Athlète le plus titré de l’histoire du ski alpin français, Alexis Pinturault s’apprête à s’élancer dimanche à Sölden dans un nouveau chapitre de sa vie de sportif de haut niveau.
Changements dans son équipe, stage à Ushuaia, niveau de préparation, état d’esprit avant cette nouvelle saison, objectifs pour cet hiver… le skieur de Courchevel est l’invité de « L’interview du jour » de TopSkiNews.
Quels sont les changement humains et organisationnels que tu as apporté pour cette « saison 2 » du Team Pinturault ?
Humainement, j’ai pris plus de temps et de repos avec deux mois de vacances au lieu d’un habituellement. Cette coupure était nécessaire pour me ressourcer et repartir avec de nouveaux objectifs et surtout avoir une perspective plus claire à moyen terme.
En ce qui concerne mon équipe, il y a eu pas mal de changements avec des départs. J’ai désormais deux techniciens au lieu d’un la saison dernière. L’un d’entre eux se concentre sur la vitesse et s’occupe directement avec Head des retours et des échanges. On aura ainsi un meilleur suivi matériel et du développement. Mon autre technicien est spécialisé sur les courses techniques.
L’autre changement est bien entendu l’arrivée de Stéphane Quittet qui est devenu mon entraîneur en remplacement de Fabien Mugnier. Stéphane a un tempérament calme et ce sera très utile dans un milieu qui est très mouvementé !
Au niveau de notre camp de base, cela ne devrait pas beaucoup changer même si on va essayer de revenir un peu plus en France notamment dans la perspective des Championnats du monde. On a cette intention de venir s’entraîner sur la piste des Championnats du monde. Pour autant, ce n’est pas sûr qu’on pourra le faire à cause du calendrier des courses et de l’éloignement de Courchevel par rapport aux lieux de compétition.
Lors de notre interview début août à Courchevel, tu m’avais précisé qu’au retour d’Ushuaia tu souhaitais être quasiment prêt. Objectif atteint ?
Le stage à Ushuaia s’est plutôt bien passé. On a passé beaucoup de temps sur les skis. Il y a toujours beaucoup d’ajustements à faire et du travail sur cette préparation du matériel.
Le travail avec mes techniciens a nécessité un peu plus de temps d’adaptation que ce que j’aurais pensé. Il faut en effet apprendre à se connaitre, savoir ce que chacun apprécie et comment on va travailler ensemble.
Ce qui fait qu’au retour d’Ushuaia, je n’étais pas aussi prêt que ce que j’avais espéré.
Dans quel état d’esprit abordes-tu cette nouvelle saison ? Es-tu prêt pour Sölden ?
J’ai beaucoup d’envie et de motivation. Je suis plutôt content car ce n’était pas tout à fait le cas la saison dernière.
Sur les skis, il me reste encore un peu de travail. Est-ce que je suis prêt à 100 % pour Sölden ? Est-ce que de façon générale on arrive prêt à 100% ? Je ne le crois pas. Mais j’ai pas mal de clés en ma possession pour attaquer cette nouvelle saison.
Avec ton programme d’entraînement spécifique, comment fais-tu pour te confronter avec d’autres skieurs afin d’évaluer ton niveau de performance ?
La confrontation est capitale. L’un des avantages lorsque l’on est seul, c’est qu’on peut se greffer avec n’importe quel autre skieur. Sur chaque entraînement ou presque, je me confronte à d’autres skieurs. Je suis seul dans seulement 15% de mes entraînements. Pour le reste, soit 85% du temps, je suis toujours avec d’autres athlètes. Par exemple à Ushuaia, j’ai côtoyé des Allemands, Slovènes, Croates, Canadiens, Italiens et bien entendu l’équipe de France !
C’était plutôt positif mais tout est relatif. Je connais des athlètes qui sont très lents à l’entraînement, notamment l’un des meilleurs de toute l’histoire de notre sport, Marcel Hirscher. Il prenait généralement une seconde sur une manche d’entraînement. Mais en course, ce n’était plus le même homme…
En fait, il faut se connaitre, savoir ce que l’on veut, ce que l’on cherche et l’intensité qu’on va mettre dans ses séances d’entraînement.
Quels sont tes objectifs pour cette saison ?
L’avenir le dira mais je pense avoir clôturé le chapitre de mon échec de la saison dernière. Aujourd’hui, je peux repartir sur quelque chose de nouveau et une page blanche.
Je ne suis pas dans une situation où je peux prétendre à un classement, où je peux dire qu’aux Championnats du monde je veux gagner. Je suis plutôt dans un moment où je dois reconstruire certaines choses pour avoir un socle sur lequel je vais m’appuyer.
Ce socle passera par des podiums et la victoire. C’est clairement l’objectif.
