A quelques jours du stage au Chili, Xavier Fournier-Bidoz, responsable du Groupe vitesse Coupe du monde hommes, nous dévoile les coulisses de cette phase très importante de la préparation des Bleus. Après avoir décrit l’état de forme actuel des athlètes tricolores, Xavier nous explique comment le Groupe va se préparer à Nevados de Chillán, avec en ligne de mire la descente de Beaver Creek le 6 décembre prochain.
Comment s’est déroulé le récent stage à Saas Fee ?
Avant d’arriver à Saas Fee, nous avons skié trois jours en libre à Cervinia, ce qui a permis aux athlètes de se remettre « sous tension ».
Sur les six jours prévus à Saas Fee, du 23 au 29 août, nous avons pu skier cinq jours. L’ensemble du groupe était présent, à l’exception d’Adrien Fresquet qui a dû subir une nouvelle opération au tibia. Cyprien Sarrazin nous a quittés un peu avant la fin du stage pour rejoindre le Groupe technique qui partait vers Ushuaia.
Les athlètes ont travaillé sur deux disciplines : trois jours de géant et deux jours de Super-G, le tout avec des conditions optimales sur le glacier.
Peux-tu nous faire un point sur la forme du Groupe vitesse actuellement ?
Globalement, nos athlètes sont en bonne forme. Bien sûr, Il y a toujours quelques douleurs ici et là, mais cela fait partie de notre sport. C’est notamment le cas pour Adrien Théaux, à bientôt 40 ans. Il devra faire avec jusqu’à la fin de sa carrière. Avec son expérience, Il sait parfaitement comment gérer cela et s’adapter.
Nils Allègre, après sa chute à Kvitfjell, souffrait de l’épaule et du genou. Tout commence à rentrer dans l’ordre et Nils va de mieux en mieux.
Quant à Alexis Pinturault, Martin et Max, ses entraîneurs, m’ont indiqué que sa reprise sur les skis à Zermatt s’est bien déroulée.
Malheureusement, Adrien Fresquet ne pourra pas nous accompagner au Chili en raison de son opération récente.
Parlons justement de ce stage au Chili. Quelles sont les dates et qui y participera ?
Je pars pour Chillán le 13 septembre avec Christophe Saioni. Les athlètes nous suivent le 14, accompagnés de l’ensemble du staff. Nous serons de retour en France le 9 octobre.
La délégation sera composée de huit athlètes : Nils Allègre, Nils Alphand, Matthieu Bailet, Blaise Giezendanner, Florian Loriot, Maxence Muzaton, Cyprien Sarrazin et Adrien Théaux. Nous serons aussi accompagnés de quatre coachs, cinq techniciens, un kiné et un médecin.
Cyprien Sarrazin, actuellement à Ushuaïa avec le Groupe technique, nous rejoindra à partir du 18 septembre, puis repartira plus tôt du Chili pour se préparer en Europe pour le Géant de Sölden.
Pourquoi avoir choisi Chillán plutôt que La Parva, et pourquoi ce stage se tient-il plus tardivement cette année ?
La saison de vitesse démarre à Beaver Creek le 6 décembre, soit près d’un mois plus tard que l’année dernière. Ce décalage nous a conduits à programmer notre départ pour le Chili un mois plus tard également. L’expérience m’a montré que c’est crucial pour nos athlètes de maintenir un rythme régulier d’entraînement sur les skis afin qu’ils restent en tension avant l’ouverture de la saison de vitesse. Si nous étions revenus du Chili à mi-septembre, comme l’an dernier, la gestion du temps jusqu’à Beaver Creek aurait été plus compliquée…
Quant au choix de Chillán, il découle de ce calendrier. A La Parva, les conditions deviennent moins favorables à partir de la mi-septembre en raison de températures plus élevées. Chillán, étant plus au sud, offre de bonnes conditions de ski à cette période. Il a d’ailleurs beaucoup neigé au Chili cette saison.
Cela dit, on est toujours tributaire de la météo comme on a pu s’en rendre compte l’année dernière. Espérons que nous aurons de bonnes conditions cette fois-ci…
Comment as-tu élaboré le programme de ce stage ?
Nous aurons 22 jours de ski possibles, et si nous en utilisons 17, cela sera déjà très bien !
Le stage démarrera par une journée de ski libre pour que les athlètes récupèrent du voyage. Ensuite, nous alternerons entre des sessions de descente, de géant et de Super-G. Nous changerons régulièrement de discipline pour éviter la monotonie et maintenir un bon niveau de concentration. A Chillán, plusieurs pistes seront à notre disposition. C’est important de varier souvent les entraînements et de ne pas rester sur les mêmes pistes.
La journée type démarrera vers 7h30 avec la fin du ski prévue vers midi. L’après-midi sera dédiée à la préparation physique et la récupération. L’un des avantages de notre hébergement au pied des pistes est de pouvoir ajuster facilement nos horaires en fonction des conditions météo. Si le matin est défavorable, on pourra envisager de skier l’après-midi.
Quelles autres équipes seront présentes à Chillán ?
Seules deux équipes peuvent s’entraîner en même temps à Chillán. Les descendeurs canadiens arriveront une semaine après nous. La skieuse tchèque Ester Ledecka a demandé à s’entraîner un peu avec nous.
Qu’attends-tu de ce stage au Chili ?
On va essayer de mettre en place ce qu’on a pu réaliser l’année dernière à cause de la météo. On va se concentrer sur l’implication des athlètes sur les tracés et la qualité du travail à chaque manche d’entraînement.
L’intensité de l’entraînement doit se refléter en course. C’est donc important de bien travailler sur les entraînements même si bien sûr, nous ne serons pas toujours à fond !
Après le chili, il restera presque deux mois avant la descente de Beaver Creek. Comment s’organisera la suite de la préparation ?
Après notre retour le 9 octobre, les athlètes auront une semaine de récupération avant de reprendre progressivement avec du travail physique. Nous remettrons les skis le 25 octobre à Saas Fee pour un stage jusqu’au 31 octobre.
Il restera ensuite une quinzaine de jours avant notre départ pour l’Amérique du Nord. Cette période sera consacrée à la préparation physique et à la récupération.
Nous nous envolerons pour Cooper Mountain le 19 novembre pour notre traditionnel stage avant d’enchaîner avec l’ouverture de la saison de vitesse à Beaver Creek sur la piste Birds of Prey.