A moins d’un mois de l’ouverture de la saison de Coupe du monde à Sölden, Marco Odermatt s’est exprimé devant les médias dans le cadre de la journée de remise du matériel organisée par Swiss-Ski à Dübendorf près de Zurich.
Le détenteur du gros globe de cristal a exprimé ses envies et notamment celle de gagner la descente de Kitzbühel en janvier prochain.
A quelques semaines de l’ouverture de la saison, comment vous sentez-vous ?
Je suis prêt physiquement et en bonne santé. J’ai passé un très bon été. J’ai continué à beaucoup m’entraîner, en préparation physique puis sur les skis. J’ai pris 1 à 2 kilos de masse.
On a d’abord skié à Saas-Fee, puis à Ushuaia en Argentine où on s’est entraîné en géant et enfin à Portillo au Chili pour la vitesse. On est resté là-bas trois semaines et demie. On a rarement été si loin aussi longtemps. On est de retour en Suisse depuis deux semaines.
Avez-vous travaillé sur quelque chose de particulier ?
Non pas vraiment. D’abord, on doit retrouver le physique qu’on avait à la fin de la dernière saison. Cela demande juste du travail et, ensuite, il faut retrouver la confiance sur la neige avec le matériel.
Qu’avez-vous fait cet été pour vous couper du ski et recharger vos batteries ?
Je n’ai pas eu énormément de temps mais suffisamment quand même pour marquer une bonne pause. Rien que de se retrouver à la maison m’a fait du bien !
Cela permet de récupérer. Cela change de la saison où on est toujours dans nos coffres de voitures et où on vit dans de nombreux hôtels.
Quelle différence voyez-vous entre le Marco Odermatt du 1er octobre 2023 et celui du 1er octobre 2024 ?
C’est difficile à dire. L’an passé, il me semble qu’à cette période, je ne me sentais pas encore prêt et c’est la même chose aujourd’hui. J’ai quand même eu peu de jours de ski jusqu’ici, une vingtaine seulement !
Les 3 à 4 prochaines semaines seront essentielles pour franchir le prochain palier, pour entrer dans le mode et le rythme de la compétition. On pourra alors réellement comparer mon niveau à Sölden, au terme de la première course.
Comment se déroule votre travail physique avec votre nouveau coach, qui travaillait auparavant avec Lara Gut-Behrami ?
C’est très intéressant. On a découvert quelque chose de totalement nouveau, que ce soit au niveau de la langue, de notre programme hebdomadaire, avec des mouvements et de nouveaux exercices qu’on doit d’abord bien assimiler.
Est-ce que vous signez pour les mêmes performances que l’an passé ?
Je signe de suite si je peux reproduire les performances de l’hiver passé. Je cherche aussi à gommer les quelques erreurs que j’ai pu produire pour m’améliorer encore.
Notamment skier encore plus finement, en essayant de freiner le moins souvent possible. Ce sont des éléments sur lesquels on peut toujours travailler et s’améliorer.
Vous avez déjà atteint beaucoup d’objectifs. Et maintenant lesquels visez-vous ?
Mon gros objectif de l’hiver à venir, c’est la descente à Kitzbühel. C’est ce qu’il manque encore sur ma liste de succès. Les autres classiques, je les ai gagnées. L’or olympique et mondial aussi.
Je sais où j’ai commis des erreurs et ce qui n’était pas parfait l’an passé sur la Streif. Je dois les gommer pour gagner là-bas.
Justement, que devez-vous faire pour gagner sur la Streif ?
Il faut que Sarrazin skie moins vite [Sourire]. Je sais ce que je dois faire, mais jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais réussi à le montrer de haut en bas. Le gros challenge là-bas, c’est aussi le matériel. Si tout va ensemble et s’aligne, alors on peut gagner.
Qui seront vos principaux concurrents cette saison ?
Il y a de nouveaux prétendants chaque année avec des jeunes qui poussent de plus en plus. Dans mon équipe, je sens Gino Caviezel très fort. Loïc Meillard sera mon plus grand concurrent pour le général.
En vitesse, il y aura les habitués avec Cyprien Sarrazin, Vincent Kriechmayr et Dominik Paris. En géant, je vois Lucas Braathen réussir son retour et Manuel Feller sera forcément là.
Pensez-vous que Loïc Meillard peut vous battre au général ?
S’il skie comme sur la fin de saison, en slalom et géant, oui. Il a aussi été sur le podium en Super-G. Tout dépendra aussi de qui trouvera le plus vite le feeling et donc la confiance…
Le déséquilibre entre le nombre de courses entre vitesse et technique est-il un désavantage pour vous ?
A la fin non. Je pense que c’est égal. Il y a assez de courses et si on en gagne suffisamment et qu’on prend le départ sur trois disciplines, on peut gagner le classement général.
Que pensez-vous du retour de Braathen et Hirscher ?
Pour le sport et pour le ski, c’est évidemment une très bonne nouvelle. C’est une belle histoire pour les fans et les médias. Pour moi, cela ne change rien.
Braathen sera au niveau où il était, c’est certain. Avec Hirscher, on peut espérer qu’il y ait encore plus de supporters de ski.
En tant qu’athlète, peu importe qui est au départ. Tu dois te concentrer sur toi et tes propres performances.
Est-ce que vous comprenez l’introduction de cette wild card ?
Ce n’est pas une bonne chose mais cela ne me dérange pas plus que cela. Cela aurait été encore mieux si la règle aurait attribuer le dossard 50.
Cela introduirait encore plus de suspense. Là, c’est certain, il y aura un avantage. Ce n’est pas « fair play » pour les jeunes !
Il y a d’énormes attentes sur vous. Comment arrivez-vous à prendre toujours du plaisir avec toute cette pression ?
J’évolue dans une équipe où il y a d’autres très bons skieurs qui font aussi des résultats. Cela me permet de m’enlever de la pression.
Je peux vivre avec la pression. Que je sois devant peut aussi aider les autres à garder leur énergie. J’ai montré que je pouvais vivre avec cela ces dernières années.
Une comparaison entre vous et Federer ?
Pour moi, c’est une comparaison spéciale car je ne me sens pas à son niveau. Mais j’ai pu apprendre à le connaitre et passer du temps avec lui, dans le cadre du tournage d’une publicité.
C’était super cool. Intimidant au début, mais à la cinquième rencontre, c’était vraiment bien. Il est vraiment comme on se l’imagine.