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Nils Allègre : « Réussir à m’exprimer pleinement »

À la veille du coup d’envoi de la saison de vitesse en Coupe du monde à Beaver Creek, Nils Allègre revient sur son stage à Copper Mountain, nous décrit la Birds of Prey, piste qu’il affectionne particulièrement, et évoque ses objectifs pour Beaver Creek et la saison 2023/2024.

Tu as récemment passé une semaine à Zermatt-Cervinia pour l’ouverture de la saison de vitesse, ne pouvant skier qu’un seul entraînement ! Est-ce que cette série d’annulations a été difficile à gérer mentalement ?

Non, pas spécialement, car les décisions d’annulations ont été prises très tôt le matin. Bien sûr, avec un seul entraînement, nous savions que cela nous pénaliserait pour les courses. Cependant, je n’étais pas très optimiste quant à la tenue des compétitions. J’ai surtout trouvé que la piste n’était pas très excitante !

Ces annulations ne sont-elles pas un mal pour un bien, dans le sens où cela va te permettre d’arriver mieux préparer dans le portillon de départ de la Birds of Prey ?

Oui, c’est plutôt une bonne chose. Nous manquions de kilomètres en raison des conditions d’entraînement difficiles cet été, notamment au Chili. Cette compétition, arrivant trop tôt dans la saison, n’était pas forcément la bienvenue.

Notre semaine de stage à Copper Mountain nous a permis d’accumuler des kilomètres à haute vitesse, ce qui nous faisait défaut.

Peux-tu nous parler de ton stage à Copper Mountain ?

Nous sommes arrivés à Copper le samedi 18 novembre en soirée. Nous avons bien skié avec des bonnes séances de descente et de Super-G, bien intenses et bien froides !  

Il n’y avait pas beaucoup de neige mais comme d’habitude à Copper Mountain, nous avons pu nous entraîner dans de bonnes conditions.

La neige était très abrasive, assez lente, ce qui a nécessité des réglages spécifiques qui ne sont pas nécessairement transposables sur d’autres pistes. En raison de l’altitude, le nombre de runs par jour était limité à 4 à 5, sur des créneaux horaires d’environ 2 heures.

Cela nous a permis d’accumuler des kilomètres, de faire le tri dans notre matériel et d’augmenter progressivement l’intensité.

Nils Allègre a profité du stage de Copper Mountain pour bien skier, avec des bonnes séances de descente et de Super-G, bien intenses et bien froides !

Qui était présent pour l’équipe de France de ski alpin ? Y avait-il beaucoup d’autres équipes nationales ?

En plus du staff de l’équipe de France, notre groupe vitesse Coupe du monde était au complet. Alexis Pinturault, Cyprien Sarrazin et Adrien Fresquet étaient également présents.

De nombreuses autres équipes s’entraînaient à Copper Mountain, dont les Américains, les Allemands, les Autrichiens, les Italiens, les Norvégiens, les Slovènes et le skieur chilien Enrik Von Appen.

La Birds of Prey est-elle une piste qui te réussit ? Peux-tu nous décrire ses spécificités ?

Elle ne me réussit pas particulièrement, mais ce n’est pas une piste qui me handicape. J’ai déjà obtenu une 11e place en Super-G et une 13e place, ce qui a été mon premier Top 15 en Coupe du monde en 2018.

C’est une piste que j’affectionne particulièrement. Il y a beaucoup de pente et j’aime le tracé de la descente.

La Birds of Prey est une piste de descente très complète avec un grand plat, une partie très raide et technique sur le haut, puis une section très rapide au bas du mur et enfin un final avec des gros sauts sur le bas. C’est une piste magnifique où je me sens capable de m’exprimer pleinement. J’espère être performant sur ce terrain qui est très excitant.

Pour le Super-G, on s’élance directement dans un mur très raide et la mise en action est primordiale. Le profil du bas de la piste est un peu plus « glissé » et généralement très rythmée. Le tracé est parfois propice aux géantistes.

Nils Allègre en action sur la Birds of Prey, la piste de descente de Beaver Creek – Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard

À quoi pourrait ressembler un week-end de courses réussi pour toi à Beaver Creek ?

Ce serait un week-end où je repartirais de Beaver Creek avec le sourire, satisfait d’avoir tout donné. Je ne veux pas parler de bilan comptable car je n’en suis pas là.

Un week-end où j’aurais réussi à m’exprimer pleinement !

La vitesse, notamment la descente est une discipline à risque. Quel est ton rapport avec la peur ?

La peur fait partie intégrante de notre sport, et nous vivons avec au quotidien. Quand nous nous entraînons en descente, nous n’y allons jamais la fleur au fusil ! Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre le départ en étant décontractés.

Il est essentiel d’être toujours lucide et concentré, avec plus ou moins de relâchement sur la piste, mais une concentration de base est cruciale.

Ma gestion de la peur varie. Parfois, je la gère très bien, parfois elle peut m’envahir, surtout lorsque les conditions de visibilité sont médiocres, ce qui me dérange le plus. Plus ma base technique est solide, plus elle est rassurante.

Avoir peur au départ ne signifie pas nécessairement une mauvaise course. L’important est de la surpasser, de l’utiliser comme un regain d’énergie supplémentaire, et d’ajouter cette touche d’âme qui fait la différence en bas de la piste.

Surpasser la peur et aller chercher ce supplément d’âme qui fait la différence sur la ligne d’arrivée, comme à Garmisch en 2021 où Nils Allégre signe une superbe 4e place en Super-G – Photo copyright Christophe Pallot

Y a-t-il une étape de Coupe du monde particulière que tu attends avec impatience ?

Pas spécialement. Ce que j’aime, c’est varier les pistes et faire le circuit dans sa globalité. En revanche, j’attends avec impatience des conditions de course optimales.

Quels sont tes objectifs pour la saison 2023/2024 ?

Mon objectif principal est de m’exprimer à 100%, de progresser dans le développement du matériel et d’atteindre le plus possible de Top 10. Je veux jouer devant sur plusieurs courses, en m’engageant à fond et en évitant le sur-ski.

La difficulté en course est d’allumer tous les feux verts le même jour et au même moment, et c’est ce que je vais m’efforcer de faire !