Ce moment sportif, je ne suis pas près de l’oublier. Ce samedi 20 janvier 2024, la foule est immense, comme une marée humaine de plusieurs dizaines de milliers de fans, rassemblée dans l’aire d’arrivée de la mythique descente de Kitzbühel.
Photo copyright Agence Zoom/Hans Bezard
Le ciel, d’un bleu pur, et la neige glacée forment un décor majestueux. L’ambiance est autrichienne, chaleureuse et électrique, au pied de la légendaire Streif.
En arrivant dans la zone mixte, impossible d’imaginer ce que j’allais vivre. Pour ce deuxième jour de descente, le hasard du tirage au sort a décidé que Marco Odermatt et Cyprien Sarrazin, les deux favoris, allaient s’élancer successivement sur cette piste mythique, avec les dossards 7 et 8.
Quand Odermatt surgit de la cabane de départ, il ne faut pas attendre très longtemps pour comprendre qu’il est en train de découper la Streif. C’est du vert très brillant aux intermédiaires et sur la ligne aussi. Odi est acclamé par la foule. À ce moment, je me dis que la course est déjà décidée, que tout est joué…
Cyprien est au départ. Je retiens mon souffle. Pas longtemps car sur l’écran géant, un moment irréel se déroule sous mes yeux… Dans le Mausefalle, son passage est tout simplement stratosphérique. Il enchaîne ensuite avec des courbes folles, presque surnaturelles, et dans le Steilhang, il pousse très très fort. Il en sort avec 64 centièmes d’avance sur Odermatt, un écart fou sur un terrain de jeu aussi impitoyable.
Le reste de la descente, c’est de l’histoire pure, un chef d’oeuvre dont les coachs, en commentaires, racontent la magie…
Quand Cyprien Sarrazin coupe la ligne avec presque une seconde d’avance, ce sont des cris dans le clan tricolore tout proche et aussi. Et j’ai vu aussi quelques larmes d’émotions !
Deux victoires en deux jours sur la Streif, à Kitzbühel !
Le ski français rayonne comme jamais. Merci, Cyprien Sarrazin.
Et puis il y a cette figure, là à quelques mètres devant moi, avec la foule qui ovationne Cyp…
INOUBLIABLE !
Mes pensées vont à Cyprien Sarrazin et à Blaise Giezendanner, et à tous les champions et championnes actuellement blessés.