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Alexis Pinturault prend la parole après sa blessure de Kitzbühel

Après sa chute et sa blessure contractée sur le Super-G de Kitzbühel, Alexis Pinturault a tenu ce vendredi un point presse en visioconférence.

Extraits de sa prise de parole.

Photo copyright Agence Zoom/Christophe Pallot

Le point sur sa blessure

« Ma situation est un peu particulière, parce que sur les 13 derniers mois, j’aurais fait 4 mois de béquilles ! C’est une période qui est relativement longue.

J’ai une blessure qui n’est pas forcément très grave, mais elle est extrêmement contraignante et pénible étant donné que ça touche le plateau tibial. Ça veut dire que j’ai un mois et demi où je ne peux pas poser le pied par terre. C’est la plus grande problématique.

Je suis très loin d’être dans la même situation que l’année dernière. Je suis même dans une situation qui est beaucoup plus confortable. Je n’ai pas de douleurs, je n’ai pas de problématiques sur le long terme. Je ne vais pas rentrer dans une phase de rééducation intensive ou extrêmement longue, comme c’était le cas l’année dernière.

Au bout d’un mois et demi, on doit refaire un point médical, surtout sur mon ménisque. Les premiers examens disaient qu’il semblerait que je n’ai pas besoin d’intervention sur le ménisque. Il faudra faire des examens complémentaires d’ici un mois et demi, bien que le chirurgien et les docteurs soient rassurants.

Donc, au bout d’un mois et demi, je serai plus ou moins libre de pouvoir reprendre le sport, l’activité. C’est sûr que je vais forcément perdre un peu de musculature sur la cuisse, mais cela n’aura rien à voir avec ce que j’ai pu connaître l’année dernière.

En gros, voilà le topo. C’est sûr que la saison est terminée. Comme je le disais, c’est un contre-coup qui n’est pas forcément le bienvenu parce qu’il intervient à un moment où je me sentais justement de mieux en mieux. La douleur sur le genou gauche était au fur et à mesure derrière moi. Le gonflement du genou était de plus en plus minime. On est dans une situation qui est différente, mais pour autant qui m’éloigne de la même manière du circuit ! »

Est-ce qu’Alexis a pensé depuis sa blessure mettre un terme à sa carrière ?

« J’y ai pensé fortement. L’année dernière, après ma blessure, j’y avais réfléchi. Là, probablement encore plus. Je pense que même qu’au moment où on se parle, le choix n’est pas totalement clair. C’est-à-dire que je ne suis peut-être pas aussi catégorique dans un sens ou dans l’autre…

J’ai encore besoin de temps, de réflexion. Je pense qu’il va falloir aussi que je discute avec les entraîneurs pour savoir éventuellement si je continue et dans quelle direction je m’oriente. Ce qui est sûr, c’est que je ne pourrai plus m’orienter si je continue dans ce que je faisais jusqu’à maintenant. Il faudra clairement que je fasse des choix. Je suis dans une situation où je suis aux portes du top 30 en géant. C’est comme l’année dernière. Si je prends le statut de blessé, mais je vais avoir des pénalités suite à ce statut de blessé. Et vu que c’est coup sur coup, je vais être à peine dans le top 30, que ce soit en géant et en super-G. En descente, on n’en parle plus. Ce qui veut dire qu’il y aura un bon nombre de questions à répondre. Et toutes ces questions là, il va falloir prendre le temps d’y répondre. Je me suis vraiment laissé le temps et le recul nécessaire pour déjà faire le point vis-à-vis de moi-même. Et puis derrière, voir comment et ce vers quoi on veut aller, que ce soit personnellement, mais aussi avec l’équipe de France derrière. »

Frustrant et difficile mentalement d’avoir une deuxième blessure si proche de la dernière ?

