Depuis son village de La Salle dans le Val d’Aoste où elle vient de passer le weekend pour assister à la fête du pain et se ressourcer, Federica Brignone nous parle de sa préparation, des progrès qu’elle a réalisé en descente, de Sölden qui arrive à grand pas et de ses ambitions pour cette nouvelle saison.
Copyright photos : Federica Brignone
Comment as-tu préparé cette nouvelle saison tant au niveau physique que sur les skis ?
J’ai fait une bonne préparation physique. Depuis mars, je ne me suis jamais autant entraîner. J’ai aussi beaucoup skié sur les glaciers. Ces derniers jours, j’avais besoin de repos. Dernièrement, les conditions n’étaient pas très bonnes à Hintertux, je n’ai pas pu skier beaucoup en Géant. J’espère en faire un petit peu avant Sölden qui arrive vraiment tôt cette saison !
Qu’est-ce que tu as travaillé en particulier sur tes skis cet été ? As-tu testé du nouveau matériel ?
En fin de saison, nous n’avons pas pu faire comme d’habitude les tests de matériel. J’ai fait quelques test cet été mais mon matériel ne changera pas pour cette nouvelle saison car je n’ai pas trouvé mieux pour le moment que ce que j’utilisais la saison passée.
J’ai fait un peu d’essais en vitesse à Zermatt et je vais continuer. On a eu des conditions vraiment bonnes. Je n’ai jamais fait autant de vitesse avec une telle intensité. On a eu de la chance avec le temps. Sur 19 jours programmés entre Zermatt et Saas Fee, on en a fait 19 ce qui n’arrive jamais ! J’ai vu des choses intéressantes au niveau matériel mais je ne sais pas encore ce que je vais retenir.
Pour le Géant, je vais repartir avec mes « vieux skis », qui ne sont pas si vieux d’ailleurs, c’est ceux de l’an passé ! Je vais travailler un peu plus le slalom maintenant.
C’était super bien, je suis contente. Il me reste encore deux mois avant que la saison ne démarre vraiment. J’ai donc le temps de transformer tout le travail que j’ai fait.
Dans quelle discipline as-tu le plus progressé la saison dernière ?
C’est en descente. J’ai pris confiance avec mes skis et j’ai compris comment aller vite, comment bien utiliser mes skis comme je le faisais déjà dans les autres disciplines.
J’ai vraiment commencé à croire à mes possibilités de faire de bons résultats. Et c’est le pas le plus grand que j’ai fait.
Est-ce que tu apprécies la piste de Sölden ?
J’aime plus les pistes d’hiver, les « vieilles pistes » un peu serrées qui tournent avec des mouvements de terrain.
Mais j’ai toujours aimé Sölden pour le public, pour l’ambiance, pour l’atmosphère. Le public peut suivre presque toute la longueur de la course. C’est la première course de la saison, c’est celle qui te fait le plus peur… Avec la présence des garçons, il y a toujours beaucoup de public et cette année la faire à huit clos, cela va être bizarre…
Justement, il devrait y avoir moins de public cette saison autour des pistes. Est-ce que cela va changer quelque chose pour toi ?
Cela ne changera rien sur la piste. Quand je descends, j’entends rien. Je suis vraiment concentré. Je courre en Coupe du monde depuis 10 ans, je suis habitué. Quand j’arrive en bas, je sens le bruit, je sais tout de suite si je suis devant ou pas.
Et cette année cela va vraiment me faire bizarre d’arriver en bas car cela sera très différent.
D’un autre côté, la seule chose positive, c’est qu’on aura moins de sollicitations avant et après la course. On aura moins de perte d’énergie. Mais Je suis vraiment désolé pour mon fan club. Ils voulaient venir très nombreux. J’espère qu’ils pourront le faire pendant la saison.
Le calendrier de la saison a été communiqué vendredi soir par la FIS. Le combiné alpin est absent du programme, à part aux mondiaux de Cortina. Qu’en penses-tu ?
Si cette décision a été prise pour éviter de regrouper descendeuses et slalomeuses, c’est vraiment stupide. Chez les filles, on est déjà très nombreuses à faire toutes les disciplines : Shiffrin, Gisin, Holdener, Goggia, Bassino, Vlhova, moi…
Je ne comprends pas pourquoi ils ont décidé cela.
Dans quel état d’esprit abordes-tu cette nouvelle saison et quelles sont tes ambitions ?
Mon objectif est de rester tranquille, d’arriver à skier comme l’an passé avec l’envie d’aller le plus vite possible. Je veux jouer chaque compétition sans penser à autre chose que ma compétition.
Avec tout cela, Je pense que je peux réaliser une autre belle saison comme celle que j’ai fait la saison dernière.
Et pour les championnats du monde de Cortina en février ?
Cortina, c’est un peu loin. Je peux y arriver seulement en faisant une belle saison avant. On a une grosse équipe en Italie. Il faut que je fasse des belles courses, que j’aille vite sinon je risque de ne pas pouvoir courir toutes les courses que je voudrais !
Je ne suis pas quelqu’un qui se concentre sur la course d’un jour. C’est important mais moins important que faire une saison régulière comme j’ai pu la faire l’an passé.
J’aime faire beaucoup de courses, j’aime le ski complet. Pour moi le plus important c’est la saison même si c’est des mondiaux à la maison. Arriver à ramener une médaille ce serait déjà un gros objectif.
Quel est ton programme de préparation jusqu’à Sölden ?
En début de semaine prochaine, mardi et mercredi, on a deux jours de rencontres avec les médias à Milan organisés par la fédération italienne de ski et de sports d’hiver. On part ensuite pour l’Autriche à Hintertux. On verra ensuite comment seront les conditions, on restera de toute façon en Autriche jusqu’au Géant de Sölden.
