À quelques heures du coup d’envoi de la saison de Coupe du monde à Sölden, Alexis Pinturault s’est confié lors de la traditionnelle conférence de presse organisée par son équipementier Head. Le skieur de Courchevel, lucide et posé comme à son habitude, se dit prêt à renouer avec la compétition après une longue période de reconstruction liée à sa blessure.
Comment se sont passés ces derniers jours avant Sölden ?
Ils se sont très bien passés, avec une belle préparation. On a été chanceux avec les pistes, mais aussi avec la météo, ce qui m’a permis de bien me préparer.
Ici, à Sölden, l’entraînement a été différent de l’habitude. La piste était en très bon état quand on a pu s’y entraîner. Et à Pitztal, j’ai trouvé de bons repères.
Te sens-tu prêt à attaquer la saison ?
Je pense que, compte tenu de mes blessures, de là où j’en étais au mois de janvier et de tout ce j’ai dû reconstruire, je peux être très, très content de ce que j’ai accompli.
Et maintenant, place aux courses. Elles vont être très importantes pour franchir les derniers échelons, les dernières étapes de ce retour à la compétition.
Comment t’es-tu préparé au choc de l’altitude, avec un départ du géant à près de 3000 mètres d’altitude ?
Historiquement, je connais cela, mais c’est toujours un sujet, encore plus à Beaver Creek, où c’est encore plus dur.
Je pense que l’acclimatation s’est bien passée entre la préparation ici à Sölden et celle de Pitztal. On est dans les mêmes altitudes. On a eu suffisamment de journées en haute altitude, avec des manches relativement longues.

Tu viens à Sölden pour retrouver des repères ou avec un objectif de résultat ?
Je pense qu’il faut être assez clément ! C’est ma première épreuve après ma blessure, et la saison passée était assez délicate.
L’objectif, c’est d’essayer d’avoir des intentions : des intentions dans le ski, dans ce que je vais produire sur les skis.
J’aimerais me rapprocher le plus possible de ce que j’ai fait à l’entraînement, voire même aller un peu au-delà, grâce à la course et à l’expérience que j’ai accumulée.
Sur les derniers entraînements, étais-tu à 100% ?
Physiquement, oui, je suis à 100%. Techniquement, les choses vont de mieux en mieux et se rapprochent d’un très bon ski. Ce qui va peut-être encore manquer, c’est la confiance. Quand on revient de blessure, l’esprit a été impacté et on ne se livre pas aussi facilement que par le passé.
C’est en s’exerçant, en prenant des acquis, en faisant des compétitions, en ayant des résultats dans ces compétitions que la confiance revient ! On peut ensuite construire là-dessus pour la suite.
On dit toujours que Sölden arrive un peu trop tôt dans la saison. Pour toi, qui revient de blessure, est-ce que ce n’est pas plutôt le bon moment ?
Exactement, je pense que ça arrive au bon moment pour moi. Quand je vois ce qui s’est passé à Pitztal, où j’ai de nouveau gagné des manches à l’entraînement et réussit à faire des choses intéressantes… Ce n’est pas encore aussi régulier qu’avant, certes, mais il y a des secteurs intéressants et d’autres où je vais de plus en plus vite. Certaines manches sont mêmes complètes.
Je sens que je suis encore en phase de progression, d’acquisition, et qu’il faut des courses pour valider tout cela.
Sölden arrive au bon moment : cela va me permettre de me confronter à la compétition. Et puis, avec l’âge, je ne me livre plus autant à l’entraînement qu’en course.
C’est pour cela que ce week-end va être très important : pour le retour à la compétition, psychologiquement, pour reprendre des repères, pour prendre de la confiance.