Sur la Verte des Houches, les équipes d’organisation, aidées par une météo favorable, ont beaucoup travaillé sur le terrain pour livrer samedi une superbe piste et proposer un spectacle sportif qui s’annonce grandiose au pied du Mont-Blanc.

Interview avec Frédéric Comte, Directeur du Club des Sports de Chamonix, qui fait le point sur la préparation de la piste, sur les nouveautés de l’édition 2023 et nous parle aussi du calendrier futur…

Photo copyright Gaetan Haugeard

Où en êtes-vous sur la préparation de la piste pour samedi ?

La piste est déjà parfaite. Cela fait 2 jours qu’on fait vraiment de la « cosmétique ». On a eu de la chance avec la météo. Il y a 3 semaines, la Verte était toute verte ! On a eu ensuite une vague de neige qui nous a apporté 50 cm de neige fraîche qu’on a pu damer. Il a fait ensuite très froid et on a pu produire la quantité de neige nécessaire en 48 heures avec les enneigeurs. La neige a ensuite été étalée, puis travaillée avec de l’eau pendant 3 à 4 jours. On a injecté la piste jeudi de la semaine dernière.

L’équipe de France est venue s’entraîner sur la piste le week-end dernier et a pu tester la piste. Depuis le début de la semaine, on laisse l’eau faire son effet dans le manteau neigeux et on fait uniquement du lissage.

Y-a-t-il des nouveautés sur la piste par rapport à la dernière édition ?

Le Kandahar 2023, c’est un seul slalom. On était assez libre finalement pour imaginer un tracé très sympa, qui soit très télévisuel et qui plaise au public qui sera présent samedi.

La nouveauté, c’est qu’on a rajouté pas mal de mouvements de terrain qui sont inédits sur la Verte. Pour cela, on a grossi les mouvements de terrains naturels en rajoutant de la neige pour qu’ils soient plus impressionnants.

On a également rajouté une dorsale tout en neige sur la dernière partie de la piste d’une longueur d’environ 50 mètres. C’est un mouvement de terrain qu’on a créé et on espère que les traceurs vont s’en servir pour faire un tracé très sympa. L’équipe de France, qui a pu tester ces mouvements de terrain, et la FIS étaient très contents de ces nouveautés.

Je pense qu’on va avoir un très beau spectacle. Tout est en place pour que le Kandahar soit une superbe fête du ski. On espère aussi que les Français brillent, que les jeunes se qualifient en seconde manche et évidemment, que Clément Noël gagne samedi !

Combien de personnes ont été mobilisées pour préparer la Verte ?

Finalement, on n’a pas été très nombreux pour la piste. Cela représente 10 à 15 personnes.  Ensuite, on a rajouté du monde pour tout ce qui concerne la sécurisation de la piste (filets, …) et l’installation des infrastructures de départ et d’arrivée.

Ce qui fait qu’en ce moment il y a beaucoup de monde sur le terrain. C’est un peu une fourmilière !

D’autres nouveautés ?

Nous continuons à travailler sur l’accueil des spectateurs et surtout on veut décarboner au maximum notre événement. On reproduit le modèle mis en place sur le Marathon du Mont-Blanc.

On incite les gens à prendre les transports en commun pour venir assister au Kandahar 2023. On a donc mis en place des navettes qui partent du bas de vallée, de Bonneville et qui passent par Cluses, Sallanches, St Gervais. On a travaillé avec la SNCF pour que soit mis en place des trains depuis Vallorcine et du Fayet. On a en effet la chance d’avoir un arrêt qui se trouve à 10 minutes à pied de la raquette d’arrivée de la piste. Globalement, on a doublé les trains et les lignes de bus.

L’autre nouveauté très significative, c’est que tout le Kandahar est payant. En 2020, il y avait une billetterie obligatoire mais c’était gratuit. En 2021, on était à huit clos en raison du COVID. Depuis cette année, il y a une billetterie obligatoire et payante pour pouvoir accéder à toutes les zones, que ce soient les bords de piste, la raquette ou les tribunes.

Combien attendez-vous de spectateurs samedi ?

Le chiffre d’aujourd’hui, c’est 10 000 personnes. Nous aurons un peu plus de monde samedi, c’est assez difficile à prévoir combien sachant que notre capacité maximale est de 18 000 personnes.

Il ne reste plus que des billets pour la Fan zone et le bord de piste, tout le reste est complet depuis plus d’une semaine.

Quelles sont les informations que vous pouvez partager sur le calendrier futur du Kandahar ?

Nous sommes au calendrier de 2024 et ce qui est sûr, c’est que nous organiserons deux courses, les 3 et 4 février 2024. A ce stade, nous ne connaissons pas encore le type d’épreuves.

Notre souhait est d’avoir une descente et un slalom l’année du double centenaire. Cela permettrait de marquer significativement le centenaire des Jeux Olympiques. Et aussi celui de la création de la FIS à Chamonix. Cela coïncidera en effet jour pour jour avec sa création à Chamonix au Majestic. 100 ans après, on sera encore là !

Les Maires de Chamonix et des Houches devraient en faire la candidature officielle à la FIS ce week-end.

Notre souhait, même si on sait que cela est compliqué, c’est de devenir une classique et s’inscrire de façon très régulière dans le calendrier de la FIS. Et surtout, qu’on puisse avoir comme dans le passé, une visibilité sur au moins 4 ans.