Seul skieur alpin licencié dans les Pyrénées membre de l’équipe de France, Adrien Fresquet a été retenu pour la première fois fin décembre en Coupe du monde. A 22 ans, Adrien revient pour TopSkiNews sur cette première sélection à Bormio et ce qu’il y a appris, sur sa station Peyragudes Balnéa qui l’accompagne dans sa passion, sur ses meilleurs et moins bons moments de ski et sur son programme dans les prochaines semaines.
Photo copyright FFS TV.
Bonjour Adrien. Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous vous présenter ?
Je suis originaire des Pyrénées. Je suis monté pour la première fois sur des skis à l’âge de 2 ans. J’ai ensuite intégré le club de Val Louron pour démarrer mes premières compétitions vers 8 ans. Je suis aujourd’hui licencié au ski club de Peyragudes.
Je suis un skieur de vitesse et ma discipline de prédilection est le Super-G. C’est une discipline d’instinct, on s’élance pour un « One shot », sans entraînement. Et cela correspond plus à mon caractère qui est de s’engager à fond et directement !
Cela fait trois ans que j’évolue sur le Circuit Coupe d’Europe et j’ai intégré l’équipe de France B depuis deux ans. Pour ce qui concerne mon palmarès, j’ai été vice-champion de France de géant en U18 et vice-champion de France de Super-G en U21. Et plus récemment champion de France de Super-G.
Pour ce qui concerne mon parcours éducatif, j’ai fait toute ma scolarité dans les Pyrénées. A partir du lycée, j’ai rejoint le pôle espoir inter régional de Font Romeu. Puis après avoir obtenu quelques bons résultats au niveau national, j’ai dû quitter les Pyrénées pour aller m’entraîner avec le collectif national sur Albertville. C’était plus par obligation qu’un choix personnel. J’ai validé l’année dernière ma licence STAPS (Sciences Technique pour l’Activité Physique et Sportive) à Font Romeu.
Votre première sélection en Coupe du monde à Bormio a-t-elle été une surprise pour vous ? Comment est-ce qu’on vous l’a annoncé ?
Cette sélection a constitué pour moi une surprise même si je l’avais un peu dans le coin de ma tête parce que cette piste de Bormio me fait rêver depuis tout petit. Je suis un skieur engagé, qui aime les pistes difficiles avec pas mal de glace.
Mais je ne m’attendais pas vraiment à cette sélection. Sur les premières courses de Coupe de d’Europe, je me suis légèrement blessé à Zinal après une chute. Puis en Italie, mes résultats en descente n’étaient pas très prometteurs. J’ai fait une 12e place en Super-G. C’était toutefois du bon ski.
C’est Cyril Vieux, chef du groupe vitesse B et Thibaut Garnier, entraineur Groupe vitesse B, qui m’ont appelé le 23 décembre pour m’annoncer la bonne nouvelle de ma sélection à Bormio.
Qu’est-ce que vous retenez de cette première sélection en Coupe du monde à Bormio ?
C’était super enrichissant de partager un bout de chemin avec des personnes beaucoup plus expérimentées que moi, comme par exemple Johan Clarey et Maxence Muzaton. Le Groupe a été super cool avec moi et j’ai pu apprendre auprès d’eux. Cela s’est très bien passé, ils étaient beaucoup à mon écoute. Ils m’ont donné des précieux conseils notamment au niveau de l’organisation et aussi sur des passages stratégiques de la piste. J’ai aussi observé leurs modes de fonctionnement.
J’ai été un peu déçu de ma course car j’avais fait un bon entraînement la veille avec une 26e place. Pendant la course, j’ai voulu tester une ligne plus tendue pour être plus rapide sur une des sections. Le résultat a été tout le contraire : j’ai été plus lent et physiquement, au fur et à mesure de la course, j’ai vu mon « curseur énergie » baisser dès la mi-course…
J’ai vraiment pris du plaisir dans le combat à livrer sur cette piste de Bormio et cela m’a donné envie d’y revenir !
Quel a été le meilleur moment de votre carrière ?
Je vais dire mon titre de champion de France de Super-G en avril dernier à Chatel. J’avais de bonnes sensations en fin de saison dernière. J’étais donc assez confiant. Quand j’ai franchi la ligne et que j’ai vu tous les cadors, Johan Clarey, Nils Allègre… derrière moi, je me suis dit que j’avais fait une bonne course !
Mais au début, quand j’ai vu du vert en bas, je n’y croyais pas trop.
Cela a été une belle surprise pour moi.
Et le plus difficile ?
En février 2021 à Zinal, j’ai disputé 2 courses de Coupe d’Europe sur une piste assez plate. Chaque fois que je m’élançais dans les 15 premiers, je terminais dans les cinquantièmes ! Cela m’a mis un petit coup au moral.
Depuis l’an passé, Peyragudes Balnéa est votre sponsor bandeau. Qu’est-ce que cela représente pour vous de porter les couleurs de votre station ?
C’est un plaisir. Je suis très content que Peyragudes Balnéa me suive dans mon projet. J’ai fait confiance à des personnes qui m’avaient promis de me soutenir dans mon projet sportif et ils ont tenu parole. Je leur suis très reconnaissant de me permettre de vivre ma passion.
J’éprouve beaucoup de fierté de représenter mon massif, mon club en Europe aujourd’hui, et j’espère dans le monde entier plus tard.
Quel est le skieur de vitesse qui vous impressionne le plus en ce moment ?
C’est Kilde parce qu’il est bon sur tous les terrains. C’est un excellent technicien, très puissant, qui engage énormément. Il m’inspire beaucoup. Il fait rarement de mauvaises courses et cela paye tout le temps !
Quel est votre objectif d’ici la fin de la saison ?
Essayer de performer sur le circuit Coupe d’Europe en essayant de me rapprocher le plus possible du Top 5 et du podium à chaque course.
Quel est votre programme dans les prochaines semaines ?
Cette semaine, je suis à Tarvizio pour disputer deux descentes de Coupe d’Europe. Pour la suite, on verra selon mes résultats si cela peut m’offrir une nouvelle opportunité de course en Coupe du monde.
Si ce n’est pas le cas, mon programme prévoit des courses FIS à Orcières, puis une grosse tournée Coupe d’Europe à Saalbach en Autriche, à Garmisch en Allemagne et ensuite en Norvège.