Dans 1000 jours se déroulera la cérémonie d’ouverture des championnats du monde de ski alpin 2023 organisés à Courchevel et Méribel du 6 au 19 février 2023. Perrine Pelen, directrice générale du comité d’organisation, nous fait un point d’avancement sur la préparation de ces mondiaux.
Vous avez pris vos fonctions au mois d’août 2019. Qu’est ce qui a déjà été réalisé par le comité d’organisation depuis votre arrivée ?
Nous avons mené un travail de fond en mode start-up. Il a fallu consolider les bases de l’Association Courchevel-Méribel qui a porté la candidature. Nous avons mis en place de nouveaux statuts et élargit le tour de table des parties prenantes (au départ la FFS et les deux stations) avec l’Etat, la Région et le Département de la Savoie.
Notre organisation en mode projet est dorénavant en place et structurée autour de 8 comités représentatifs de grandes fonctions. Une nouvelle gouvernance a également été mise en place avec un conseil de surveillance.
Au total, pour tous ces comités, c’est environ 60 personnes qui collaborent actuellement pour préparer ces championnats du monde. Depuis janvier, et une fois par mois, nous avons une réunion pour passer en revue une grande thématique.
Nous nous appuyons depuis le départ sur les forces très vives des stations de Courchevel et Méribel : l’expertise de leurs Clubs des sports, des mairies et leurs services, les offices du tourisme,
Quel est le rôle de ces 8 comités ?
Le premier travail qui est demandé à chaque pilote de ces huit comités est de réaliser un avant-projet sommaire qui est attendu pour la fin juillet 2020.
Il s’agit de proposer une réactualisation du budget (qui jusqu’à présent était celui de la candidature) et un master-planning incluant notamment les dates clé de chaque fonction.
Est-ce que la crise sanitaire a un impact sur vos travaux de préparation ?
Cette
question me donne l’occasion d’adresser une pensée à nos collègues et amis
italiens de Cortina qui vont organiser les championnats du monde en 2021, et
qui devaient organiser les finales de coupe du monde comme épreuve test en mars
dernier.
Ils ont pris cette crise sanitaire de plein fouet !
Pour nous, dans cette phase de préparation, l’impact est moindre. Pour autant, sur certains sujets, nous devons bien choisir le moment où nous adressons nos consultations, comme par exemple pour les prestations d’assurances. Nous avons donc octroyé pour certains sujets un mois supplémentaire à nos pilotes de comité.
En matière de partenariats, nos discussions avec InFront, qui détient les droits marketing pour ces championnats du monde, devaient avoir lieu en mars. Elles sont désormais planifiées deuxième quinzaine de mai.
Ce mois de décalage n’a aucune incidence sur la préparation de ces championnats du monde. Nous serons prêts en février 2023.
Courchevel-Méribel 2023 en quelques chiffres clés ?
Les championnats du monde de ski alpin Courchevel-Méribel 2023 se dérouleront du 6 au 19 février 2023. Il y aura 75 nations participantes et 600 athlètes. Nous accueillerons jusqu’à 20000 spectateurs par jour.
Coté média, il devrait y avoir plus de 1000 heures de retransmission TV pour 600 millions de téléspectateurs. Les 13 jours d’épreuves seront couverts par 1800 journalistes accrédités.
Environ 1000 volontaires devraient contribuer à l’organisation de ces mondiaux.
99% du domaine skiable des deux stations sera ouvert pour les vacanciers de février. Si on prend en considération le domaine des 3 vallées, seules 4 pistes sur 339 seront fermées.
Enfin, le besoin d’hébergement pour les journalistes, les sportifs et les équipes est estimé à 4000 lits ce qui fait que 85% des lits professionnels seront disponibles pour les clients des stations.
Une grande partie des travaux de construction est déjà terminée. Quels sont les projets qui doivent être finalisés d’ici fin 2021 ?
Notre périmètre de responsabilité porte sur les travaux d’organisation.Les travaux d’infrastructure incombent aux stations.
