Coralie Frasse-Sombet a bouclé début mars à Jasna en Slovaquie sa septième saison en coupe du monde. La skieuse de Chamrousse partage avec TopSkiNews les faits marquants d’une saison dans laquelle elle a beaucoup appris même si elle n’a pas réussi à faire les résultats qu’elle attendait.
Que retenez-vous Coralie de votre saison en Géant ?
Je suis plutôt déçue de ma saison car je n’ai pas fait les résultats que j’espérais. Cela est sans doute un peu dû à ma préparation durant laquelle en septembre et octobre j’ai eu pas mal de douleurs aux genoux. J’ai eu du mal à gérer cela et cela m’a retardé dans ma préparation. Le fait également de ne pas avoir pu faire le stage d’Ushuaïa qui me permet habituellement de passer en mode course avec des entraînements à haute densité a certainement joué.
Il y a plein de petits facteurs qui font que je n’avais pas mon meilleur niveau en début de saison. Mon type de ski se prête moins à des pentes raides comme à Sölden où je ne prends pas la qualif. A Courchevel, c’était difficile à skier le premier jour et ce n’est pas des conditions dans lesquelles j’arrive à rivaliser avec les meilleures. A Semmering, la 2e manche est annulée alors qu’elle aurait pu me relancer [Coralie était 15e à l’issue de la première manche].
Ensuite, cela a été compliqué car il fallait marquer des bons points pour rester dans les 30. Et après les cinq premières courses, je n’avais quasiment rien fait !
Vous réalisez votre meilleure perf de la saison en Géant aux championnats du monde de Cortina…
Oui c’est une satisfaction. A fur et à mesure des semaines, on avait eu du temps pour retravailler et enchaîner des entraînements pour retrouver de bonnes sensations.
C’était plutôt un bon résultat mais j’ai été assez déçue de ma première manche. Techniquement c’était mieux mais avec tous les déboires du début de saison, notamment une difficulté à me libérer. Ce que j’ai réussi à faire en seconde manche a donné une course plutôt bonne par rapport à ma saison. Avec deux bonnes manches, j’aurais pu faire un meilleur résultat [Coralie termine 14e du géant des mondiaux de Cortina]
des Championnats du monde de Cortina
Le parallèle vous a plutôt bien réussi cette saison avec un Top 10 à Cortina et une 12e place à Lech…
J’aime bien cette discipline où on est en confrontation directe avec quelqu’un. C’est stimulant surtout qu’on n’a pas l’habitude de le faire dans notre sport.
J’aime assez bien le rythme du parallèle avec des portes un peu plus serrées. Cela force à avoir une gestuelle un peu plus rapide, toujours avec des skis de 30 mètres de rayon.
J’apprécie bien cela.
Vous avez couru un seul Super-G cette saison à Val di Fassa : c’était quoi l’idée ?
C’était de changer de discipline, de vitesse et d’avoir des sensations un peu différentes. Et changer d’air aussi en sortant un peu de la routine du géant. Quand cela se passe un peu moins bien dans une discipline, c’est toujours bien d’aller chercher des choses différentes.
C’était plutôt une volonté personnelle et cela a eu l’effet escompté. Cela m’a permis de me changer les idées.
Quel a été le meilleur moment de votre saison ?
Les championnats du monde de Cortina avec ma performance en géant et en parallèle. On s’est retrouvé en équipe, tous ensemble, dans un paysage magnifique et sous le beau temps. J’ai su, compte tenu de l’absence du public, tirer de l’énergie de cette équipe de France.
Et le moment le plus difficile ?
J’ai eu pas mal de moments difficiles durant cet hiver, notamment au mois de décembre qui a été compliqué. Chaque fois qu’on ne réussit pas sa course, quand en descendant on galère tout le long, quand on lutte contre la piste, on passe alors de mauvaises journées parce que les résultats ne sont pas là.
Est-ce que les contraintes liées à la crise sanitaire et l’absence de public ont pesé sur votre performance ?
Je me suis rendu compte en fait que je me servais de l’énergie des gens qui viennent nous encourager. Avec le festif autour des courses, j’avais appris à m’en servir et cela me permettait de mieux gérer la pression.
Sans public, quand on se dit qu’on travaille toute l’année pour courir des courses, c’était moins agréable ! Même si on sait qu’il y a du monde derrière l’écran de la télévision.
Qu’est-ce que vous avez appris tout au long de cette saison qui vous sera utile dans l’avenir ?
J’ai beaucoup appris dans cette saison. Notamment à gérer ma forme physique parce que j’ai réussi à trouver des solutions pendant l’hiver. Et quand on est bien physiquement, on fait des bons entraînements.
J’ai aussi appris à éviter de trop suivre les commentaires des gens. Se voir souvent critiquer, c’est assez difficile. Sur la fin de saison, j’ai appris à ne plus perdre mon temps sur ce type de commentaires.
Quelle est la skieuse qui vous a le plus surprise cette saison ?
Je ne citerais pas forcément une skieuse en particulier mais plutôt le niveau des meilleures. Je me suis rendu compte par rapport aux autres saisons qu’il y a désormais une grosse densité en géant avec 7/8 skieuses qui peuvent gagner.
Donc pour arriver à rentrer dans les 10 premières, c’est un challenge. Et pour sortir un résultat satisfaisant, il faut cravacher.
Comme allez-vous occuper vos journées dans les prochaines semaines ?
J’ai arrêté le ski depuis les championnats de France. Je vais continuer à faire un peu de préparation physique pour me maintenir. Je suis également dans mes dossiers de préparation pour le monitorat de ski. Et comme je suis aussi en école de kiné à Grenoble, je vais être bien occupée.
Saison 2020/2021 – Classement de Coralie Frasse-Sombet
25e mondial en Géant
10e mondial en parallèle
Championnats du monde de Cortina
14e en Géant
9e en paralléle
