A 26 ans, Joséphine Forni s’élancera samedi en Finlande pour sa quatrième saison en Coupe du monde. La skieuse de Méribel, spécialiste du slalom, nous parle de sa préparation, du voyage en charter jusqu’à Kittilä, des conditions de neige à Levi, du retour de Nastasia Noens et de son objectif pour les deux slaloms du weekend.

Bonjour Joséphine. Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous vous présenter ?

Toute ma famille est originaire de Méribel et je skie au Club des sports de ma station depuis toute jeune. Je suis en équipe de France de ski alpin depuis 2012. Je démarre ma 4^ème saison en coupe du monde de slalom qui est ma spécialité.

Avant Levi, je compte 23 départs en Coupe du monde et beaucoup de bons moments : les deuxièmes manches lorsque j’ai marqué mes premiers points, la participation à mes premiers championnats du Monde à Are.

Je poursuis aussi mes études à l’EM Business School de Lyon où je suis actuellement le Programme Général de Management On-Line, un programme qui a été aménagé spécialement pour les sportifs de haut niveau.

Comment s’est déroulée votre préparation et dans quel état de forme arrivez-vous à Levi ?

La préparation a été plutôt bonne. Après le physique à Albertville, on a pu faire de très bons stages aux 2 Alpes et en Suisse. On s’est également entrainé en slalom dans de très bonnes conditions à Tignes avec une piste très bien préparée.

J’étais bien dans ma bulle d’entraînement, complétement tournée vers les objectifs que j’ai pour cet hiver. On s’est adapté aux mesures sanitaires, le staff avait mis en place tout ce qu’il fallait pour qu’on s’entraîne dans les meilleures conditions et qu’on donne le maximum sur les skis.

Donc j’arrive en pleine forme à Levi.

Vous avez couru la semaine dernière en Suisse et obtenu une très belle 5^e place. De quoi vous mettre en confiance avant Levi ?

Ce qui était important, c’est d’avoir remis un dossard et d’avoir pu transposer ce qu’on avait vu en entraînement.

Il y avait du monde au départ, des filles qui courent avec nous en Coupe du monde. Il y a toujours un peu de stress dans la première course même avec les années d’expérience. C’était intéressant de voir où je me situais.

Je suis contente car il y a eu de très bonnes portions de ma course qui sont à prendre et j’ai pu remettre un point sur les choses qui restent à travailler.

Comment s’est passé votre voyage en charter jusqu’à la Finlande ?

On a rejoint Zurich mardi en bus. Toutes les athlètes des équipes nationales engagées à Levi, sauf celles de Scandinavie, avaient rendez-vous le soir dans le même hôtel. Mercredi matin, nous avons décollé vers la Finlande. Tout était bien organisé, les bagages et les skis avaient été enregistrés depuis la veille.

Nous sommes arrivés mercredi après-midi à Kittilä. On a dû patienter à l’aéroport pour faire un test COVID organisé par nation. Et ensuite attendre à l’hôtel le résultat (négatif pour tout le staff de l’équipe de France).

Comment sont les conditions de neige à Levi ?

Il faut chaud actuellement à Levi. Il y a très peu de neige. Ils ont réussi à préparer la piste avec la neige conservée grâce aux techniques de Snow Farming.

C’est assez compliqué, on doit remonter en bus car il n’y a pas assez de neige pour le téléski. Je n’ai jamais vu Levi comme cela !

Actuellement, c’est un peu comme de la neige de re-gel. Une vague de froid est annoncée donc j’espère que la piste va durcir un peu pour la course.

Quelles skieuses vous ont particulièrement impressionnées la saison dernière en slalom ?

Pour être originale, je dirais Mikaela Shiffrin. Techniquement, elle est parfaite. Elle est posée, cela va vite. Elle est un exemple et c’est inspirant !

Nastasia revient au départ d’un slalom en Coupe du monde ce week-end. C’est important pour vous d’avoir à vos côtés dans la sélection une skieuse très expérimentée comme elle ?

Oui. J’ai vécu un hiver dernier compliqué car je me suis entrainé quasiment toute seule. C’était compliqué de ne pas avoir de groupe. Je suis vraiment contente du retour de Nastasia.
Le retour de Nastasia, c’est vraiment bien pour l’entraînement, pour les courses et pour le groupe.

Quel est votre état d’esprit avant de lancer votre saison de Coupe du monde ?

J’essaye d’y aller jour par jour, pour ne pas être dans la course avant la course. Demain il y a un entraînement, il faut avoir de bonnes sensations. Je suis très contente de ce que j’ai mis en place.

Je me concentre sur ce qu’il y a à faire sur les skis et j’essaye d’être détendue aussi car c’est important.

Quel est votre programme jusqu’à samedi matin ?

Nous nous entraînons ce jeudi à 14h dans des créneaux horaires alloués par nation. Vendredi matin, nous aurons une séance de ski libre sur la piste de course. Dans les après-midis, on fait un peu de physique, de la récupération avec le kiné et des séquences de visionnage vidéo.

Quel est votre objectif pour le week–end de Levi ?

C’est de produire le meilleur ski et m’exprimer pleinement dans ces deux courses pour ne pas avoir de regret.

J’ai mis en place de bonnes choses à l’entrainement et j’aimerais les reproduire en course.

Si je fais ce qu’il faut, le résultat sera là pour construire pour l’hiver qui arrive.

Il y a beaucoup de fans à Méribel et de jeunes au Club des Sports de Méribel qui vont suivre vos courses cette saison. Vous avez un message pour eux ?

Les gens à Méribel et du Club des Sports sont très gentils et me soutiennent toujours. Je sens vraiment que ma station m’accompagne. Cela fait plaisir et je leur dis un grand merci. C’est vraiment un très gros soutien pour moi.

Aux jeunes de mon Club des sports je leur dis : si vous voulez y arriver, amusez-vous, faites-vous plaisir, donnez-vous au max pour ne rien regretter. A la base, le ski c’est du sport et il faut se faire plaisir dans ce que l’on fait.

J’espère que je les inspirerais un peu.