« Je pense qu’il faut le vivre pour vraiment le comprendre. Ce qui est le plus dur, c’est que la première période de convalescence était déjà extrêmement longue, c’est-à-dire 7 mois où on est loin d’être un athlète professionnel, en tout cas un skieur professionnel. Au bout de 7 mois on remet les skis et au début ça ne ressemble à rien. Puis au bout d’un moment ça reprend un peu forme. Donc je dirais que la vraie période de convalescence elle dure presque jusqu’à 9-10 mois, où c’est au bout de 9-10 mois qu’on commence à redevenir un skieur professionnel, qu’on commence à avoir des sensations qui reviennent peu à peu, et d’avoir que finalement 2 mois où on se sent un peu mieux, où les choses commencent à être de nouveau ouvertes,

Puis on se blesse à nouveau, c’est vrai que c’est extrêmement difficile à accepter d’une part, mais aussi et surtout pour retrouver les ressources nécessaires pour aller plus loin, pour continuer davantage et revenir sur un modèle d’entraînement, de récupération ou rééducation, et ensuite d’entraînement et retour sur les skis.

Comme je le disais, cette blessure est beaucoup plus simple, Ma période de convalescence devrait être certes non contractable en termes de délai, mais derrière la remise en route devrait être beaucoup plus facile.

C’est une réalité et on est bien obligé de s’y plier, de trouver les ressources d’une certaine manière nécessaires pour aller de l’avant. »

Si Alexis fait le choix de revenir au haut niveau, dans quelles disciplines ?

« Si jamais je continuais, il est sûr que je ne pourrais pas continuer de la même manière que je l’ai fait avant de m’être blessé. Et certainement encore moins comme cette année.

Il est fort probable que la descente sera mise de côté. Il est fort probable aussi, même potentiellement, que le Super-G sera mis de côté. Cela voudrait dire qu’il est probable que je me concentre complètement sur le géant.

Pourquoi ? Je ne suis pas sûr que si je reviens, je ferai beaucoup de saisons. Donc, si je ne fais pas beaucoup de saisons, je me concentrerai beaucoup sur l’essentiel. Quand je partirai à avec le dossard 28 en géant, l’essentiel, ce sera forcément de se concentrer sur cette discipline : là où j’ai toujours été le plus performant, où j’ai eu le plus de victoires, où j’ai eu le plus de podiums, et aussi où j’ai eu le plus de régularité. Donc, ça me semble un peu utopique et compliqué après presque deux fortement compromises, de revenir sur un modèle où je vais faire descente Super-G géant.

Donc, si jamais je fais le choix de revenir, et ce sera une discussion avec les entraîneurs, et elle portera sur quelles disciplines : le géant, je pense que c’est à peu près certain. Le Super-G, c’est déjà entre guillemets. »

Quelles sources de motivation pour avoir l’envie de revenir ?
« C’est ce sur quoi il va vraiment falloir que je m’attelle là, dans les jours et les semaines à venir. Je ne me mets pas forcément de pression sur le délai où je dois retrouver les réponses à toutes ces questions. Je pense surtout que le plus important, c’est que je prenne le temps de réfléchir, que les réponses s’imposent par elles-mêmes aussi.

Je pense que les sources de motivation, il en existe. Mais la vraie source qu’il faudra que je trouve, c’est que, personnellement, j’ai l’envie d’aller là-dedans.

Ne pas vouloir finir sur une blessure, je pense que tout le monde, en tant que sportif, mais aussi skieur, le veut. La perspective de Jeux Olympiques, c’est aussi une motivation qui est très présente. La perspective de résultats est forcément aussi présente.

Il y a aussi tout ce qui va à côté et ce sont des questions qui sont beaucoup plus difficiles à répondre, notamment est-ce que j’en ai vraiment l’envie ? Est-ce que j’ai vraiment cette motivation ? Est-ce qu’après ce premier coup dur que j’ai pu vivre l’année dernière, je veux passer par des étapes, certes un peu plus faciles, mais quand même difficiles malgré tout, pour pouvoir retrouver le plus haut niveau ?

Ce sont ces questions qui sont les plus dures sur lesquelles je vais devoir vraiment réfléchir. Et comme je le disais, c’est certainement le temps qui me permettra de répondre à ces questions plus intimes, probablement. »