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Marion Margail Martinez : la seule femme coach de l’équipe de France de ski alpin

A 38 ans, la Pyrénéenne Marion Margail Martinez est la seule et première femme coach au sein de l’équipe de France de ski alpin où elle s’épanouit pleinement pour cette première saison passée à entraîner les filles de la Coupe d’Europe.

À travers cette interview, Marion nous parle de son parcours, de ses objectifs, de sa plus belle satisfaction et de sa grande fierté de réussir à équilibrer sa vie professionnelle et familiale.

Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?

Originaire des Pyrénées, j’ai quitté ma région natale à l’âge de 14 ans pour rejoindre une famille d’accueil à Bozel, en Savoie, afin d’y poursuivre ma scolarité en ski-études à Moutiers d’abord, puis au lycée d’été jean Moulin à Albertville. De 2001 à 2006, j’ai participé à des courses FIS au sein du club de Courchevel puis avec le Comité Ski de Savoie.

Par la suite, j’ai formé des jeunes au ski club de Font-Romeu pendant 8 ans, avant de prendre la direction technique de ce même club. Après cinq années à ce poste, j’ai préparé et réussi le concours de conseiller technique sportif en 2015, avec le soutien de la Fédération Française de Ski.

Depuis janvier 2016, j’ai intégré la FFS en tant que conseiller technique sportif pour le Comité Pyrénées Occitanie. J’étais responsable de la section sportive et du pôle espoir pyrénéen, qui était installé au sein de l’établissement scolaire de Font-Romeu, ainsi que de la coordination de l’équipe régionale alpine U18 et de l’organisation des circuits de compétitions sur le territoire pyrénéen.

En mai 2024, j’ai eu l’honneur de devenir coach de la Coupe d’Europe pour l’équipe de France de ski alpin féminine et j’ai effectué mes premiers stages en juin.

En quoi consiste votre responsabilité de coach Coupe d’Europe au sein de l’équipe de France de ski alpin ?
Ma mission consiste à accompagner au mieux les athlètes afin qu’elles soient performantes. Cela implique de trouver les conditions d’entraînement les plus adaptées pour les aider à travailler sur les aspects qu’elles doivent améliorer. En résumé, il s’agit de réunir les meilleures conditions possibles pour qu’elles puissent s’épanouir et atteindre leur plein potentiel sur leurs skis, tant sur le plan physique, mental que technique.


Nous sommes quatre coachs pour encadrer le groupe Coupe d’Europe, Grégory Masson le chef de groupe, Emilien Astier, Denis Grosset Grange et moi-même. Ce Groupe est composé de huit filles qui n’ont pas de spécialisation en vitesse ou en technique. Nos athlètes sont quasiment toutes engagées dans trois disciplines : du géant à la descente, ou bien du slalom au super-G.

Marion Margail Martinez à Bielmonte en Italie, au cours de la préparation d’une piste d’entraînement du Groupe Coupe d’Europe filles.

Décrivez-nous une de vos journées type sur une course de Coupe d’Europe…
Tout commence après le petit-déjeuner, avec une séquence de mise en route et de « réveil ». Ensuite, nous partons sur les pistes pour l’échauffement et la reconnaissance du tracé. Durant cette phase, nous échangeons beaucoup avec nos athlètes, tout au long de la piste, pour partager avec elles nos impressions et les leurs.


Nous enchaînons ensuite avec un dernier échauffement et une préparation avant le départ.
Pendant la course, je me positionne à un des points stratégiques du tracé convenu avec l’ensemble du staff, tout en étant en communication radio avec les techniciens et la kiné, qui sont plutôt situés sur l’aire de départ.
Cela me permet de transmettre toutes les informations utiles, notamment concernant l’état de la piste, et de filmer les passages de nos athlètes, ce qui sera très précieux pour l’analyse après la course.


Dès la fin de leur course, nous faisons un débriefing rapide avec les filles. Puis, dans l’après-midi, nous planifions une analyse vidéo de leur performance, essentielle pour préparer au mieux la course suivante.

Quel est votre rapport d’étonnement depuis votre prise de fonction ?
J’ai découvert beaucoup de nouvelles choses. Ce qui me plaît le plus, c’est la force et l’hétérogénéité de ce groupe de filles, qui est vraiment incroyable ! Ce qui m’a particulièrement étonnée, c’est la confiance qui m’a été accordée et le fait qu’une femme soit intégrée et acceptée au sein de ce groupe d’entraîneurs, jusque-là exclusivement masculins.

A quoi ressemble une saison de Coupe d’Europe ?

Notre saison a débuté le 2 décembre en Suisse, à Zinal, et se terminera à Oppdal, en Norvège, le 23 mars. Dans les disciplines techniques, il y a dix slaloms et dix géants. Pour la vitesse, sept descentes et dix Super-G sont au programme.

Toutes ces courses se déroulent cette saison dans sept pays européens : la Suisse, l’Italie, la France, l’Autriche, l’Allemagne, la République Tchèque et la Norvège.

Quels sont les objectifs d’une coach en Coupe d’Europe ?
Il y a des objectifs de résultats par discipline pour chaque athlète. L’objectif principal est d’amener les filles dans le Top 10, voire le Top 5, et pourquoi pas le top 3 du classement de la coupe d’Europe par discipline, afin de décrocher une place nominative en Coupe du monde pour la saison suivante.

Il y a aussi des objectifs techniques pour combler les lacunes éventuelles de nos filles ou renforcer leurs points forts.

Quel est votre meilleur souvenir et votre plus belle fierté depuis le début de la saison ?

Je dirais ma première Coupe d’Europe en tant que coach à Zinal, en Suisse, avec un podium de la rookie du groupe June Brand le premier jour, et le premier podium en Coupe d’Europe de Lois Abouly en géant le lendemain. Ce fut un moment exceptionnel pour elle, qui a eu beaucoup de blessures et qui tournait déjà depuis un moment sur ce circuit, et qui a enfin atteint cet objectif de manière brillante.

Un très bon souvenir récent pour Marion Margail Martinez : le premier podium de la skieuse des Menuires en Coupe d’Europe en décembre 2024 à Zinal en Suisse.

En termes de fierté, ce qui me satisfait le plus, c’est de réussir à concilier ma vie professionnelle en tant que coach de l’équipe de France et ma vie de famille, étant la maman de deux enfants. Cela a été un vrai défi, et je suis très fière de ce que j’ai accompli jusqu’à présent et je remercie ma famille de m’avoir soutenu et encouragé à relever ce nouveau challenge.

Entraîner l’équipe de France en Coupe du monde, c’est votre prochaine étape professionnelle ?

Je ne sais pas. J’avoue ne jamais m’être vraiment posée la question… Au fond de moi, je suis une compétitrice, et j’ai toujours envie d’aller plus haut. Mais ces dernières années, j’ai aussi appris à vivre pleinement l’instant présent. Je prends énormément de plaisir aujourd’hui à découvrir et à progresser au sein de ce groupe.

Pour l’instant, je m’épanouis dans ce que je fais. Je me laisse du temps, mais pourquoi pas…


Marion Margail Martinez prend énormément de plaisir aujourd’hui à découvrir et à progresser au sein de groupe Coupe d’Europe filles.

Le Groupe Coupe d’Europe des 8 filles

Loïs Abouly – Les Menuires | June Brand – Chatel | Alizée Dahon – Courchevel | Carmen Haro – Tignes | Jallat Annabel – St François Lonchamp | Laurine Lugon-Moulin – Chamonix | Garance Meyer – La Clusaz | Poala Orecchioni – Courchevel