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Clara Direz : un regard neuf et un nouvel élan

Après un hiver dernier compliqué et loin d’être facile à traverser pour la skieuse des Saisies, Clara Direz a choisi de repartir avec un regard neuf. Entre plaisir retrouvé, nouveau staff et envie de prouver qu’elle n’a pas dit son dernier mot, la géantiste française aborde cette nouvelle saison en ajoutant le Super-G dans son programme.

Photo copyright Agence Zoom/Michel Cottin

Quel regard portez-vous sur votre dernière saison ?

Je dirais que la vie continue malgré tout… Les résultats, c’est une chose, mais cela ne définit pas ma vie, ni ce que je vais en faire.

J’ai eu beaucoup de mal la saison dernière, surtout au sortir d’une saison qui était plutôt très bonne. J’avais beaucoup d’attentes, beaucoup d’objectifs, et tout a dégringolé au fur et à mesure de la saison. Cela a été dur de s’en relever et n’a pas été pas facile dans ma tête.

J’ai pris le temps pour savoir ce que je voulais faire, si je voulais continuer ou arrêter. Parce qu’au final, on fait ce sport pour le plaisir, et s’il n’y en a plus, pourquoi faire cela ?

Aujourd’hui, j’ai encore beaucoup de choses à faire et je ne suis pas encore allée au bout des choses.

Cette saison m’a appris ça : j’ai encore envie de faire du ski, de prouver à moi-même que je suis capable de faire des choses.

Peut-on s’attendre à un Sölden difficile ?

Ce sera la météo qui va nous le dire. De toute façon, Sölden c’est toujours difficile – pour tout le monde. C’est la première course, on a moins de repères, on ne sait plus trop comment faire, à quelle heure se lever…

Clara Direz sur le géant de Sölden l’an passé – Photo copyright Agence Zoom/Alexis Boichard

Quelles ont été vos sensations sur la piste à l’entraînement ?

Eh bien c’est Sölden (rire). C’est ce qui la résume le mieux. La piste n’était pas encore complétement préparée, donc le premier jour a été plutôt facile, avec une neige pas très exigeante. Mais le mur reste très long et après quelques passages avec 25 filles dans le tracé, ça devient exigeant !

Ce qui est drôle, c’est qu’on a tous un peu le même ressenti : on se fait secouer, ce n’est pas agréable mais il faut continuer.

C’est Sölden, on la connaît cette piste et je la connais !

Ultime entraînement ce matin pour Clara Direz, avec Tessa Worley

Comment vous sentez-vous par rapport à la même période l’an dernier, physiquement et sur les skis ?

Je ne me sens pas plus forte physiquement ni sur les skis. L’année dernière, j’étais forte à cette période. Ce qui change, c’est que j’aborde cette saison d’une manière différente.
L’année dernière, j’étais prévue au Bib Draw, et cette année je pars hors des 30 ! Du coup les enjeux ne sont plus du tous les mêmes. J’allais chercher des podiums, là je vais chercher une deuxième manche, et essayer de grapiller des points dans la hiérarchie.

Du coup mes attentes ne sont plus les mêmes, j’aborde cette saison différemment. Après la saison que j’ai vécue l’année dernière, qui était très désagréable, je n’ai plus envie de me mettre plus bas que terre, comme j’ai pu l’être l’année dernière.

Avez-vous travaillé sur l’aspect mental dans votre préparation ?

C’est un gros sujet pour moi, la préparation mentale. J’ai du mal à trouver les bonnes personnes, celles avec qui “j’accroche”. C’est beaucoup une question de feeling. Donc j’essaye, je tâtonne, je cherche, je trouve ou pas…
J’ai commencé un travail, on verra bien où cela me mène.

Votre changement de groupe et de staff apporte-t-il un nouvel élan ?

C’est un élan de fraîcheur, c’est ce qui m’a poussée à repartir. Retrouver un groupe me fait beaucoup de bien. L’hiver dernier, j’étais toute seule. Cela a ses avantages quand cela marche bien, mais quand cela ne marche pas, on se tire vers le bas et on se noie !

Cela se passait très bien avec mon entraîneur, cela faisait un moment qu’on était ensemble, et on ne savait plus trop quoi se dire. Donc cela a été un vent de fraîcheur qui est arrivé.

Aujourd’hui, il y a des coachs qui ont plus d’expérience en vitesse avec Marco, l’arrivée de Cyprien qui a une expérience d’athlète, ou encore Greg qui a beaucoup d’expérience comme entraîneur.
Tout fonctionne bien. J’ai passé un très bon été, un très bon Ushuaïa, autant avec les filles qu’avec le staff. C’est très agréable.

Le Super-G devient-il un véritable objectif pour vous cette saison ?

Oui, c’est un vrai objectif. Il va falloir bien cibler les Super-G, parce que le programme devient plus dense. Je suis une pure géantiste, donc j’avais neuf ou dix courses par saison. Là, on part sur un programme plus chargé, avec aussi les entraînements de descente !

J’espère pouvoir m’exprimer dans cette discipline. Cela fait du bien de diversifier les objectifs, de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Il y a d’autres choses à explorer dans cette discipline avec un peu moins de pression, puisque ce n’est pas là où on m’attend le plus.
Et si j’arrive à obtenir une qualification pour les Jeux en Super-G, ce serait une belle récompense, la preuve que j’ai fait du bon travail dans cette nouvelle voie.