A une semaine de son départ vers le stage à Ushuaïa, Mathieu Faivre résume pour TopSkiNews les grandes séquences de sa préparation, évoque ses sensations sur ses « nouveaux » skis Head et nous décrit son plan de travail pour l’hémisphère Sud.
Tout en partageant en quelques mots sa motivation à 60 jours du premier portillon de la saison, le géant de Sölden.
Peux-tu nous résumer les grandes étapes de ta préparation depuis ton retour de vacances ?
Depuis la fin mai, cela a été principalement de la préparation physique avec un très gros bloc de 7 semaines et demie. Pour le ski, il y a eu le stage en Norvège en juillet avec 8 jours sur la neige. Plus récemment, j’étais avec le groupe technique en Suisse à Saas Fee pour un stage que nous avons dû écourter (1 jour de ski sur les 5 prévus !) car le glacier a fermé en raison de la chaleur.
Ces quelques journées de ski m’ont permis de me sortir de la salle de gym, de la musculation et de commencer à reprendre des sensations sur la neige.
Avant de faire les bagages pour Ushuaia, on aura un petit bloc physique de 3 jours cette semaine.
Est-ce que tout se déroule comme tu le souhaites à ce stade de ta préparation ?
Je me sens vraiment très bien. Je suis là où je voulais être dans ma préparation. J’ai bien travaillé physiquement sur les secteurs souhaités. Aujourd’hui, on a pris quelques journées de repos parce qu’on a vraiment « vidé les batteries ». C’était voulu pour pouvoir travailler au maximum !
Il faut maintenant aller sur les skis parce que les contraintes qu’on peut trouver sur les skis, il n’y a que sur les skis qu’on peut les reproduire !
Justement parlons de tes skis. Après la saison dernière avec du matériel Salomon, tu courras la saison prochaine avec des skis Head. As-tu déjà retrouvé des sensations qui te font plaisir ?
Cela a été le cas dès la fin de saison quand j’ai re-testé les skis Head. C’est un petit peu comme revenir à la maison. En 2 ou 3 virages, j’ai tout de suite senti et ressenti que c’était quelque chose qui me convenait très bien et qui convenait peut-être mieux à ma manière de skier. Cela a été extrêmement rapide.
Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de travail pour aller jouer devant. Mais je sens que je suis capable de m’exprimer comme je le souhaite sur mes skis. Les sensations sont là, cela fait du bien de sentir que je suis capable de tendre des lignes, d’accélérer mes virages…
Tout simplement parce que c’est un ski qui correspond un peu plus à ma manière de skier.
Qui sera le technicien qui va t’accompagner la saison prochaine ?
Je retrouve le technicien que j’avais à mes débuts chez Head. C’est Dylan Stary, le technicien Rossignol de Tessa Worley jusqu’à la saison dernière.
Dylan a été recruté par Head spécifiquement pour moi. Je retrouve la configuration qui était la mienne les saisons précédentes avec un technicien à mon service et aussi un développement pour essayer d’aller jouer devant.
Je suis très satisfait et très reconnaissant à Head d’avoir mis en place les moyens pour aller chercher de bonnes performances.
Qu’est-ce que tu attends spécifiquement du stage d’Ushuaia ?
J’ai deux objectifs bien distincts que je vais mener en parallèle. Premièrement, développer l’aspect technique. Dans les premiers stages, on a réussi à cibler 2 à 3 directives techniques qu’on va travailler spécifiquement à Ushuaia. On va aussi continuer à tester et développer le matériel pour essayer de trouver les « set-up » qui vont convenir sur l’ensemble des conditions qu’on trouvera l’hiver prochain.
On mettra le focus sur plusieurs disciplines avec beaucoup de séances de géant mais également du Super-G et du slalom. Cela permettra de varier mes entraînements, d’arriver plus frais sur mes runs de géant et aussi d’être plus performant face à toutes mes sensations sur les skis.
Les 2 objectifs seront menés en parallèle, l’un étant complètement interconnecté avec l’autre. Il va falloir travailler les deux, être très méthodique. On a déjà planifié tout cela et mis en place une trame de travail. Pour qu’une fois arriver à Ushuaia, on démarre très vite le travail pour entrer dans des manches plus typées courses et avec beaucoup plus d’intensité en fin de stage.
Quel sera ton programme au retour d’Ushuaia ?
Ce sera forcément 4 à 5 journées de repos avec un programme assez léger. Ensuite, on va se remettre très rapidement dans le vif du sujet avec des stages dont je n’ai aujourd’hui encore aucune idée du lieu. Cela ira très vite car le géant de Sölden a lieu le 29 octobre…
A 60 jours de ce portillon de Sölden, si tu devais résumer ta motivation en quelques mots, que dirais-tu ?
Ma motivation est toujours la même : être performant et donner le meilleur de moi-même. Mon ambition est de réussir à aligner ce que je pouvais faire quand j’étais tout jeune en arrivant sur le circuit Coupe du monde et ce que je peux faire aujourd’hui à mon âge et avec mon expérience.
Quand j’étais jeune, il y avait des moments un peu trop extrêmes où je voulais que tout soit parfait et être le plus rapide tout le temps. Aujourd’hui, mon expérience me permet d’être beaucoup plus objectif et pertinent sur les retours de mes séances d’entraînements et de mes courses. J’espère parvenir au meilleur des deux !
Aujourd’hui, je suis 31e mondial en géant. L’objectif est évidemment de retrouver de la performance et un meilleur classement en fin de saison. Je n’ai pas d’objectif comptable.
Avec mon envie, si j’arrive à poser mon ski, à réussir à faire les choses comme j’ai envie de les faire, j’espère que la performance sera très rapidement présente. A moi ensuite de faire la meilleure course possible pour qu’au final, j’ai le meilleur classement possible en fin de saison.