Ce samedi, Adrien Théaux s’élancera pour la 20e fois sur la descente de Kitzbühel, un chiffre impressionnant qui témoigne de sa longévité dans le circuit. Une incroyable performance qui symbolise l’équilibre entre l’ambition, la persévérance et le plaisir de défier la Streif, l’une des pistes les plus redoutées du circuit.
Photo copyright Agence Zoom/Chrustophe Pallot
Tu t’élanceras ce samedi pour la 20e fois sur la Streif en Coupe du monde. Qu’est-ce que cela signifie et est-ce que tu en es fier ?
Fier, je ne sais pas, c’est un grand mot. Cela fait plaisir, c’est chouette. Cela veut dire que ça fait un moment que je suis là. Je suis partagé, j’imagine qu’il y en a qui vont dire « il fait tirer quand même’ ». Et d’autres comme Didier Cuche avant mon entraînement qui m’a dit « chapeau, c’est top ce que tu fais ».
Moi, je ne trouve pas ça top parce que je ne suis pas au niveau où je voudrais être. Parce que si on est là, c’est qu’on a de l’ambition.
Hier, il y a un commentateur qui m’a dit qu’on sera que trois ou quatre à courir ce week-end à avoir fait podium, sur les 60 gars au départ. C’est sympa, il y en aura sûrement des nouveaux cette année, et j’espère qu’ils seront Français. »
On imagine que depuis ton premier départ à Kitzbühel, cela a du dû changer…
On ne skie plus de la même manière parce que le tracé a changé. Il fallait le faire évoluer parce qu’on allait beaucoup trop vite. Et aussi parce que nos skis ont changé. Depuis 2006 ou 2007, le tracé a beaucoup évolué, les portes ne sont plus aux mêmes endroits comme par exemple dans le Steilhang où on passait beaucoup plus direct avant…
Est-ce que c’est plus difficile et plus dangereux qu’avant ?
Je ne trouve pas ça plus difficile maintenant. Avant, c‘était difficile, parce qu’on avait un matériel qui tournait moins bien. Cela tapait beaucoup avec des années où c’était glace de haut en bas. C’était une horreur. On perdait trois mecs par week-end.
Chaque année, il y avait des choses différentes. Actuellement, on va vite. J’ai entendu une stat à Wengen avec une vitesse moyenne de 112 km/h… C’est énorme.
Ici c’est pareil, on passe beaucoup plus vite en courbe que ce qu’on faisait les autres années. C’est plus dur, parce que physiquement on prend plus de pression, plus de G. Après on travaille peut-être mieux aussi physiquement, mais il faut arriver à tenir ça et c’est dur.
À quoi faut-il s’attendre pour cette édition 2025 ?
Lundi, les coaches sont allés voir la piste et ils nous ont préparé à quelque chose de costaud. Ce n’est pas la première fois, on s’est dit que ça allait être chaud. Ensuite il a fait chaud, et mercredi c‘était bien mieux que ce qu’ils avaient vu la veille.
Le deuxième entrainement n’était pas facile, mais c’était moins extrême et hard que ce qu’ils avaient vu mercredi. Il faisait un peu plus froid, donc c’était un petit peu plus dur. On a connu beaucoup plus extrême.
Après, cela reste un kitzbuhel où ça tape et c’est engagé…
Est-ce que Kitzbühel pour toi reste un mythe ?
C’est toujours un mythe. Si je pouvais en choisir deux à gagner ce serait Wengen et Kitzbühel. Kitz reste le mythe pour tout le monde et pour moi, cela reste depuis toujours. Bas du formulaire