Après un hiver 2024-2025 marqué par une belle régularité et de solides performances en Coupe du monde de ski alpin, la skieuse suisse Mélanie Meillard aborde la nouvelle saison avec une priorité claire : le slalom, sans pour autant renoncer totalement au géant. La skieuse Valaisanne se fixe comme objectif de faire encore mieux que l’année dernière afin de se rapprocher régulièrement des podiums de Coupe du monde.
Une préparation estivale sous le signe de l’adaptation
L’été de Mélanie Meillard n’a pas été de tout repos. Après une pause bien méritée à la fin de la saison dernière, la skieuse a rapidement repris le chemin de la préparation physique avant de rechausser les skis sur les glaciers.
« Ma préparation physique s’est bien passée. Je suis ensuite retournée sur les skis, avec de bonnes conditions au début. Avec l’arrivée de la chaleur, le groupe a dû s’adapter », raconte-t-elle.
Direction ensuite l’Argentine, à Ushuaia, pour un stage marqué par des conditions inhabituelles. « Il faisait très chaud comparativement aux autres années, et on a dû à nouveau s’adapter, avec en plus le vent… » Un contexte exigeant, mais formateur, pour celle qui sait que l’adaptation permanente fait partie intégrante du haut niveau.
Un genou sous surveillance
Victime d’une grave blessure en février 2018 à l’entraînement lors des Jeux olympiques de Pyeongchang, Mélanie Meillard a appris à composer avec un genou toujours fragile. « Mon genou restera toujours un sujet, c’est clair. Je vais devoir vivre avec ça. Je ne peux pas toujours faire autant de manches ou d’entraînements que certaines, mais avec les années, j’ai appris à le gérer. »
Cet été, tout s’est bien passé. « Je suis contente et j’espère que ça continuera comme ça cet hiver. »
Gratter les centièmes décisifs
Chaque détail compte, surtout dans une discipline aussi exigeante que le slalom de Coupe du monde. Mélanie Meillard en est pleinement consciente.
« Sur certaines courses, je n’ai pas réussi à faire deux manches pleines. Il y avait souvent le tiers d’une manche qui était très bien pour jouer le podium, mais ensuite il m’a manqué des petits bouts… »
Le plan de travail est clair : « Je dois simplement réussir deux manches pleines, du départ à l’arrivée. C’est ce que je travaille à l’entraînement, en essayant d’être constante du début à la fin pour arriver à reproduire cela en course. »
Une exigence que la skieuse suisse revendique comme la clé pour franchir un prochain palier.
Slalom d’abord, géant en réserve
Il n’y a pas eu de suspense à Sölden : la Valaisanne n’a pas pris le départ du géant d’ouverture de la saison remporté par la surprenante Julia Scheib.
« Je n’avais pas suffisamment de bons points FIS, donc partir dans les derniers dossards sur une pente aussi raide et une piste souvent très marquée, cela aurait été trop compliqué. »
Le message est clair : priorité absolue au slalom. « C’est très clair pour moi. Pour autant, je ne veux pas laisser complètement tomber le géant. À l’entraînement, je ne l’abandonne pas, parce que je sais que ça peut beaucoup m’aider pour le slalom. »
Pour autant, il faudra que tout s’aligne pour que l’on voie à nouveau Mélanie Meillard au départ d’un géant de Coupe du monde.
Faire encore mieux que l’an passé
La saison dernière, Mélanie Meillard s’est distinguée par sa régularité et ses solides performances. Sur les dix slaloms de Coupe du monde, Mélanie est rentrée huit fois dans le Top 10 avec comme meilleures performances une 5e place obtenue à Killington, Kranjska Gora et Flachau. Un socle sur lequel elle entend bâtir.
« J’ai fait une très belle saison avec beaucoup de satisfaction sur ma constance et mes résultats. Pour moi, une belle saison ce serait faire encore mieux que celle-ci : me rapprocher encore plus des podiums et être encore plus régulière. »

Le podium en slalom, elle le sent proche : « Ce premier podium viendra quand je ferai la bonne course, au bon moment, avec deux bonnes manches », confie la skieuse valaisanne, déterminée à franchir un nouveau cap en Coupe du monde.
Un objectif simple en apparence, mais qui demandera à la Valaisanne d’être encore plus régulière et d’aller chercher cette perfection rare dans un sport où tout se joue à quelques centièmes de seconde.
Un collectif soudé malgré un sport individuel
Si le ski alpin reste un sport individuel, l’esprit d’équipe n’est pas absent pour autant dans le groupe technique suisse. Avec Wendy Holdener et Camille Rast, Mélanie Meillard fait partie du noyau solide du groupe technique féminin de l’équipe suisse de ski alpin, un collectif soudé malgré la nature individuelle du sport.
« Cela fait plusieurs années qu’on construit notre équipe. On a réussi à trouver ce chemin pour s’entraider. On pratique un sport individuel, mais on avance en équipe et on peut s’aider à monter plus haut. »
L’arrivée de nouvelles recrues apporte un vent de fraîcheur bienvenu. « On a un très bon esprit d’équipe. » Un climat sain, essentiel pour progresser tout en préservant le plaisir de skier.

L’ombre et la lumière des Jeux olympiques
Les Jeux de Milan-Cortina approchent, mais la Valaisanne garde les pieds sur terre.
« J’y pense un peu, surtout quand les gens en parlent. Pour moi, mon début de saison sera tout aussi important que les JO. Je ne me focalise pas là-dessus. Je me dis : fais ta saison normale, et lorsqu’on sera en février, on y sera ! »
Le sujet reste sensible pour celle qui avait dû quitter les Jeux de Pyeongchang en 2018 après une blessure au genou. « Je n’en garde pas un bon souvenir… Huit ans ont passé et j’ai réussi à tourner la page. »
Pas question de revanche pour autant : « Je veux juste faire une bonne saison, me qualifier pour les JO et réussir à faire mieux que la dernière fois, avec comme priorité le slalom. »











