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Steven Amiez : « J’ai cette envie de devenir le meilleur slalomeur au monde »

Après une saison marquée par trois Top 10 en Coupe du monde, Steven Amiez nourrit des ambitions plus grandes que jamais. Entretien avec le skieur de Courchevel qui se prépare à entrer en scène dimanche à Levi dans une saison où il souhaite performer afin de réaliser son rêve : devenir un jour le meilleur slalomeur au monde.

Photo Instagram Steven Amiez

Si on compare le Steven Amiez d’il y a un an avec celui d’aujourd’hui, quelles sont les différences ?

Je ne pense pas qu’il y ait de grandes différences. Ma motivation est intacte et mes objectifs restent les mêmes : performer, gagner des courses, et, un jour, devenir le meilleur slalomeur au monde. 

C’est mon rêve et mon objectif principal. La saison dernière, j’ai fait un bon pas en avant. Cela me conforte encore plus dans l’envie d’atteindre ces objectifs.

Avec 3 Top 10 la saison dernière, tu figures désormais parmi les meilleurs slalomeurs. Qu’est-ce que cela change pour toi ?

C’est une vraie satisfaction. C’est motivant de faire des pas en avant et de progresser. J’ai toujours rêvé de courir en Coupe du Monde, de jouer devant avec les meilleurs. Cela conforte aussi l’idée que je suis fait pour cela et que j’ai envie de le faire pendant très longtemps.

Le seul petit changement, c’est que je sais un peu mieux où j’en suis. J’ai gagné pas mal de places sur la starting list. Cela va me permettre de m’élancer avec un bon dossard en première manche pour bien me placer, et ensuite jouer devant en seconde manche.

Ce sont des petits changements mais qui font la différence et j’espère bien tirer mon épingle du jeu cet hiver.

La saison de Coupe du monde, c’est 11 slaloms (hors Finales) avec 11 revêtements différents. Comment prépares tu ton ski à des surfaces aussi variées ?

Le ski est l’un des sports les plus exigeants en matière d’adaptation. Ce n’est jamais le même tracé, la même piste. Même si on y revient tous les ans, on a le temps de les oublier ces pistes ! Que ce soit la neige, le tracé, les pentes ou les plats, la luminosité, la météo, … il y a beaucoup de facteurs différents à prendre en compte.

J’essaye de me préparer au mieux. C’est beaucoup de petits réglages sur les skis, en fonction des différents revêtements. Avoir un matériel performant quand la neige est salée ou quand elle est très glacée, ce n’est pas si facile que cela à trouver !

C’est pour cela qu’on s’entraîne sur des revêtements différents. Quand on skie sur des revêtements qu’on peut retrouver en course, on leur porte plus d’attention. On fait quelques manches en plus pour engranger encore plus d’informations.

C’est comme ça que j’essaye de me préparer au mieux à ces 11 slaloms.

Comment s’est déroulée ta préparation durant ces derniers jours…

Notre préparation se déroule bien. On a passé quelques jours à Levi où malheureusement on n’a pas pu skier sur la Black car elle n’était pas encore prête. Ensuite, on est partis à Salla, une petite station finlandaise située à la frontière de la Russie. On peut travailler au calme. On est seuls avec un téléski, la piste et un gymnase au pied. Le profil de la piste ressemble à celui de la Black de Levi.

C’est Top pour engranger de bonnes manches avec de l’intensité comme en course. J’aime beaucoup m’entraîner dans des lieux comme celui-ci.

Un téléski, une piste et un gymnase en bas… C’est le quotidien des slalomeurs de l’équipe de France avant Levi – Photo Instagram Steven Amiez

Quels sont tes lieux de slaloms préférés pour cette prochaine saison ?

Si je devais en choisir 3 ou 4, ce serait Saalbach, Kitzbühel, Val d’Isère et Levi.

Saalbach car c’est le slalom des Championnats du monde. J’ai adoré la piste des Finales. Y être présent était vraiment important.

C’est à Kitzbühel que j’ai pris mon premier départ en Coupe du monde et obtenu mon meilleur résultat en carrière à ce jour (6e). C’est une piste qui me plait et qui me sourit. J’espère que je serais en pleine forme en janvier.

