Les Mondiaux FIS de ski alpin de Saalbach ont commencé de manière idéale avec la victoire d’une formation peu cotée dans la compétition par équipes mixtes organisée pendant la cérémonie d’ouverture officielle. Les Italiens eux-mêmes furent aussi ravis que surpris après la dernière finale d’avoir été en mesure de battre les favoris suisses emmenés par des leaders de qualité comme Thomas Tümmler et Wendy Holdener, tous deux déjà vainqueurs en Coupe du Monde.

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Dans la « Squadra Azzurra », aucun athlète, notamment pas la jeune Giorgia Collomb âgée de 18 ans seulement, ne s’est imposé sur le circuit mondial, mais cela ne les a pas empêchés d’y croire et de se battre avec détermination au grand dam des autres favoris passés à la trappe les uns après les autres, y compris les derniers vainqueurs comme les Américains ou les Norvégiens pourtant aidés par des éléments de pointe comme Atle Lie McGrath ou Timon Haugan !

La joie explosive des Italiens presque surpris faisait plaisir à voir – notamment celle de Filippo Delle Vite, absolument hilare lors de ses interviews avec la RAI lorsqu’il racontait que le groupe chantait « Bella Ciao » dans l’aire de départ avant de s’élancer ! Cette saison Filippo n’a obtenu aucun classement Coupe du Monde parmi les 15 meilleurs…

Ce genre de scénario fait la force des épreuves à médailles qui rompt la routine presque stéréotypée de la Coupe du Monde et contribue à sa popularité auprès du public, des coureurs et des médias. Il faut espérer que l’on n’en restera pas là dans les jours à venir et que de nombreux outsiders – appelés « Dark Horses » en anglais – réussiront à imiter les Italiens dans les prochaines courses. 

Rares par le passé furent les Mondiaux FIS uniquement dominés par les favoris, battus par exemple en 1966 à Portillo, au Chili, par l’Italien Carlo Senoner en slalom, par Bernhard Russi en descente à Val Gardena en 1970 imité en 1970 par David Zwilling à St. Moritz, Andy Wenzel en combiné en 1978… jusqu’en 2023, lorsque le Canadien James Crawford a devancé les « gros bras » du Super-G à Courchevel-Méribel – notamment Aleksander Kilde, Alexi Pinturault et Marco Odermatt.

Sofia Goggia, Federica Brignone, Lara Gut-Behrami, Sara Hector Mikaela Shiffrin, Zrinka Ljutic d’un côté, Odermatt, Henrik Kristoffersen, Franjo von Allmen ou Clément Noël de l’autre, sont les « chercheurs d’or » les mieux placés pour triompher pendant cette quinzaine autrichienne. Ils seraient des vainqueurs absolument méritants voire logiques, mais justement, cela ne suffit pas toujours dans ce genre de rendez-vous qui inspirent tout autant, sinon plus, leurs rivaux moins « gradés » et parfois plus décontractés.

La fameuse « pression » influence autant le comportement des leaders qui (se) doivent (de) triompher devant leurs supporters et amis alors que la forme du jour de certains de leurs concurrents en état de grâce à l’heure « H » du jour « J » les amène parfois à se sublimer de manière spectaculaire. La réaction incrédule de la skieuse tchèque Ester Ledecka dans l’aire d’arrivée du Super-G olympique de Pyeongchang reste pour moi un des moments parmi les plus forts de ces JO coréens pour les compétitions alpines ! Le visage d’Alex Vinatzer dans l’aire d’arrivée après avoir battu son dernier rival Thomas Tümmler me rappelait un peu ce moment extraordinaire.

Ledecka, qui s’est imposée à Saalbach dans le Super-G des Finales de l’hiver dernier, est certainement aussi motivée qu’en 2018 pour ne citer qu’elle, tout comme Lindsey Vonn toujours redoutable dans les grandes compétitions. Sans vouloir leur porter la poisse aux favoris, il faut souhaiter pour l’intérêt de ces Mondiaux 2025 que certains de leurs adversaires moins célèbres leur donneront du fil à retordre sur les belles pistes du Zwoelferkogel de Saalbach. Je leur souhaite bonne chance !

Article rédigé par Patrick Lang