Blaise Giezendanner s’envole mercredi prochain pour le traditionnel camp d’entraînement de Cooper Mountain dans le Colorado. Ultime préparation pour le skieur de Chamonix qui sera au départ le 25 novembre de la première course de vitesse de la saison, la descente de Lake Louise au Canada.
Bonjour Blaise, comment s’est déroulée ta préparation cet été ?
C’était plutôt une bonne préparation avec notamment un super stage à La Parva au Chili. Ce stage était important pour mettre en place des choses pour l’automne et surtout l’hiver. C’est ce qui m’a manqué les derrières années dans ma préparation.
Au niveau physique, le ski de vitesse est un sport qui nous demande beaucoup. Je n’ai plus 25 ans, donc les préparations, les enchaînements deviennent de plus en plus durs. Cela grince un peu…
Habituellement sur les skis, je suis le champion pour faire 0 victoire sur les manches d’entraînement. Cet été, j’ai inversé cette tendance. J’ai réussi en descente à bien mettre en place des choses au Chili avec un matériel plutôt bien réglé avec Atomic. Cela marche un peu moins bien en Super-G, mais je ne suis pas inquiet car j’ai encore presque un mois avant la première course.
Globalement, ma préparation a été plutôt bonne.
Comment s’est passée la préparation de ton matériel avec Atomic ?
Avec Atomic, nous sommes arrivés à une finalité avec des produits qui sont très compétitifs sur différents types de neige. Je suis très content de mon matériel et de la relation avec les équipes de l’usine Atomic en Autriche. Je suis dans une équipe qui va dans la bonne direction.
Tu aurais dû disputer les deux premières descentes de la saison sur la Gran Becca de Zermatt/Cervinia. Un commentaire sur les annulations de ces courses ?
Les courses de Zermatt/Cervinia n’étaient pas un projet qui m’emballait sur le papier du fait du timing dans le calendrier. Faire une course aussi tôt en début de saison, à la fin octobre/début novembre, ne peut qu’accentuer le déséquilibre entre les nations et ce n’est pas la bonne direction à prendre.
L’image de la course en elle-même ne me dérangeait pas. Elle aurait été somme toute pas très difficile même si physiquement elle est exigeante.
Par rapport aux saisons passées, comment te sens-tu à ce stade de ta préparation dans la perspective des premières épreuves de vitesse à Lake Louise ?
Chaque début de saison est un moment clé de ma carrière. Je suis serein car mon podium à Kitzbühel m’a fait beaucoup de bien mentalement. C’était une course un peu particulière mais je suis très fier de ce podium.
Avec l’expérience que j’ai, et compte tenu du fait que la tournée nord-américaine n’est pas trop ma tasse de thé, j’aurais plus d’ambitions à partir de fin décembre et sur les classiques de janvier.
Peux-tu nous parler du prochain camp d’entraînement à Cooper Mountain ?
On s’envole mercredi prochain de Genève pour rejoindre Denver via une escale à Francfort. Je pars avec 9 paires de ski de descente, 9 de Super-G, 2 paires de géant et 3 à 4 paires de chaussures de ski. Très souvent les conditions de neige à Cooper Mountain sont un régal pour le ski. C’est un camp d’entraînement optimal. Tout est dédié à la performance et à la pratique du ski, notamment pour la descente.
Nous sommes logés dans des appartements et nous faisons nous même la cuisine. C’est très convivial même si on sent la pression montée avec les courses qui arrivent… De temps en temps, on sort la tête du ski en essayant d’aller voir un match de basket à Denver.
Est-ce que Lake Louise est une étape de Coupe du monde que tu apprécies ?
J’ai dû participer 6 à 7 fois aux courses de Lake Louise et je n’ai jamais réussi à faire un Top 30 ! Cette piste demande à la fois une bonne qualité de glisse et du relâchement, le tout sur une neige pas très dure… ce qui ne correspond pas vraiment à mes qualités.
Les dernières années à Lake Louise ont été dures pour moi… mais je ne suis pas à l’abri de faire quelque chose de bien au Canada. J’ai du mal à rentrer dans ma saison dès la première course. Le constat que je peux faire des saisons passées, c’est que je suis un peu un « diesel », il me faut 4/5 courses pour rentrer vraiment dans ma saison. J’ai envie de changer cela.
À quoi pourrait ressembler une belle saison pour toi ? Et quels sont tes objectifs ?
Pour moi ce qui compte avant tout, c’est la régularité dans les résultats sur chaque course. Je suis dans un projet où je me construis d’année en année. L’an passé, j’ai gouté au podium et j’aimerais y regoutter le plus possible.
Une saison positive pour moi serait que je termine dans les 20 du classement en descente et en Super-G.
La qualification pour Courchevel Méribel 2023, tu y penses déjà ?
J’ai dans un coin de ma tête que la dernière fois que j’ai couru aux championnats du monde c’était en 2017 ! Je n’ai pas réussi à me qualifier pour les deux derniers mondiaux (Are en 2019 et Cortina d’Ampezzo en 2021).
Dans une carrière il y a des hauts et des bas. Je dois faire mon ski et si les résultats suivent, la qualification pour les mondiaux sera là.
J’aurais à cœur d’être dans la continuité de ma qualification des Jeux Olympiques. Être l’un des 4 qualifiés doit devenir normal.