A 31 ans, Daniel Yule entame sa 14e saison en Coupe du monde avec une motivation intacte, voire accrue. Entre reconnaissance du privilège de vivre du ski et ambition de briller sur les pistes de slaloms, le champion suisse se confie sur sa préparation, donne son avis sur les retours de Hirscher et et sur la nouvelle règle de Wild Card, et confie son rêve de briller à Wengen et Schladming.
Vous allez entamer votre 14e saison en Coupe du monde. La motivation est-elle toujours la même ?
Oui peut être même plus qu’au début. C’est un des avantages de l’âge. Quand je suis arrivé en Coupe du monde, je n’appréciais pas autant la chance que nous avons. Avec toutes ces années qui passent, on réalise vraiment que c’est une chance énorme de faire ce que l’on fait.
A Ushuaïa, je me suis amusé comme un jeune. Il y a dix ans, je détestais la préparation physique. Maintenant, j’y prends du plaisir. Cela fait partie de mon métier de prendre soin de mon corps et de m’améliorer.
Avec les années j’ai beaucoup plus de plaisir à skier et je réalise la chance que j’ai. C’est un privilège de vivre du ski. Je me réjouis d’être là pour cette nouvelle saison de Coupe du monde.
12 slaloms sont au programme de la saison, avec pour chacun des revêtements différents. Comment vous y préparez-vous ?
C’est pour cela que nous allons en Amérique du Sud pour trouver des conditions similaires de celles que nous rencontrerons cet hiver. En Patagonie, la météo change très vite, ce qui est une bonne préparation.
Pour le reste : il n’y a pas de miracle. Cela passe par le travail et la répétition !
Il faut rester calme dans sa tête, prendre les bonnes décisions au niveau du matériel et des intentions techniques. Il faut se mettre des bonnes choses en tête quand on arrive dans le portillon.
Que pouvez-vous nous dire sur le staff qui vous entoure ?
On a un staff qui rend beaucoup de monde jaloux, vu ce qu’on a réalisé la saison dernière. J’apprécie de travailler dans la continuité. Une des grandes forces de notre équipe, c’est la capacité à se remettre en question et à trouver des solutions pour nous rendre plus rapides.
On grandit ensemble dans cette équipe, que ce soit les athlètes ou les coachs.
Les retours de Hirscher et Braathen vous motive-t-il davantage ?
Non, pas particulièrement. En tant que fan de ski, c’est génial, ça ajoute du piment et de d’intérêt. Mais je n’ai pas besoin de ça pour être motivé. Je donne toujours le maximum, peu importe qui d’autre est au départ…
Que pensez-vous de la nouvelle règle des Wild Cards ?
Ce n’est pas vraiment dans mon esprit du ski. On dit que c’est pour les athlètes mais ce n’est pas un hasard si cette règle est apparue cette année.
Quelqu’un peut venir et on lui offre une place de 31 au départ ! C’est dommage pour les autres athlètes et notamment pour les jeunes qui s’entraînent et qui se battent, saison après saison…
Pour l’intérêt du ski, je ne suis pas naïf. Avoir Marcel Hirscher au départ, c’est fantastique. Mais on se dit que ce n’est pas forcément l’intérêt du sport qui a primé et qu’il y a peut-être d’autres raisons derrière…
Une victoire et une septième place au classement du slalom pour la prochaine saison : vous resignez ?
L’appétit vient en mangeant. Je ne vais jamais au départ d’une course pour ne pas donner le maximum. Si on me garantit une victoire cet hiver, bien sûr que je signe. Mais on travaille et on rêve toujours pour plus. Je donnerais mon maximum, comme toujours.
Quelle victoire rêveriez-vous d’ajouter à votre palmarès ?
Peut-être qu’il y en a plus d’une (Rire). J’ai eu la chance de gagner plusieurs grandes classiques : Adelboden, Madonna, Kitzbühel. Mais Il y en a deux que j’aimerais vraiment épingler : Wengen et Schladming.
Gagner sur une piste comme celle de Wengen, ce serait exceptionnel. C’est une magnifique piste à l’ancienne et pour moi, c’est la plus difficile en Coupe du monde. Et Schladming avec son ambiance nocturne qui est l’une des plus folles que l’on peut trouver dans le ski alpin. Cela donne un effet stade de foot dans la raquette d’arrivée. Ce serait quelque chose qui me plairait beaucoup.