À moins d’un mois de la première descente de Coupe du monde, Xavier Fournier-Bidoz, Responsable du Groupe vitesse Coupe du monde, fait le point avec TopSkiNews.
Le bilan du stage à La Parva avec les performances de nos tricolores, le programme de leur préparation en octobre, la première descente Zermatt-Cervinia et les attentes de Xavier Fournier-Bidoz pour cette prochaine saison sont au menu de cette interview.
Comment s’est déroulé votre stage à La Parva au Chili ?
Notre stage à La Parva au Chili a eu lieu du 15 août au 10 septembre. On a travaillé principalement les disciplines de vitesse (descente et Super-G). Au total, on a skié 19 jours avec 9 jours de descente, 6/7 jours de Super-G et 2 jours de géant. Au début du stage, il y a eu un peu de ski libre pour que le Groupe se « remette dedans ».
Une journée type à La Parva démarrait à 7h00 avec un échauffement. Les premiers runs étaient programmés vers 8h30 et chaque skieur disputait entre 4 et 6 manches d’une minute 20 secondes environ. La séquence ski se terminait vers 11h30. Puis déjeuner, petite sieste et séance d’entretien physique l‘après midi
Les conditions étaient magnifiques avec de la neige froide, compacte et dure à skier sur une très belle piste de descente. Cette neige était très proche des conditions que l’on rencontre en hiver sur le circuit Coupe du monde.
Cela fait très longtemps que nous allons nous entraîner à la Parva. Nous sommes d’ailleurs prioritaires avec les Allemands sur la station et on a eu des conditions parfaites durant ce stage.
Comment avez-vous géré le fait que ce stage s’est déroulé en haute altitude ?
L’altitude, c’est un peu l’inconvénient de La Parva. Nous avions planifié des séances de récupération l’après-midi. Après 4 à 5 jours de ski, on avait aussi programmé des petites pauses. Le Groupe en a profité pour descendre dormir une nuit à Santiago qui se trouve à une heure de route de la station.
On essaye aussi de tout mettre en œuvre pour optimiser notre temps sur place. Par exemple, depuis 4 à 5 ans, nous avons notre propre cuisinier ce qui nous permet d’éviter les longues attentes au restaurant (il n’y a pas d’hôtel à La Parva).
Toutefois, cela n’est pas suffisant pour que nos athlètes récupèrent mais cela aide. Lorsque le Groupe a terminé le stage, il était d’ailleurs bien « entamé ».
Quelles ont été les performances des skieurs du Groupe pendant ce stage ?
Johan Clarey a fait un super stage. Il a été encore et toujours impressionnant avec sa capacité à enchaîner des manches de qualité.
Adrien Théaux nous a épaté. On a été agréablement surpris par son état de forme. On ne pensait pas qu’il puisse skier à ce niveau-là sur une piste proche de celle qu’on trouve en Coupe du monde, où cela tapait et allait très vite…
Pour Matthieu Bailet, la mise au point de ces nouveaux skis s’est bien passée. L’adaptation s’est faite assez rapidement et son stage a été positif.
Blaise Giezendanner a passé un cap en descente et j’espère qu’on le verra sur les courses. Il était assez proche des autres et a notamment gagné quelques manches.
Maxence Muzaton a progressé durant ces entraînements à La Parva. Il doit encore monter le curseur durant ces phases de préparation par rapport à ce qu’il arrive à faire en course.
Nils a fait un début de stage très positif par rapport aux douleurs ressenties la saison dernière au tibia (Nils a été opéré en mai). Hélas, il n’a pas pu terminer le stage en raison de sa blessure à l’entraînement suite à une chute violente sur un run de Super-G.
Cyprien Sarrazin nous a rejoint en cours de stage. D’entrée de jeu, il a été compétitif et s’est très bien adapté à la piste. Son stage a été hyper positif, je pense que Cyprien a un gros potentiel en vitesse.
Sam Alphand a fait un bon début de stage. Mais ses problèmes au dos l’ont ensuite gêné et la dernière partie du stage a été plus difficile.
Vous avez côtoyé d’autres équipes au Chili. Sans trahir de secret, qu’est-ce que vous avez observé ?
On s’est entraîné avec les Allemands et les Américains au début, puis les Norvégiens et Suisses ensuite. C’est très intéressant de pouvoir se confronter sur les mêmes tracés avec d’autres équipes.
Je dirais que Kilde et Johan allaient vite… Mais cela reste de l’entraînement, en course c’est très différent. Mais on a pu vérifier qu’on était dans le coup !
Quelles sont les nouvelles des blessés, Nils Allègre et Brice Roger ?
Nils va beaucoup mieux. Il s’est fait opéré du pouce et l’épaule va de mieux en mieux. Pour Brice, c’est plus difficile avec des douleurs au genou et des problèmes de cartillage.
Les bleus seront au départ de la « Gran Becca » dans moins d’un mois. Que savez-vous de cette nouvelle piste ?
Nous connaissons bien le glacier de Zermatt. Il y a deux ans, nous nous sommes entraînés aussi à Cervinia. Mais on va courir sur cette piste pour la première fois donc ce sera l’inconnu pour tout le monde. On pense que la piste sera assez longue et avec l’altitude, cela sera physiquement assez dur.
Une des difficultés réside dans le fait que nous sommes hébergés à Zermatt. Depuis la station pour rejoindre le départ, il faut plus d’une heure. Ensuite après la course il faudra remonter au sommet à Cervinia, puis redescendre vers Zermatt. Ce qui va faire des journées assez longues et fatigantes. À nous de bien le gérer !
Quel est le programme de préparation du Groupe jusqu’à cette première descente de la saison ?
Après notre retour le 10 septembre du Chili, le Groupe a fait une bonne récupération car le stage a été très fatigant. Ils ont repris ensuite l’entraînement physique à Albertville qui s’est terminé vendredi dernier.
Après une courte pause, le Groupe repart à Zermatt où nous aurons la piste sur le glacier pour 6 jours jusqu’au 10 octobre. Nous devions ensuite avoir une séquence d’entraînement en géant à Zermatt, mais tout a été annulé !
Normalement, on devrait aller s’entraîner 3 à 4 jours aux 2 Alpes (à confirmer), avant de rejoindre Zermatt pour l’ouverture de la saison de Coupe du monde de vitesse.
Qu’est-ce que vous attendez du Groupe vitesse pour cette prochaine saison ?
Cette prochaine saison comporte pour nous une grosse échéance avec les Championnats du monde à la maison, à Courchevel et Méribel. Mais avant cela, il y a toutes les courses de Coupe du monde. Car pour être performant à Courchevel, il faut d’abord être performant en Coupe du monde en allant chercher des podiums. Pour ensuite aller jouer des médailles sur l’Eclipse en février.
Cette année, on a un gros programme avec 14 descentes plus celle des championnats du monde. Cela fait longtemps qu’on n’a pas gagné en descente ou en Super-G.
Notre objectif sera d’aller chercher un maximum de podiums tout au long de l’hiver.