Numéro deux du classement général de la Coupe du monde la saison dernière, Loïc Meillard se prépare à relever de nouveaux défis. Dans cette interview, le champion suisse revient sur son été sans accroc et les enseignements tirés de sa dernière saison. Avec humilité et détermination, il aborde les défis à venir afin de continuer à se battre au sommet du classement mondial.

Vous avez réalisé une très belle saison l’hiver dernier. Avez-vous eu le temps de l’analyser ?

Oui, j’ai eu le temps d’analyser ma dernière saison, qui me semble déjà très loin. Tout ce qui s’est passé, c’est de l’expérience supplémentaire, un bonus en plus.J’espère que cela m’aidera pour la suite.

Mais là, on repart tous de zéro, tout reste à faire.

Comment s’est passé votre été ?

Tout s’est bien passé cet été, je n’ai eu aucun pépin physique. Ma préparation a pu se passer comme prévu. Sur les skis, on a fait un seul camp à Ushuaïa jusqu’à maintenant. On se réjouit de remettre les skis ici en Suisse.

Est-ce que vous vous êtes concentré sur certains aspects en particulier dans votre préparation ?

Non. J’ai peut-être un peu moins testé de matériel. Je me suis davantage concentré sur les sensations, en étant pas toujours à fond, pour bien sentir les choses et skier correctement techniquement. J’ai essayé de construire ma préparation un peu plus progressivement.

Il s’agit maintenant de rassembler toutes les pièces du puzzle et de tout ajuster pour que je me sente bien et que tout se passe correctement sur les skis.

Est-ce que l’expérience acquise vous permet de mieux gérer certains moments où le doute peut s’installer ?

Chaque expérience est utile, surtout les négatives. C’est là qu’on apprend le plus, qu’on s’améliore et qu’on fait le plus grand pas en avant.

Quand tout fonctionne comme en fin de saison dernière, on ne se pose pas trop de questions sur ce qu’il faut améliorer et changer. C’est quand ça va un peu plus mal qu’on doit vraiment se remettre en question et trouver des solutions.

L’hiver dernier, j’ai déjà pu m’inspirer de ce que j’avais appris avant pour raccourcir les moments de doute. C’est clair que j’ai encore appris, et ça va m’aider pour le futur.

Le calendrier de la prochaine saison est légèrement déséquilibré entre disciplines techniques (21 courses) et disciplines de vitesse (17 courses). Est-ce que cela peut vous faire sourire en fin de saison ?

Je ne savais même pas qu’il y avait une différence. Je fais mes courses, chaque week-end, chaque semaine, je suis bien occupé. Plus il y a de courses, mieux je me porte !

Allez-vous courir tous les Super-G cette saison ?

Non. Comme la saison dernière, il y aura certains Super-G qui passeront à la trappe. Surtout ceux qui me demandent un peu trop d’énergie et d’entraînement pour être performant.

Je ne serais pas au départ à Val Gardena et pour Kvitfjell, en fin de saison, on verra.

Comment voyez-vous le retour de rivaux comme Braathen et Hirscher ?

C’est bien ! Braathen, on sait qu’il sera là et qu’il a le niveau. Hirscher l’avait et je ne pense pas qu’il l’a perdu à 100%. Cela amène une certaine histoire autour du ski.

Ce sont des compétiteurs et l’objectif, c’est de les battre. Donc, ce n’est pas vraiment une préoccupation pour moi jusqu’à Sölden !

Cet été, vous avez pratiqué le Karaté. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J’ai fait régulièrement du karaté cet été, c’était intéressant. Ce n’est pas la première fois que je m’entraîne avec un coach d’un autre sport. A chaque fois, cela m’apporte quelque chose de nouveau.  

On apprend à mieux connaitre son corps. Quand on s’entraîne d’une certaine manière, on s’habitue à faire certains mouvements. Arriver dans un autre sport fait qu’on bouge différemment. Nous skieurs, on a souvent le haut du corps qui ne bouge pas et les jambes qui travaillent. Dans les arts martiaux, c’est l’inverse. Cela change et il faut s’adapter. La coordination est différente aussi. C’est un bon moyen d’apprendre plus sur soi-même.

On sait que la préparation estivale est exigeante. Est-ce l’occasion pour vous de trouver plus de motivation ?

Oui, c’est surtout pour amener de nouveaux défis. Quand on n’a pas de grosse blessure, on peut construire un peu plus et aller de l’avant. C’est vrai qu’à un moment donné, ça peut devenir un peu répétitif !

Donc le fait d’amener quelque chose de nouveau permet de se remettre en question et d’essayer de toujours se pousser un peu plus loin.

Quel objectif peut-on se fixer après avoir fini 2e du classement général de la Coupe du monde ?

Faire la même chose en mieux ! [Sourire]

Mon objectif est de mieux commencer que l’année dernière, et d’être plus régulier en début de saison. Ensuite, essayer de reproduire la fin de saison que j’ai eue.

Il y a aussi ma médaille des Championnats du Monde qui est en jeu.