C’est à Courchevel sur les deux géants du 21 et 22 décembre que Tessa Worley, la chef de file de l’équipe de France féminine, a haussé le niveau sans pour autant réussir à monter sur la boite.
Retour sur ces deux jours de ski prometteurs pour le reste de la saison.
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J-1 : ski libre sous le soleil
On retrouve Tessa sur le télésiège en interview pour FFSTV avant son entraînement en libre la veille du premier départ. « On a le droit à 2 pistes de libre pour tester la neige, les mouvements de terrain, prendre nos repères sur la piste ».
Tessa est en forme et semble apprécier ce moment de ski pré course. « Ça me met vraiment dans la course et en plus c’est une super journée donc contente d’être sur les skis. C’est une neige qui est bien arrosée, une piste bien dure un peu comme on les aime ». Ça permet aussi de prendre confiance, et d’être dès la première manche à 100%.
Le géant de Courchevel est coché dans le calendrier de la Française qui espère être à son meilleur niveau. Elle s’estime chanceuse d’avoir deux fois plus de chance que prévu de s’exprimer ici en France, avec la reprogrammation de Killington dans la station savoyarde.
Une piste signée Émile Allais
Les deux courses se déroulent sur le mythique stade Émile Allais de Courchevel 1850 dans le secteur de la Loze. Cette piste de 1 278 mètres de long qui cumule 355 mètres de dénivelé est technique, très complète et physique.
Tessa Worley parle de cette piste sur laquelle elle aimerait faire briller le bleu blanc rouge. « C’est une piste qu’il ne faut pas respecter dans sa manière de skier. Il faut vraiment l’attaquer même si elle parait technique et difficile. Il faut engager toutes les courbes et c’est ça qui fera la différence ».
21 décembre matin : le tracé
L’entraineur du groupe technique dames, Jean Noël Martin, commente en quelques mots le tracé du premier géant, une belle manche qui reste assez traditionnelle.
« Les parties raides sont pas trop décalées, ça va plutôt vers le bas. Par contre, sur les re plats et les zones entre les murs, il y a un peu de contrainte notamment sur la partie intermédiaire ».
Sur le bas, il y a quelques petites variations de distance mais ça reste classique ».
21 décembre, manche 1 : « Je n’ai pas le choix, on va essayer de sortir une grosse 2e manche »
Tessa signe le 8e temps de la première manche remportée brillamment par Mikaela Shiffrin et se retrouve d’entrée de jeu face au mur.
Elle confie en interview dans la zone mixte avoir eu du mal à rentrer dans ses courbes, sur une neige plus dure qu’elle en a l’air. « Je suis partie avec des bonnes intentions, malheureusement je n’ai pas réussi à les retranscrire dans le mur. J’étais un petit peu trop tenu et ça fait déjà une belle différence. Ça reste raisonnable, y a quelque chose à faire dans cette 2e manche ».
Elle n’a pas osé complètement et aurait pu mieux gérer le rythme changeant du tracé.
Entre les deux manches, Tessa part se remobiliser à l’hôtel où elle fait une séance d’activation sur le vélo, avant d’aller suivre sur écran le départ des premières à s’élancer en 2e manche.
21 décembre, manche 2 : c’est le mental qui a pris le dessus
« C’était dur ! » dit Tessa en riant. Elle termine contente de sa 5e place mais pas pleinement satisfaite. Dès la première portion, elle a eu du mal à ce que ses jambes répondent bien. Dans le mur à l’ombre, ça tapait mais mentalement elle a su tenir son plan et vraiment engager jusqu’en bas avec l’aide des supporters. « Je pense que le public m’a aussi un peu porté sur le bas de la manche et ça m’a fait du bien ».
Elle a tout risqué dans cette deuxième manche. « Il faut vraiment tout mettre jusqu’à la ligne d’arrivée parce qu’après, les forces qui nous restent ne servent plus à rien ».
Malgré ces intentions, il en a manqué sur ce premier géant pour monter sur le podium. Cette course reste un résultat positif à retenir et qui fait du bien à la confiance.
Lionel Pellicier, le responsable du groupe technique dames, juge la performance finale bonne. Il faut néanmoins « faire deux manches pleines pour aller chercher mieux », chose qu’elle avait réussi à mettre en place à l’entraînement. Il ne reste plus qu’à le mettre en place en course et « appuyer là où il faut demain pour réussir », conclut-il.
22 décembre, manche 1 : « j’ai réussi à trouver le bon timing »
Tessa a su rectifier le tir par rapport à la veille en attaquant dès la première manche. Elle finit 2e à 11 centièmes de la suédoise Sara Hector. « J’ai été un peu plus fluide, un peu plus régulière qu’hier. Je suis fière de m’être exprimée dès la première manche ce matin mais je suis tout à fait consciente que tout le travail reste à faire » dit-elle. La Française est prête pour la grosse bagarre qui l’attend en seconde manche.
22 décembre, manche 2 : au pied du podium avec un ski solide et prometteur
Tessa Worley finit à la 4e place frustrée de ne pas avoir offert un podium au public français à la maison. Il lui aura manqué un peu de lucidité et de fraicheur pour faire apparaitre du vert dans le dernier mur.
Le bilan reste positif dans l’ensemble. « J’étais à la bagarre, mon ski est bon, il est solide, donc c’est très intéressant, y a vraiment de quoi faire pour la suite. Ce sentiment de frustration est aussi bon car il veut dire que je sais que je peux faire mieux. J’ai très envie pour la suite ».
La suite ce sera la courte pause de Noël avant le géant de Lienz en Autriche le 28 décembre où Tessa Worley a hâte de voir ce que ça va donner pour elle.
Et nous aussi !
Les podiums de Courchevel
Mardi 21 décembre
1- Mikaela Shiffrin
2- Sara Hector
3- Michelle Gisin
Mercredi 22 décembre
1- Sara Hector
2- Mikaela Shiffrin
3- Marta Bassino
Article rédigé par Eve Chancel
« Three, two, one…. GO ». A quelques jours de Noël, la jeune monitrice de ski de l’Alpe d’Huez s’est élancée sur les traces de Tessa Worley en lice sur les deux géants de Coupe du monde disputés à Courchevel.
Passionnée de glisse, la journaliste en devenir vous fait revivre dans ce « En Mode Replay » les quatre manches de géant de la championne française.