Après sa belle 6e place en Slalom à Zagreb, Victor Muffat-Jeandet adresse dans ce deuxième volet de mon interview la discipline du Géant dans laquelle il a rencontré des difficultés depuis le début de saison.
Ton début de saison en géant est assez difficile. Quelle est ton analyse ?
Pour une fois, j’avais plutôt démarré correctement ma saison de Géant avec une 16e place à Sölden. C’était une course plutôt solide mais loin bien sûr de mes attentes et de mes ambitions dans cette discipline.
Je suis lucide avec le fait que j’ai été en difficulté sur ce début de saison. Je suis quelqu’un qui analyse beaucoup et j’aime bien comprendre.
Je pense que la discipline a franchi un gros cap cette année. Elle s’est rapprochée du slalom dans la densité, la difficulté des tracés et des écarts de temps à réaliser pour être dans le « cut ».
Malheureusement, je n’ai pas réussi à m’adapter à tout cela malgré une préparation correcte. Il y a encore beaucoup trop de domaines ou je n’arrive pas à répondre présent pour être au niveau des meilleurs.
Je suis à 2 secondes de la gagne. Aujourd’hui avec cet écart, tu es 25e alors qu’avant tu pouvais être presque dans le Top 10… Depuis le début de l’été, on essaye d’avancer avec le staff et au niveau du matériel. On a pris un peu de retard en particulier à cause de la crise sanitaire, ce qui fait que je n’ai pas vraiment évolué alors que les autres ont progressé. Et si tu n’évolues pas, tu recules parce que les autres ne n’attendent pas !
Il faut rester calme, faire le dos rond même si ce n’est pas agréable de s’entraîner, d’être très ambitieux pour obtenir ce type de résultats. Je ne suis pas en Géant en mode découverte : je suis là pour avoir les mêmes ambitions qu’en slalom.
En ski alpin, les petits détails peuvent faire des grandes différences au final. Donc je suis patient et j’avance petit à petit. J’arrive à Adelboden pour disputer deux Géants qui, peut être, dans les conditions de la piste et des tracés, me conviendront déjà mieux.
Justement la piste d’Aldelboden t’a plutôt bien réussi ces deux dernières années…
Au fil des années, je fais souvent de bons weekends à Adelboden. C’est une piste qui est assez aérée, avec des tracés assez fluides et elle me convient bien. La neige y est plutôt bien préparée et dure.
Ces conditions m’ont bien réussi ces deux dernières années. Mais en ski à chaque jour suffit sa peine, et à chaque jour sa vérité !
Ce mois de janvier démarre avec une séquence de 4 courses en 5 jours. Comment t’est tu préparé ?
Ceux qui sont concernés par cette séquence sont les skieurs polyvalents et ils sont de plus en plus rares. Cette succession de courses, Il faut faire avec. On est très chanceux de courir cette année. On a un beau circuit et la FIS et la Fédération ont fait beaucoup d’efforts.
Je fais donc tout pour être dans les meilleures dispositions. Je suis rassuré parce que l’enchaînement Alta Badia (deux courses) et Madonna s’est bien déroulé.
Ma préparation a démarré dès cet été et tout le travail a été réalisé en amont. On est habitué à faire de longs stages, à skier beaucoup. Comme cet été où à Saas Fee j’ai fait beaucoup de manches en altitude, pendant 10 jours d’affilée.
Je me sens très bien physiquement cette année. Avec l’expérience, j’arrive beaucoup mieux à gérer mes temps de repos, je me disperse moins. Avec la crise sanitaire, on a d’ailleurs beaucoup moins de sollicitations extérieures (tirage au sort des dossards, médias, remise des prix, …) ce qui nous permet de gagner du repos dans nos journées.
J’ai tous les moyens physiques pour répondre présent durant cette semaine. Et il n’a pas de raison que dimanche je ne puisse pas terminer en pleine possession de mes moyens.