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Clara Direz : « Cela va très bien »

Après une saison blanche due à une embolie pulmonaire contractée en septembre 2020, Clara Direz est de retour. Avec un enthousiasme intact et avec une envie et une motivation que l’on imagine, Clara a déjà repris le chemin du glacier des 2 Alpes.
Pour rechausser ses skis de courses dans la perspective d’une nouvelle saison avec de très belles choses à accomplir.

Copyright photo Clara Direz

Bonjour Clara. Après cette saison blanche, la première question que beaucoup ont envie de vous poser c’est : comment allez-vous ?

Cela va très bien. Cela va super bien même et c’est la principale chose à retenir. Je n’ai pas de séquelles.

Quel souvenir gardez-vous de cette longue période depuis ce dimanche soir de septembre 2020 ?

De la « prep », beaucoup de « prep ». C’est le souvenir que je vais en garder. Je ne pouvais pas faire de ski mais j’allais bien. Donc j’ai profité de cette période pour ne pas perdre mon temps. J’ai donc fait beaucoup d’entraînement physique en restant sur un rythme d’été.

J’ai aussi pratiqué un peu le ski de rando très tranquillement. J’ai également pu avancer dans mes études pour devenir pilote d’avion.

Pendant toute cette période, j’ai ressenti un vrai soutien de la part de beaucoup de monde. Les entraîneurs de mon groupe prenaient des nouvelles tout le temps. Ils m’ont invité à aller voir l’étape de Coupe du monde à Courchevel.

J’étais aussi tout le temps en contact avec les athlètes du groupe. Cela a été vraiment sympa de leur part, c’était un vrai soutien.

Beaucoup de préparation physique et un peu de ski de rando pour Clara Direz durant cette saison blanche – Copyright image Clara Direz

Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que cette saison blanche, c’est un mauvais souvenir et que tout repart comme avant pour Clara Direz ?

Je commence à en voir la fin. Je ne suis plus sous traitement. J’ai encore deux ou trois trucs à régler. Sur les skis, je n’ai aucun souci pour m’entraîner et skier.

Ma vie reprend normalement, sans traitement. Je n’aurais d’ailleurs pas de traitement pour le reste de ma vie. C’était une des craintes qu’on avait. Mais les derniers résultats des tests l’ont confirmé : je n’aurais pas de contraintes particulières à part porter des bas de contention pour les voyages.

Je suppose que vous avez suivi avec beaucoup d’attention cette saison de Coupe du monde ? Quelle est la skieuse qui vous a le plus inspirée ?

C’est la skieuse polonaise Maryna Gasienica-Daniel. C’est une fille avec qui je m’entends très bien sur le circuit. Nous discutons beaucoup ensemble. Nous avons couru en Coupe d’Europe et nous nous sommes poussées mutuellement vers le haut.

C’est une fille qui a un beau ski et que j’aime bien regarder skier. Elle s’est blessée en septembre 2019 et a eu ensuite une saison blanche.

La voir revenir cette saison aussi forte, pas très loin des podiums, cela m’a étonné. Cela m’a fait plaisir pour elle. Et comme j’étais dans mon canapé à faire une saison blanche, j’ai trouvé cela inspirant.

Faire une saison blanche n’empêche en rien. Je me suis dit que j’avais toutes mes chances pour la saison prochaine !

La saison de la skieuse polonaise Maryna Gasienica-Daniel a été inspirante pour Clara Direz – Copyright image PolSki Mistrz

Vous avez repris le ski à Courchevel le 5 avril. Comment cela s’est-il passé ?

Très bien. On y est allé tranquille. J’ai pu rechausser les skis de course pour reprendre un peu des marques. On a fait pas mal d’éducatifs et on a terminé par du géant, facile.

A la différence d’un retour de blessure, je n’ai aucune douleur nulle part ce qui fait que je n’ai pas d’appréhension.

Je n’ai rien oublié, il faut juste que je reprenne un peu le rythme.

Reprise souriante sur les skis début avril à Courchevel pour Clara Direz – Photo copyright Clara Direz

Est-ce que vous allez avoir un programme d’entraînement spécifique jusqu’à l’ouverture de la saison ?

Il me manque un peu de ski et un peu moins de préparation physique. Je vais donc essayer de skier un peu plus que les autres. Je serais d’ailleurs aux 2 Alpes très vite et je ferais un stage de plus que Tessa (Worley) et Coralie (Frasse Sombet).

Je suivrais ensuite le même programme de préparation que les autres filles de l’équipe de France.

Quel est votre programme dans les prochaines semaines ?

Après un stage d’entraînement physique à ZeCamp dans le Vercors, j’ai rejoint avec Doriane Escané les 2 Alpes depuis vendredi dernier. Au programme, une série de 4 stages sur le glacier des 2 Alpes.

Nous aurons ensuite de la préparation physique ce qui nous emmènera jusqu’en août. Ensuite, on verra ce qu’on peut faire en fonction des conditions sanitaires entre Ushuaia ou les glaciers en Europe.  

A vous écouter Clara, on a vraiment l’impression que votre enthousiasme est intact voire meilleur qu’avant. Qu’est-ce qui vous motive ?

Plus je réalise ce qui m’est arrivé, plus je me dis qu’il y a des belles choses à faire et qu’il faut les prendre comme elles viennent.

Au mois de septembre, j’ai quand même vraiment failli y passer…

Je ne m’interdis rien. Je ne m’interdis pas de penser que je peux gagner une course de Coupe du Monde. Il y a les Jeux Olympiques cette saison, il y aura de belles choses à faire.

Je ne connais pas le niveau des autres. Je ne sais pas exactement quel est mon niveau actuellement.

Mais je sais que je suis capable de faire de jolis trucs. Et si cela arrive aux autres, pourquoi cela n’arriverait pas à moi aussi !

Ne plus me mettre des limites, cela fait partie des barrières que j’essaye de casser.

Est-ce que quelqu’un vous a accompagné mentalement ces derniers mois ?

J’ai toujours travaillé avec mon préparateur mental. Mais pas du tout par rapport au fait que j’étais dans une saison blanche.

L’idée de cette période c’était de profiter de mon corps qui allait bien pour aller chercher des nouvelles choses que je n’aurais pas le temps de faire dans une période d’entraînement normal.

On a exploré pas mal de pistes : l’équilibre sensoriel, l’hypnose en préparation mentale, …

Durant ces derniers mois, est ce que vous avez appris quelque chose qui vous sera très utile dans l’avenir ?

Je dirais surtout la patience et essayer de se faire confiance. J’ai compris que mon corps est capable de beaucoup de choses. Il m’a vraiment montré que je pouvais pousser les limites.
C’est ce qui va me rester le plus de cette période.

Quelques mots sur votre passion. Où en êtes-vous dans vos études pour devenir pilote d’avion ?

J’ai profité cet hiver pour finaliser l’ATPL (Airline Transport Pilot Licence), la partie théorique de mes études. Et maintenant j’ai encore un petit sujet sur le certificat médical à traiter à cause de mon embolie. J’espère que cela va se résoudre pour que je puisse démarrer la partie pratique le plus vite possible à Annecy chez Avialpes.

Pour l’instant, je vole pour le plaisir comme je faisais avant. Pour l’avenir, je verrais les opportunités. L’aviation d’affaire me plait, l’aviation commerciale serait top. Tout ce qui touche les missions et le travail aérien me branche bien aussi.

Clara Direz poursuit actuellement ses études pour devenir pilote d’avion – Copyright photo Clara Direz