Ceux qui sont prévus cet été concernent la finalisation de la nouvelle piste de Courchevel. Avec notamment la mise en place des réseaux pour couvrir les besoins de chronométrage, d’alimentation et également les réseaux de neige de culture. Une retenue collinaire sera créée au niveau du Col de la Loze.
Pour Méribel, les travaux d’aménagement de la partie basse du stade seront réalisés en 2021.
Que pouvez-vous nous dire sur la répartition des compétitions entre Courchevel et Méribel ? Quelle sera la première épreuve de ces mondiaux ?
Les épreuves hommes (Descente, Super-G, Géant, Slalom et Combiné alpin) se dérouleront à Courchevel.
Méribel organisera l’ensemble des épreuves femmes : Descente, Super-G, Géant, Slalom et Combiné Alpin.
En ce qui concerne les slaloms parallèles individuels et le Team Event, ils se dérouleront à Méribel.
Dans le programme provisoire établi à ce jour, c’est le combiné dames qui ouvrira ces championnats du monde à Méribel, suivi le lendemain par le combiné hommes à Courchevel.
La Patinoire de Méribel accueillera les cérémonies de tirage au sort des dossards et de remise des médailles. Les cérémonies d’ouverture et de clôture de ces championnats du monde se dérouleront quant à elles sur le site du Praz à Courchevel.
Quand auront lieu les premières compétitions sur les pistes de descente ?
La nouvelle piste de Courchevel sera testée dès l’hiver prochain à l’occasion d’une course du programme FIS qui aura lieu la deuxième semaine de mars 2021.
Pour sa part, Méribel devrait accueillir les championnats de France de descente fin mars.
Ces épreuves seront pour nous des pré-tests. La répétition générale avant les championnats du monde aura lieu un an plus tard à l’occasion des Finales de la coupe du monde 2022 qui se dérouleront du 14 au 20 mars à Courchevel et Méribel.
Comment est organisée une journée type de Perrine Pelen ?
En cette période de confinement, je passe trois quart de ma journée au téléphone ou en visioconférence. Avant le confinement, il y a eu beaucoup de visites et de réunions organisées sur site.
Le volet hébergement des équipes, qui est un sujet majeur, m’occupe beaucoup et occasionne des rencontres avec les hébergeurs.
Je passe aussi beaucoup de temps sur la communication locale d’accueil, auprès des socio-professionnels.
Enfin, le public cible de cette première année de préparation étant les parties prenantes de notre organisation, c’est une priorité importante pour moi. Nous devons en effet bien faire prendre conscience de l’enjeu de ces championnats du monde, de la rareté de cet événement pour faire en sorte que les tous les acteurs des deux stations s’approprient parfaitement l’enjeu de l’événement.
Dans le meilleur de vos rêves, qu’attendez-vous de ces championnats du monde ?
Nous souhaitons que cet événement crée de la passion autour du ski, qu’il soit festif et populaire. Avec une gestion équilibrée du budget consacré à l’organisation.
Dans notre préparation, nous raisonnons beaucoup en terme d’expérience participants. Nous souhaitons faire de ces mondiaux une expérience mémorable pour tous les acteurs mobilisés et impliqués.
Sur le plan sportif, on attend bien sûr le succès de notre équipe de France avec plein de médailles. C’est une chance inouïe de pouvoir courir les championnats du monde à la maison et cela peut galvaniser toute l’équipe de France. On sait que les médailles du pays hôte donnent toujours une résonnance particulière à ce type événement.
Ces championnats du monde seront également l’occasion pour nous de montrer une belle image d’éco-responsabilité. Notre comité d’organisation a été l’un des premiers signataires de la Charte nationale des 15 engagements éco-responsables élaborée par le Ministère des Sports en partenariat avec WWF.
Notre ambition, c’est de faire de ces championnats du monde une vitrine de la montagne française afin de servir les enjeux majeurs des sports d’hiver, notamment le renouvellement de la clientèle vers les jeunes et la pratique du ski au niveau régional.