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Nastasia Noens :  » Les mondiaux l’an prochain, c’est important pour moi « 

Trois mois et demi après sa blessure à Ushuaia en septembre dernier, Nastasia Noens vient de rechausser les skis. Depuis Auron, interview avec Nastasia qui vient de reprendre l’entraînement entre les « grands piquets ».

Depuis ta blessure le 24 septembre à Ushuaia, quelles ont été les grandes étapes que tu as franchi jusqu’à la reprise du ski très récemment à Courchevel ?

Après mon retour d’Ushuaia et après les premiers examens, je me suis fait opérer le 8 octobre. J’ai eu un mois et demi avec un plâtre. Très rapidement après l’opération, j’étais à Albertville pour poursuivre ma préparation afin de ne pas trop perdre au niveau physique. Quand on m’a retiré mon plâtre, j’ai pu démarrer la phase de réathlétisation. Depuis un mois et demi, je fais de la préparation physique jusqu’à lundi dernier où j’ai rechaussé les skis.

Juste après ta blessure, as-tu traversé une période de doute ?

Le premier jour à Ushuaia, après cette blessure qui m’a fait vraiment mal, je n’avais plus envie du tout de revivre cela. Et puis après, au fur et à mesure, l’envie a repris le dessus et j’ai eu la chance de me retrouver très vite dans cette cellule de réathlétisation.

Cette période de doute n’a pas duré très longtemps. Je n’ai pas eu de période en étant seule, je me suis remis dans ce sport et c’est allé hyper vite malgré le plâtre.

Je savais pas du tout comment mon corps allait réagir et au final cela se remet mieux que ce que j’ai pu espérer.

Sur Instagram, on t’a vu en ballade au Col de Tamié près d’Albertville pour aller tester tes chevilles. Comment vont-elles aujourd’hui ?

Mes chevilles ne sont plus du tous les mêmes. J’ai deux grosses cicatrices et j’ai une cheville qui est très gonflée et qui le restera encore pendant trois mois. Il faut que je redécouvre cette cheville sur tous les terrains de jeu et surtout dans ma chaussure de ski. J’ai l’impression d’être un peu renfermée et de ne plus avoir la même cheville des deux côtés ! Il faut que je fasse avec cela tout l’hiver.

Copyright Nastasia Noens

Justement tu as rechaussé les skis récemment à Courchevel. Quelles ont été tes sensations ?

J’ai été soulagé de remettre enfin les skis, car ça été une longue période. Et au bout d’un moment tu as envie de voir comment cela réagit sur les skis. Je n’avais pas trop de sensations, et dans une chaussure de ski, il faut en avoir un minimum. Et dans les premiers virages, cela a réagit beaucoup mieux que ce que je pensais. Avec toutes les torsions en ski, que tu ne retrouves pas en préparation physique, cela m’a fait mal. Les premiers jours ont été compliqués mais le jeudi cela allait déjà beaucoup mieux…

Reprise du ski à Courchevel – Copyright Nastasia Noens

Tu es actuellement à Auron. Avec qui t’entraines-tu et pourquoi à Auron ?

Je m’entraîne seule avec Vincent Blum, entraîneur Coupe du Monde de slalom, et des entraîneurs d’Auron. C’était important que pour ma reprise que je sois toute seule. Je voulais me concentrer que sur moi-même. Je ne suis pas encore au stade d’avoir une confrontation avec d’autres filles.

Ici, j’ai tous mes repères. Ils sont familiers et faciles. C’est important de me ressourcer comme cela parce que cela été une période difficile. Et il n’y a qu’ici que je pouvais avoir des conditions comme cela.

Je retrouve un rythme. J’ai envie de retrouver le sourire en me faisant plaisir et en reprenant confiance. 

Tu as indiqué récemment « Je vais pas faire l’erreur de revenir trop vite ». Quand seras tu à nouveau au départ d’un slalom de coupe du monde ?

A court terme, mon objectif c’est de revenir pour mi-février. L’idée serait de revenir en forme pour les trois derniers slaloms de coupe du monde. Alors bien sûr, la semaine prochaine, il y a Flachau que je vais regarder devant la télé, cette piste qui m’a toujours sourit, et je vais pleurer devant cette course parce que je l’adore.

Il faut que je reste hyper lucide, j’ai cette expérience de mes anciennes blessures à vouloir revenir trop vite. Je reprends à peine les piquets. Il serait logique de dire que je serais au départ à Maribor.

Quelle est ton ambition dans les prochains mois ?

Mon opération, c’était il y a moins de trois mois. Si je suis là aujourd’hui aussi vite sur les skis, si je n’ai rien lâché, c’est parce que les mondiaux l’année prochaine à Cortina d’Ampezzo, c’est important pour moi. Et j’ai envie de faire toute ma reconstruction par rapport à cela.

Je sais par quoi il faut passer. J’ai besoin de reprendre confiance, d’empiler les assiettes, d’avoir tous les feux au vert pour me poser zéro question.

Tu as regardé toutes les courses à la télé et notamment Zagreb. Pourquoi à ton avis Mikaela et Petra skient beaucoup plus vite que les autres filles ?

Elles ont un engagement sur toute la longueur de la course. Même si les autres filles sont autant motivées qu’elles, Mikaela et Petra ont un touché de neige avec jamais de temps mort. Et elles arrivent à remplir tout cet espace où les autres filles s’arrêtent un peu trop tôt dans la courbe.

Le ski qu’elles proposent, c’est sur toutes les courbes et elles ne lâchent rien. Et sur une course d’une minute, porte après porte, elles font clairement la différence. Et à la fin, on dirait qu’il y a un monde entre Mikaela, Petra et les autres. Et c’est le cas !

Un mot pour conclure sur Clément Noël ?

Quand Clément met tout en place, son ski est magique. Cela a l’air hyper facile. Je suis impressionné sur sa façon d’aller droit sur le piquet. Il a une facilité à ne pas forcer son ski alors que ça tourne… Tout est bien en place, et quand il arrive en bas, cela fait mal.

A son âge c’est impressionnant. Je pense qu’il va être là très longtemps.