Le Vice-Champion olympique de descente Johan Clarey boucle aujourd’hui son stage de ski effectué sur le glacier de Zermatt en Suisse. Le skieur de Tignes revient pour TopSkiNews sur sa préparation physique estivale démarrée plus tardivement que d’habitude, ainsi que sur son retour sur les skis dans des conditions très particulières en cet été caniculaire !
Comment s’est déroulé ton début de préparation physique ?
Ma préparation a démarré beaucoup plus tardivement que d’habitude. C’était une volonté de ma part. J’en ai beaucoup discuté avec les coachs et mon préparateur physique.
En fin de saison, j’ai skié jusqu’à fin avril. J’ai ensuite pris du temps pour profiter de mon mariage qui a eu lieu fin mai. J’ai repris l’entraînement physique le 18 juin, soit environ 3 semaines plus tard qu’habituellement.
Je voulais raccourcir ma préparation physique pour bien me préparer avant de monter sur les skis et avoir de la fraicheur physique et beaucoup d’envie dans ce que je fais.
Cinq mois de préparation physique, c’est en effet trop long pour moi. A 41 ans, je ne progresse plus dans ce domaine. Ma seule volonté, c’est d’avoir une bonne santé et une bonne condition physique pour bien démarrer la saison et je n’ai pas besoin de 5 mois de musculation pour être prêt fin octobre.
Après ce mois de préparation physique, j’ai ensuite repris le ski le 21 juillet avec ce stage à Zermatt.
Je pense que j’ai fait le bon choix car aujourdhui, de la fraicheur mentale j’en ai, et de la fraicheur physique aussi !
Comment sont les conditions de ski à Zermatt où le glacier sera fermé à partir d’aujourd’hui vendredi ? Est-ce qu’on peut skier correctement ?
Je n’ai jamais vu le glacier dans un aussi mauvais état. Il y a beaucoup de parties noires, les parties skiables sont de plus en plus étroites, la piste de descente est loin d’être prête !
Ce sont des conditions difficiles, heureusement que le Chili est programmé ensuite…
Avec Adri (Adrien Théaux), nous avons décidé de ne pas sortir nos skis de vitesse parce que les conditions ne le permettent pas. Durant toute la durée de ce stage, on a donc fait le choix de se concentrer sur du travail technique avec des manches de géant. Nous avons réussi à faire des séances correctes et au total, j’ai pu skier 5 jours sur les 8 qui étaient possibles.
Pourquoi est-il si important de skier dès le mois de juillet alors qu’un stage de plus de trois semaines est programmé en août à la Parva au Chili ?
C’est important de reprendre des repères et des habitudes de ski car on a quitté la neige il y a déjà 3 mois. Cela nous permet de réhabituer notre corps à skier afin d’être prêt plus rapidement quand on sera au Chili.
Il est également important de reprendre les bases techniques du ski, ce qu’on n’a pas pu faire plus tôt et qu’on ne fera pas au Chili.
Cela fait du bien de retrouver son élement et ce contact avec la neige. On a pris 5 jours de ski et c’était bon à prendre !
As-tu des nouveautés en matière de matériel pour la prochaine saison ?
Au niveau des skis, pour la descente, j’ai des modèles un peu plus longs à tester. Je l’avais déjà fait un peu en fin de saison mais dans des conditions un peu spéciales. En Super-G, je dois également tester un nouveau modèle de ski un peu plus long.
Pour les chaussures, rien de nouveau. Je vais conserver les mêmes réglages que la saison passée.
Le stage au Chili en Août sera le point d’orgue pour ces tests car sur les glaciers les conditions sont vraiment trop spécifiques.
Adri et Brice sont de retour sur les skis dans le Groupe. Qu’est ce que cela t’inspire ?
Depuis très longtemps, Adri et Brice sont pour moi deux amis. Je suis très content de leur retour parmi nous, avec toute leur motivation. De revoir notamment Adri skier dès maintenant avec un bon niveau et très peu de douleurs, c’est franchement incroyable ! Mon dernier souvenir avec lui, c’était sur son lit d’hôpital aux Etats-Unis, et c’était vraiment un mauvais souvenir…
Je suis très heureux du retour d’Adri et de Brice dans notre Groupe car je sais que c’est très difficile de revenir de blessures. C’est Top pour nous tous !
Quelle est la suite de ton programme de préparation jusqu’à l’ouverture de la saison de vitesse sur la Gran Becca à Zermatt-Cervinia ?
Après ce stage de Zermatt, j’aurais un programme individualisé de préparation physique durant les deux prochaines semaines avant de partir à la Parva au Chili. Il n’y aura pas forcément beaucoup de volume car il faut garder de la fraicheur pour le Chili.
Après le stage au Chili qui va durer 3 semaines et demi, nous avons ensuite plusieurs autres stages programmés à Zermatt. Normalement, on devrait avoir un créneau de 4 jours à mi-octobre pour s’entraîner sur la Gran Becca. C’est ce qui a été convenu afin que chaque nation puisse tester cette nouvelle piste de descente.
Qu’est-ce que tu connais de cette nouvelle piste ?
J’ai déjà skié il y a 2/3 ans lors de ma préparation automnale sur le bas de la piste, sur les grandes lignes du tracé de la Gran Becca. Je connais aussi un peu le haut pour m’y être également entrainé.
Selon moi, à première vue, cette piste ne devrait pas être très compliquée. En matière de profil, il y a de très longs plats à vitesse très faible et des parties raides qui passeront rapidement.
Est-ce que ta préparation physique actuelle est construite pour t’amener dans un pic de forme au début février pour les Mondiaux ?
C’est très difficile à faire. Avant cela, il faut déjà que je me qualifie pour Courchevel-Méribel 2023. Il n’y a que 4 places dans chaque discipline de vitesse et ce n’est pas beaucoup. Malgré mon statut, il faut que je sois au bon niveau dès le début de saison. Je me prépare donc pour être performant dès la fin octobre.
A partir de début janvier, avec l’arrivée des grandes classiques et la perspective des Mondiaux en février, ile st possible que j’ai plus d’implications au niveau mental.
Mais se préparer physiquement pour arriver au Top en février 2023, c’est très compliqué et très difficile. Le calendrier est en effet tellement chargé dans les semaines qui précèdent que c’est impossible de prévoir ce qui va se passer…