De retour au haut niveau après un hiver presque totalement blanc en raison de sa blessure, Victor Muffat-Jeandet s’apprête à retrouver le portillon de départ d’une épreuve de Coupe du monde en fin de semaine prochaine à Sölden.
Dans le cadre de la journée de présentation, TopSkiNews a rencontré le skieur de Val d’Isère pour faire le point avant cette nouvelle saison marquée par les championnats du monde de ski alpin de Courchevel Méribel 2023.
Comment s’est déroulé ton stage d’entraînement à Ushuaia ?
J’ai été très content d’aboir eu la chance de retourner là-bas car cela faisait 3 ans qu’on n’y était pas retourné à cause du COVID. Avec les conditions difficiles d’entraînement que nous avions cet été en Europe, on avait vraiment hâte de retrouver des conditions hivernales et de toucher une certaine sérénité à l’entraînement.
Je suis comblé, j’ai pu bien travailler avec au total 19 jours de ski (10 en géant, 6 en slalom, 2 en Super-G et 1 pour le combiné).
Ce stage a vraiment été à la hauteur de mes attentes.
As-tu côtoyé des skieurs d’autres nations pendant ton stage ?
Il y avait beaucoup de monde à Ushuaia avec bon nombre d’équipes nationales et cela permet de se cotoyer. J’ai en mémoire une belle séance de slalom, très marquante, que j’ai faite avec Clément Noël, Henrik Kristoffersen et Alex Vinatzer.
Je suis quelqu’un qui va toujours à fond à l’entraînement. Cette séance a été positive pour moi. Mais la vérité, cela reste la course et à chaque jour sa vérité !
Dans cette année très particulière où tu reviens d’un hiver presque blanc, comment te sens-tu à deux semaines de Sölden ?
Je me sens plutôt bien dans ma préparation. Mon intégrité physique est totale et je ressors avec presque aucune séquelle de mon épisode de blessure. C’est déjà une chance en soit.
On sait que Sölden arrive très vite d’autant que cela a été encore avancé cette année. Il ne me reste environ 5 jours d’entraînement en géant avant d’y aller.
Je sais par expérience que Sölden n’est pas le juge de paix. Je vais y aller avec mes repères et mes armes du moment. Je vais donner mon maximum et on verra.
Ce sera une étape pas facile car quand tu viens de passer un an sur ton canapé chez tes parents à regarder les courses de Coupe du monde à la télé, il faudra retrouver les automatismes et les sensations de la course.
J’ai hâte d’y aller et envie de profiter de ce moment pour moi.
Une belle saison de ski alpin pour Victor Muffat-Jeandet pourrait ressembler à quoi ?
Déjà, faire toutes les courses car je n’ai pas eu cette chance la saison dernière. Ensuite, me qualifier pour les Mondiaux et ce n’ets pas simple, puis les vivre en France, ce qui est pour moi la chance d’une carrière.
Je suis ambitieux, j’ai envie de retrouver les podiums. Si je m’entraîne et je fais du haut niveau, c’est pour être devant. Je ne me fixe aucune limite.
Je sais où j’en étais en slalom avant de me blesser. Je suis très frustré de ne pas avoir pu m’exprimer et montrer mon niveau l’année dernière alors que tous les feux étaient plutôt au vert. Je sais qu’en ski et dans le sport, cela peut aller très vite dans les deux sens !
J’ai à cœur de m’exprimer et de montrer ce pourquoi j’ai travaillé dur.
Sur le thème de l’environnement et dans le cadre du plan de sobriété lancé en France, quelle sera ta contribution personnelle ?
C’est un sujet extrêmement délicat et on est de plus en plus interpellé sur ce sujet. C’est difficile en tant que sportif de haut niveau car on a des obligations de travail qui ne sont pas toujours en lien avec certaines tendances du moment.
Nous mettons en place des actions à notre niveau avec les institutions qui sont proches de nous comme la Fédération et les Domaines Skiables de France qui agissent dans les stations.
En Coupe du monde, nous n’avons aucun pouvoir sur le choix du calendrier et des lieux de nos courses. J’espère qu’on va pouvoir adapter au mieux ce calendrier ce qui est le rôle de la FIS pour que les déplacements soient encore plus communs et censés.
À titre personnel, je n’ai pas attendu le plan de sobriété pour avoir une conscience à ce niveau-là. Je pense avoir été bien éduqué dans ce domaine. Par exemple, pendant deux semaines à Ushuaia, nous avons utilisé aucune énergie fossile. Depuis longtemps, mes habitudes de vie et mes gestes au quotidien sont économes. Je trie mes déchets, j’ai une voiture électrique pour mes déplacements. Je suis très économe sur le chauffage car j’aime bien dormir à température basse.