Steven Amiez a obtenu son meilleur résultat (6e) en carrière le 21 janvier dernier lors du slalom de Kitzbühel – Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard

J’aime beaucoup skier à Val d’Isère où on a l’habitude de s’entraîner. La Face de Bellevarde demande des sacrées qualités techniques. Courir devant le public français, c’est toujours génial.

Et enfin Levi. Ce sera la première fois que je vais courir ici en Coupe du monde. J’aime cette piste et l’atmosphère de la Scandinavie. J’espère y performer dimanche.

Le ski de haut niveau n’est plus possible sans des partenaires qui t’accompagnent. Tu vas démarrer la saison sans sponsor bandeau/casque. Un commentaire ?

Effectivement, je démarre la saison à Levi sans sponsor principal pour mon bandeau et mon casque. Mais j’ai Courchevel qui va m’accompagner sur les nouveaux emplacements autorisés par la FIS sur les côtés de mon casque.

Je suis vraiment très fier de faire partie du club des sports de Courchevel. Cela me permet de faire des supers entraînements et de profiter de leurs infrastructures. Ils se sont occupés de moi depuis l’âge de 14 ans. Sans Courchevel et son club des sports, je ne serais pas là aujourd’hui ! C’est vraiment un grand honneur de les avoir comme sponsor sur mon casque.

Ne pas avoir de sponsor principal, cela peut arriver dans la vie d’un sportif de haut niveau. Cela ne me soucie pas. La meilleure réponse que je peux apporter est d’être très performant dès le début de la saison. Cela permettra de susciter l’intérêt de sponsors qui verront mon potentiel et qui auront envie de me suivre dans mon aventure !

Quels sont tes objectifs en Coupe du monde ?

Je vise très haut. Je veux me servir de la saison dernière pour poursuivre sur cette lancée. Mais surtout, je veux pratiquer mon ski à 100 % et arriver à me libérer à toutes les courses. Si j’arrive à faire cela, je ne serais pas très loin de la vérité !

C’est ce qui me booste. Je n’ai pas forcément d’objectifs avec des résultats précis. Quand il y a de la pression, c’est vraiment un des sentiments les plus grisants au monde. C’est ce que je compte faire, c’est vraiment l’objectif que j’ai cet hiver.

Et pour les Championnats du monde de Saalbach en février ?

Les Mondiaux apportent une pression différente qu’il faut arriver à bien gérer. Pour Saalbach, l’expérience de Courchevel-Méribel va beaucoup m’aider. C’est une expérience précieuse d’avoir participé à cette course d’un jour durant un événement de ce calibre-là.

Avoir disputer mes premières finales l’année dernière à Salbaach sur la piste des Mondiaux me sera très utile aussi. C’est important d’être déjà allé sur le site et de connaître la piste. Cela me donnera encore plus de confiance.

J’ai des objectifs élevés pour ces Championnats du monde. On verra le jour J mais le but c’est de tout donner et d’aller chercher le plus haut possible. Je ne m’interdis rien, c’est une date que j’ai cochée dans mon calendrier.

Steven Amiez a des objectifs élevés pour les Championnats du monde de Saalbach en février 2025 – Photo copyright Agence Zoom/Alain Grosclaude

Et pour finir, une question qui m’a été transmise par tes fans : Comment imagines tu la fête de ton fan club pour ton premier podium ?

J’espère que ça arrivera très vite ! Je l’imagine déjà comme une belle et longue fête car ceux qui font partie de mon fan club savent bien faire la fête. C’est ce qui est sympa dans le ski : faire vivre des émotions aux gens qu’on connaît ou à ceux qu’on ne connaît pas, et à ceux qui nous soutiennent. C’est vraiment l’essence même du sport de haut niveau.

J’espère leur procurer cette joie et beaucoup d’autres dans les prochaines années. Je suis vraiment très fier d’être soutenu par ce fan club. Cela montre que les gens s’intéressent à ma carrière et qu’ils aiment ce que je fais. C’est toujours important de se sentir soutenu. C’est une force en plus et cela me booste. J’espère leur rendre la pareille.

J’aimerais faire vivre de belles émotions à ceux qui ont déjà vécu ces moments-là avec mon père à l’époque, et aussi à leurs enfants. Ce serait génial de pouvoir leur faire vivre ça à leur tour. Ce serait vraiment une belle histoire !