?

Cette victoire me garantit une place nominative en Super-G dans l’équipe de France pour la prochaine saison de Coupe du monde, ce qui m’apporte plus de sérénité.

Pour l’équipe de France, cela signifie une place supplémentaire à chaque départ de Super-G en Coupe du monde.

Quel est ton calendrier de compétitions après les Finales de Coupe d’Europe ?

Après la fin de la Coupe d’Europe, j’examinerais le calendrier des courses FIS que je pourrais faire. J’essayerais de courir en géant avant les Championnats de France qui sont organisés début avril, dans ma station à Megève.

Florian Loriot sera présent chez lui à Megève début avril
pour les Championnats de France Elite de ski alpin