Adrien Théaux est à nouveau au départ à Kitzbühel et cela constitue en soi une performance exceptionnelle après sa longue absence. A l’occasion du point presse de l’équipe de France hier soir, Adrien nous parle de son état de forme, de Kitzbühel, de son premier entrainement et dresse un premier bilan de son retour au haut niveau.
Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard
Dans quelle disposition arrives-tu à cette étape importante qu’est Kitzbühel ?
Au fur et à mesure de la saison, ce que je veux c’est progresser et j’essaye de le faire marche par marche. Il y a eu des très bonnes courses, il y en a eu des moins bonnes aussi. Mes objectifs ont un peu changé avec Val Gardena (Adrien Théaux a signé une superbe 4e place), puis au fur et à mesure de la saison, parce que cela se passe pas trop mal.
C’est même presque mieux que ce que j’espérais… En tout cas, cela a été plus rapide que prévu ! Après, on s’attend toujours à mieux, et cela me remet à l’heure à chaque fois.
Pour l’instant, tout n’est pas revenu, notamment le niveau de la confiance. Je me pose beaucoup de questions comme souvent, mais encore plus en ce moment. Techniquement, ça va plutôt bien, mais il y a encore du boulot. J’essaie de me faire plaisir et de mettre en place ce qu’il faut pour progresser à chaque course. Cela me demande énormément mentalement mais cela me fait du bien aussi. C’est ce que je voulais donc il faut assumer !
Ce n’est pas parce que j’ai fait une bonne performance que j’arrive avec 100% de confiance ici.
Comment peux-tu qualifier Kitzbühel et comment s’est déroulé ton premier entraînement ?
Ici, c’est quand même particulier. Il y a une ambiance qui fait que c’est différent. La piste aussi est compliquée. Cela pourrait ressembler à Bormio, mais c’est quand même bien différent.
J’ai fait un premier entraînement où j’ai repris mes marques. C’est une piste que j’apprécie beaucoup, mais dans certains endroits, j’ai encore du mal, et notamment ces dernières années. Donc, je n’arrive pas en pleine confiance.
Par rapport à ce qui s’est passé, je prends mes marques. Le but, c’est de me faire violence parce qu’il faut que je me fasse violence à chaque course.
Physiquement, est-ce que tu te sens revenu au niveau que tu avais avant ta blessure ?
Physiquement, je me sens bien, quasiment comme avant. Bien que l’année dernière avant de me blesser, j’étais très très bien. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi bien physiquement et techniquement.
Je trouve qu’il me manque quand même un tout petit peu de physique sur la longueur notamment et sur l’enchaînement des courses. C’est peut-être parce que cela me demande beaucoup mentalement. Mon automne a été compliqué parce que j’ai eu pas mal de problèmes de dos. J’ai fait assez peu de musculation donc je pense que je le paye aussi un peu.
Quel premier bilan fais-tu de ton retour au haut niveau ?
Je ne me suis pas posé la question parce que je vais faire ce bilan en fin de saison. Je suis très content. Je pense que j’ai eu beaucoup de chance. Sur l’accident, forcément, mais aussi après.
Je pense que j’ai été très bien opéré. Je suis très content d’en arriver là parce que c’était mon objectif. Quand j’étais devant la télé l’an passé, ce que je voulais, c’est être là où je suis aujourd’hui. Je voulais me prouver à moi-même que j’étais capable de retourner à ce niveau-là.
Pour retrouver une vie normale et pas pour avoir de séquelles ! Parce que j’aime ça et que j’avais envie de retourner avec le Groupe. Donc je suis très content d’être de nouveau sur les courses et d’être compétitif parce que c’était mon souhait au fond de moi.
J’y croyais, mais je ne savais pas si ça allait marcher. Je suis plus que ravi parce que je l’ai prouvé à Val Gardena. Cela ne marche pas toujours comme je veux, parce que je me mets des objectifs qui sont très élevés tout le temps… mais ça reste très bien.
J’ai marqué des points à toutes les descentes, sauf une fois. Si on m’avait demandé cet été, j’aurais signé des 2 pieds et des 2 mains.