De l’émotion plein les yeux

Fin de saison oblige, TopSkiNews démarre début mai pour la 5^e année consécutive sa série de publications de photos d’exception consacrées à la montagne. Et cette année, « Photos at The Top » met à l’honneur Monica Dalmasso, une photographe talentueuse et ancienne membre de l’équipe de France d’escalade.

De quoi nous permettre de prendre l’air dans nos montagnes grâce à ses clichés magnifiques qui créent l’émotion et font pétiller nos yeux.

Bonjour Monica, pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous vous présenter ?

Je suis une ancienne sportive de haut niveau. J’ai fait partie pendant plusieurs années de l’équipe de France d’escalade. J’ai figuré régulièrement dans le Top 5 de cette discipline en Coupe du monde.

Je me consacre aujourd’hui à l’image. Je suis photographe et je travaille beaucoup dans le domaine des sports extrêmes comme par exemple dans l’alpinisme, sur les cascades de glace.

Une autre partie de mon activité consiste à réaliser des photos sur commande qui sont vendues en galerie d’art. Je suis passionnée par tous les espaces sauvages, la nature dans sa forme la plus brute.

Je travaille aussi avec des architectes d’intérieur qui me commandent des photos destinées à décorer les espaces de vie dans des hôtels ou des chalets, et aussi pour des particuliers.

Enfin, j’ai contribué avec mes photos à illustrer plusieurs livres dans le domaine de l’architecture et la décoration en montagne.

Comment passe-t-on du monde de l’escalade à celui de la photo ?

J’ai toujours aimé l’image. Avant de démarrer ma carrière en compétition d’escalade, je me suis formée à l’Ecole Nationale Louis Lumière à Paris. J’avais décidé d’avoir un métier pour lequel je travaillerais en extérieur et qui me permettrait de vivre le maximum du temps dans la nature tout en me donnant l’occasion de voyager.

Après les années passées en équipe de France d’escalade, je me suis donc consacrée exclusivement à l’image.

Quel regard portez-vous sur vos réalisations photographiques ?

Pour les photos d’alpinisme, j’essaie d’avoir un regard toujours très sensitif et pas uniquement illustratif. Je cherche à rentrer dans les émotions qu’on peut ressentir quand on grimpe. Pour mes photos, j’utilise des angles particuliers et souvent inhabituels, des flou-net, …

Cela fait partie de ma façon de travailler. Je ne me contente pas d’images frontales. J’aime bien essayer de toucher l’émotion de celles et ceux qui vont regarder mes photos.

D’une façon générale, j’ai une très grande sensibilité à tout ce qui touche la transformation de la montagne et le changement climatique. Il s’agit d’un thème que je suis sur le long-terme.

Quelles sont les différentes catégories de photographies que vous êtes amenée à réaliser ?

Je fais beaucoup de photos de sport et d’aventure, notamment sur l’alpinisme et la montagne. J’ai aussi bon nombre de réalisations qui sont destinées à des agences et des offices du tourisme pour illustrer leurs campagnes. Je leur apporte souvent un regard décalé. J’ai notamment travaillé pendant près de 3 ans pour l’Agence Savoie Mont Blanc pour réaliser une série de reportages sur les lacs.

Je réalise régulièrement des photos d’événements sportifs comme la Coupe du monde d’escalade sur glace, l’ultratrail de Verbier…. J’ai été aussi pendant de nombreuses années photographe officielle sur des raids aventure multisports comme le Raid Gauloises, les Raids Salomon, les Ecco Challenge…

Pour les galeries d’art, j’ai réalisé pas mal d’images sur les arbres et les forêts au Japon, en Chine, aux Etats-Unis, … Cela m’a permis d’ailleurs de rendre visite durant mon voyage au Japon au plus vieil arbre au monde qui a 7200 ans ! Et je continue à développer mon portfolio dans ce domaine.

Quelle est la photo dont vous êtes particulièrement fière ?

C’est celle qui a remporté le prix de la meilleure photo d’aventure au festival de Banff (Canada). Cette image, je l’ai pensé avec François Damilano. On souhaitait faire une photo sur la traversée des Grandes Jorasses dans le Mont Blanc.

L’idée était de la faire au moment où le soleil allait passer entre la pointe de Young et le col. Et donc, nous avons dû faire toute la traversée des Grandes Jorasses pour la réaliser.

J’ai dû attendre que le soleil passe dans la brèche pour qu’il puisse éclairer les deux grimpeurs. On avait calculé le timing pour y être au bon moment. Sur une course de cette envergure, il est difficile d’attendre. On avait tout misé sur cet endroit et ça a marché. La lumière est arrivée, cela a donné cette très belle image…