La Coupe du monde de vitesse démarre à Val d’Isère samedi avec la première descente hommes de la saison. Elle se disputera sur la piste OK, deux lettres qu’on doit aux deux champions olympiques avalins Henri Oreiller et Jean-Claude Killy. Élançons-nous sur cette OK du haut du Funival à 2815m d’altitude pour rejoindre l’aire d’arrivée de la Daille avec Pierre-Emmanuel Dalcin, dernier vainqueur français sur cette descente en janvier 2007.
Bien s’élancer
« En fonction de la position de la cabane de départ, on peut démarrer par un lançoir d’une trentaine de mètres. Le départ sur la OK est important car il y a une grosse partie de glisse sur les 10-15 premières secondes de course. D’où l’importance d’une bonne poussée au sortir du portillon. C’est mieux d’avoir des bons skis et une bonne glisse sur cette première partie qui est très lente parce que c’est tout plat !
Puis arrive une bosse qu’on appelle « la bosse en haut du mur » sur laquelle, selon la hauteur de neige, on peut décoller de 10 à 40 mètres environ. »
Rejoindre la bosse à Collombin
« On aborde ensuite une partie un peu plus technique jusqu’à la cabane à Franco, qui est le prénom du père d’Ingrid Jacquemod, l’organisatrice du Critérium de la première neige. C’est à ce niveau que se situe le départ de la descente dames.
On doit changer de direction avant cette bosse car il y a une porte aveugle juste derrière. Suivent deux courbes avant qu’on arrive sur la bosse à Collombin, en mémoire du grand skieur suisse.
C’est important de bien amortir ce saut dès le début parce que plus on va loin, plus on sera haut. La bosse à Collombin a tendance à soulever les skieurs et les mettre sur le dos. Même si cela n’est pas arrivé depuis longtemps, cette bosse peut être dangereuse. »
La bosse à Collombin ?
En 1974, Roland Collombin, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Sapporo en descente, chute lors de l’entraînement sur la OK. Un an plus tard, le 7 décembre 1975, il est victime d’un terrible accident au même endroit sur la OK. Le lieu où s’est produit cette chute, qui l’a contraint de mettre un terme à sa carrière, porte désormais le nom de « La bosse à Collombin ».
Prendre de la vitesse
« On aborde ensuite une partie de glisse assez longue, au moins 15/20 secondes, à haute vitesse (120/130 km/h) qui nous amène jusqu’au passage du téléphone.
On y arrive pied droit, on saute et on atterrit pied gauche avant une grande courbe pied gauche en devers. Et derrière on revient sur le pied droit.
C’est à partir de là qu’on rentre dans la partie la plus technique avec une portion très rapide avec de longues courbes qui nous amène en entrée de forêt. Il faut absolument bien sortir de ces virages car cela va déterminer toute la fin du parcours.
On se présente ensuite sur la bosse à Emile où la longueur du saut (en moyenne une trentaine de mètres) dépend de la neige et de la vitesse à laquelle on arrive sur cette bosse. »
La bosse à Emile ?
Le nom de cette bosse, on le doit au skieur de Megève Emile Viollat, vice-champion du monde à Chamonix. En 1961, il arrive sur cette bosse à très vive allure, 130/140 km d’après les observateurs de l’époque. Il fait un saut incroyable de près de 90 mètres avant de chuter et se blesser au poignet. Depuis cette spectaculaire chute, ce passage de la OK porte le nom de « la Bosse à Emile ». Aujourd’hui, cette bosse n’est plus au même endroit, ayant été relevée d’une cinquantaine de mètres.
Vers l’arrivée à la Daille
« On arrive ensuite au niveau du restaurant du Trifollet qu’on laisse sur la gauche avant d’arriver sur une compression puis franchir une nouvelle bosse. Il est important de sortir de ce passage avec le maximum de vitesse car on aborde ensuite toute la partie finale de la OK.
Une fois sortie de cette bosse de la compression, on est en position recherche de vitesse jusqu’à la ligne d’arrivée à la Daille, pendant environ 10/15 secondes. »
En vitesse moyenne, la OK doit être une des descentes les plus rapides de la saison. Comme la pente n’est pas très importante, il n’y a pas de virage très serré et on conserve donc une vitesse assez élevée du haut vers le bas. »
La piste Oreiller-Killy en quelques chiffres