Actuellement en stage de préparation physique à Albertville, Steven Amiez prépare sa prochaine saison de slalom dans le Groupe Coupe d’Europe de l’équipe de France de ski alpin. A 22 ans, le skieur de Pralognan la Vanoise revient pour TopSkiNews sur sa saison 2020/2021 et ce qu’il y a appris, et nous parle de son ambition pour les prochaines années.
Bonjour Steven. Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous vous présenter ?
J’ai démarré le ski très jeune. Mes parents m’ont très vite mis sur les skis dès l’âge d’un an et demi comme d’ailleurs la plupart des jeunes qui vivent en station. Vers 7 ans, j’ai intégré le club des sports de Pralognan la Vanoise.
Lorsque la compétition est devenue ma passion et que j’ai voulu en faire mon métier, j’ai rejoint le Club des Sports de Courchevel pour courir ensuite sur le circuit FIS. Ces premières années FIS, je les ai passé au district de Tarentaise et au Comité de Ski de Savoie.
Aujourd’hui, cela fait trois ans que je suis en équipe de France de ski alpin et je viens de faire ma deuxième saison dans le Groupe Coupe d’Europe.
Ma discipline de prédilection, c’est le slalom. A Pralognan, c’est plus facile de faire du slalom (sourire) car on a un stade qui est assez raide et qui n’est pas très long. Et forcément, avec un père qui a été un grand slalomeur, cette discipline m’a beaucoup plu. Même si on skie aujourd’hui beaucoup en géant à l’entraînement, le slalom est pour moi une discipline naturelle.
Je ne pourrais pas m’en passer, ni m’en lasser !
Pourquoi avoir choisi le club des sports de Courchevel après celui de Pralognan la Vanoise ?
A Courchevel, je peux faire des séquences d’entraînement de grande qualité sur le stade Emile Allais avec la possibilité de pratiquer plusieurs disciplines sur des profils de pentes assez différentes.
J’ai trouvé également un très bon soutien de la part des équipes de Bruno Tuaire. C’est essentiel quand on est un jeune athlète de haut niveau.
Quel bilan tirez-vous de votre saison passée ?
Dans l’ensemble, ma saison a été plutôt bonne. En Coupe d’Europe, j’ai été assez régulier même si je pense que j’ai manqué une ou deux opportunités où j’aurais pu être un peu plus devant.
Au classement final de la saison, je suis 22e en slalom avec une belle 7e place obtenue en Suisse à Meiringen.
En Coupe du monde, je n’ai couru qu’à Kranjska Gora et je compte bien la saison prochaine m’installer plus souvent sur le circuit.
Quel a été le meilleur moment de votre saison ?
C’était à en Suisse à Meiringen. J’étais dans une bonne dynamique. Après une 15e place au premier run, j’ai signé le 4e chrono de la seconde manche pour terminer 7e de la course. En étant très proche du podium : à 5 dixièmes de la victoire et à un peu plus de 2 dixièmes du podium.
Et le moment le plus difficile ?
C’était à la maison en France, début janvier à Val Cenis. Il y avait deux slaloms au programme de la Coupe d’Europe. Le premier jour, j’étais bien classé après la première manche avant de partir à la faute en seconde !
J’étais très frustré et le lendemain je n’ai pas réussi à me libérer. Je n’ai pas réalisé une grosse performance alors que j’aurais pu faire beaucoup mieux.
Quel est le skieur qui vous a le plus impressionnée/inspirée durant la saison dernière ?
Il y en a plusieurs. D’abord, Marco Schwarz qui a remporté le globe en slalom. Sa régularité à chaque course et son niveau de performance tout au long de la saison sont impressionnants.
Ensuite, Clément Noël qui est pour moi le meilleur slalomeur mondial au niveau technique. Il est très inspirant et un modèle à suivre, que ce soit à l’entraînement ou sur les courses.
Et enfin Alexis Pinturault. Voir comment il a su gérer la pression dans sa saison où il a eu des très hauts mais aussi des très bas, c’est très apprenant.
Est-ce que vous savez ce qui vous manque pour aller aussi vite en slalom que Clément Noël ?
[Sourire] Je pense que c’est un ensemble de choses. Il faut que je trouve un peu plus de relâchement dans mon ski en allant chercher encore plus de souplesse.
Il faut aussi que je sois plus précis et que je mette encore plus d’intensité dans les enchaînements. Je suis impressionné de voir comment Clément arrive à le faire.
Après l’Alpine Team Excoffier en junior, vous venez d’intégrer récemment le Team Excoffier. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est une étape importante pour ma carrière. Team Excoffier est un partenaire qui accompagne et supporte beaucoup les athlètes. C’est une grande fierté pour moi de porter le nom Excoffier sur mon bandeau et sur mon casque
Cela fait plaisir, cela donne de la confiance de se sentir soutenu. Ce n’est que du bonus.
Durant cette saison, est-ce que vous avez appris quelque chose qui vous sera très utile dans l’avenir ?
Ce qui est le plus important pour moi, c’est ma régularité en course.
Lorsque j’étais jeune, il m’arrivait souvent de sortir de piste en slalom. Cela m’a amené à réfléchir sur la tactique à mettre en place sur mes courses. Déterminer les parties du tracé où il faut se lâcher à 100%, savoir contrôler sur d’autres sections car sinon cela ne passe pas… D’année en année, j’ai beaucoup travaillé ces sujets à l’entraînement.
J’ai progressé et j’arrive aujourd’hui à être beaucoup plus régulier. J’espère que cela payera dans les années futures.
Quel est votre programme de préparation pour les prochaines semaines ?
Après un stage récent de 4 jours aux 2 Alpes, je suis actuellement à Albertville pour une séquence de préparation physique de trois semaines. A partir du 7 juillet, nous retournons avec le Groupe Coupe d’Europe sur le glacier des 2 Alpes jusqu’au 12 juillet.
On aura ensuite une dizaine de jours de vacances pour souffler un peu. L’occasion de passer un peu de temps avec ma sœur Stella que je ne vois pas beaucoup.
Ensuite on repartira avec un nouveau stage de ski aux 2 Alpes. Le mois d’Aout sera ensuite largement consacré à la poursuite de la préparation physique.
Vous pensez déjà aux objectifs de la prochaine saison ?
On a déjà eu des réunions avec les coachs pour établir un projet technique pour l’été.
Mon ambition pour la prochaine saison en Coupe d’Europe, c’est de jouer devant et d’aller chercher une place nominative dans les trois meilleurs au classement en fin de saison.
J’aimerais aussi m’installer régulièrement sur le circuit Coupe du monde de slalom en étant capable de produire un ski au meilleur niveau pour aller chercher les qualifs en seconde manche.
Je sens que c’est le moment de se fixer un tel objectif.
Quelles sont vos autres passions en dehors du ski alpin ?
J’ai beaucoup d’autres activités en dehors du ski. Et notamment le golf que je pratique beaucoup plus régulièrement depuis deux ans. Lorsque je suis à Pralognan, j’en profite pour faire des sorties en montagne et sur mon vélo sur les routes de Tarentaise.